Ce qu’a vu le Majordome (What the Butler saw) de Joe Orton, traduction et adaptation de Panos Amarantidis, mise en scène d’Antonis Loudaros

Ce qu’a vu le Majordome (What the Butler saw) de Joe Orton, traduction et adaptation de Panos Amarantidis, mise en scène d’Antonis Loudaros

 Ce dramaturge anglais (1933-1967) a écrit une série de farces noires très bien calculées pour provoquer l’ordre bourgeois, et aussi impitoyables qu’efficaces sur la famille: (Entertaining Mr. Sloan) qu’a récemment monté Michel Fau à Paris, la gendarmerie (Loot), l’Église (Funeral Games) ou What the Butler saw qui traite de la sexualité dans les hôpitaux psychiatriques.©x

 

©x

©x

Une pièce qui commence en farce avec un malentendu créé par une tentative de séduction ratée. Mais les événements s’enchaînent vite et les personnages, saouls, drogués et ensanglantés, déclarent sous la menace d’une arme, que chacun des autres est fou et ils réussissent à se convaincre entre eux qu’ils appartiennent en fait au sexe opposé: «Il n’y a que deux sexes. Ta tentative de fusion ne peut conduire qu’à briser des cœurs.» Comme le rire, affect le plus physique et le plus mental à la fois, l’anarchie au théâtre doit correspondre à un dialogue rigoureusement chaotique. Mais comment un écrivain peut-il réussir à adopter la langue de sa cible pour la faire imploser ? La satire la plus réussie tire sa force de sa proximité extrême envers son objet, tout en maintenant une distance rigoureuse.

Et Joe Orton pousse ici le procédé à l’extrême, avec une critique célébrant le grotesque de ses victimes. Il est sans doute ici à l’apothéose de son art avec un rire destructeur et qui est à la fois moyen et résultat. Et il arrive à allier pesanteur et légèreté dans une combinaison quasi-impossible et le rire est une arme redoutable chez lui… Mais ses pièces ressemblent moins aux coups de marteau de son amant qui l’ont tué à trente-quatre ans, qu’à des grenades qui ne cessent d’exploser. Antonis Loudaros accentue le farcesque de la pièce en imposant un jeu au rythme frénétique avec déguisements, pantomimes, tics de langage, improvisations. Et il sait ménager le suspense et la surprise. Spyros Poulis, Kostas Apostolakis et Maria Filippou, comiques célèbres et chers au public, excellent dans leurs personnages, et de jeunes et remarquables acteurs complètent la distribution. Une soirée de pur divertissement… 

 Nektarios-Georgios Konstantinidis

 Théâtre Alma, 15 rue Akominatou, Athènes, T. : 00302105220100.

https://www.youtube.com/watch?v=IOakmteMtrE&t=1s

 

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...