Aprionodon acuarius du miocène de Loupian
Aprionodon acuarius, langhien, Loupian.
Taille : 0,5 cm
Les Carcharhinidés sont probablement les requins les plus répendus dans le miocène moyen des environs de Montpellier, et Loupian en particulier.
La plus connue et probablement une des plus fréquentes est sans aucun doutes l'espèce Hypoprion acanthodon (ex carcharhinus priscus) . Cette espèce à une répartion géographique très étendue, et se retrouve dans un très grand nombre de formations néogènes dans le monde. Chez nous elle est très fréquentes dans le gravier de base des Sables de Kattendijk, datés du pliocène inférieur.
En plus de cette espèce , nous retrouvons également Hemipristis serra, Galeocerdo aduncus, Chaeneogaleus affinis, Negaprion kraussi, Paragaleus pulchellus, Scoliodon taxandriae, Aprionodon acuaris, Physodon fischeri .etc .
Certaines vous seront certainement familières, telles que Hemipristis serra et Galeocerdo aduncus, dont on ne compte plus le nombre de dents de ces animaux découvertes à travers le monde . Dans le miocène des environs de Montpellier ces deux espèces ne sont pas si fréquentes que cela à l'heure qu'il est , l'Hemipristis tout particulièrement. Elle y demeure quand même plus fréquente que dans notre néogène Belge.
Mais mis à part ces deux espèces, les autres citées sont de façon générale beaucoup moins connues. Pas pour une raison de rareté des dents, mais plutôt parce que ces dents ont des répartions géographiques bien moins étendues qu'Hemipristis serra et Galeocerdo aduncus.
Toutes ces espèces sont par exemples introuvables chez nous , et c'est principalement du à la relative froideur de nos eaux à l'époque (et encore aujourd'hui), qui fait d'ailleurs que l'Hemipristis, requin d'eau chaude, ne se rencontre pour les mêmes raisons que très rarement chez nous.
Dans le miocène de Loupian nous trouvons assez souvent des dents de Negraprion kraussi , d'Aprionodon acuarius, de Scoliodon taxandriae et de Physodon fischeri. Les deux autres, Chaeneogaleus affinis et Paragaleus pulchellus, sont par contre plus rares.
La dent que je présente aujourd'hui se rapporte à Aprionodon acuarius, et a été découverte lors de ma dernière fouille dans le langhien de Loupian.
De façon générale, les dents de cette espèce sont caractérisées par leur couronne bombée est assez éfilée, ainsi que par le sillon nutritif présent au centre de la racine.
Un peu plus spécifiquement nous distinguons comme souvent des morphologies différentes en fonction de la position dans la mâchoire. On appelle cela l'hétérodontie. A la mâchoire inférieure, on peut principalement faire une distinction entre les dents parasymphysaires, les dents antérieures, et les dents latérales.
Les dents parasymphysaires, situées au centre de la gueule, sont comme chez la plupart des requins bien plus petites que les dents qui les suivent dans la mâchoire. Chez Aprionodon acuarius, la morphologie de ces dents parasymphysaires varie en fonction de l'emplacement de cette dent par rapport à la symphyse.
Toujours à la mâchoire inférieure, les dents antérieures sont plus petites que les latérales, sont graciles et présentent une couronne éfilée et légèrement incurvée vers la commissure (coin de la gueule). La racine est assez robuste.
Les dents latérales quant à elles ont une couronne plus droites. Les branches de la racine sont très allongées dans le sens horizontal.
A la mâchoire supérieure, on a tendance à observer l'inverse. Les dents antérieures sont en effet les plus grandes, à couronne droite et à branches de racines assez étendues horizontalement, évoquant la forme d'un boomerang.
En allant vers la commissure, les dents ont tendance à s'incurver de plus en plus vers cette dernière.
La dent présentée, à couronne éfilée et droite, ainsi qu'à racine très étendue horizontalement, est une dent antérieure de la mâchoire supérieure.