Béni Sylvestre, Journaliste bilingue,

Abass Bonfoh veut tromper la vigilance de Faure Gnassingbé

Décidemment le négationniste Abass Bonfoh se complaît dans la gestion des dossiers pourris de la République. L’homme qui a balisé la voix aux massacres de 2005, prépare une nouvelle hécatombe en faisant élire les membres de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) en dépit de l’extrême tension qui prévaut actuellement dans le pays.

Abass Bonfoh, voilà un nom dont la seule évocation suffit pour donner la trouille à certains Togolais. Tellement l’homme s’est enlisé dans les forfaitures au sein de la République et surtout au Parlement togolais, que lorsqu’on demande « qui a pété à l’Assemblée nationale », de manière spontanée, tout le monde désigne Abass Bonfoh.

En effet, les 15 et 17 octobre derniers, c’était sous la présidence d’Aladji Bonfoh que les députés de l’attelage Rpt-Unir/Ufc ont opéré une énième forfaiture en procédant à l’élection des membres de la Céni dans le cadre de la recomposition de l’institution. Sur le quota réservé à l’opposition parlementaire, ces « élus de Faure Gnassingbé » se sont permis d’élire trois membres de l’Ufc sur les cinq au grand bonheur du président du Parlement : « Je ne doute pas un seul instant qu’ils réalisent toute la portée de la responsabilité qui est désormais la leur. Le Togo a besoin d’élections bien organisées, c'est-à-dire libres, démocratiques et transparentes. Et c’est leur responsabilité de faire en sorte qu’il en soit ainsi…C’est pour moi, le lieu d’exhorter tous les Togolais et particulièrement les partis politiques, ainsi que des organisations de la société civile, à apporter leurs contributions et facilité la tâche à la Céni », a-t-il déclaré à l’issue du vote.

Ce qui choque et échauffe la bile, c’est l’indifférence avec laquelle Aladji Bonfoh et ses compères procèdent dans la préparation des législatives en donnant onction à une Céni déjà décriée par la plupart des membres de l’opposition qui, par le bais du Collectif « Sauvons le Togo » et de la Coalition « Arc-en-ciel », appellent à une offensive pour que les législatives n’aient pas lieu dans les conditions actuelles.

On se rappelle que pour les présidentielles de 2005, le chef d’escadron Akila Esso Boko qui était ministre de l’intérieur, avait alerté Abass Bonfoh, à l’époque président intérimaire de la République togolaise (après le décès en février 2005 du Général Eyadema ) que si les élections sont maintenues, il y aura un bain de sang au Togo et qu’il serait judicieux qu’elles soient reportées. Mais l’homme a fait fi des conseils du ministre de l’intérieur et engager le pays dans les présidentielles de 2005. Les conséquences, nous les connaissons, 400 à 500 morts selon le rapport des Nations Unies.

Aujourd’hui, le même Aladji Bonfoh veut vaille que vaille engager le Togo dans les législatives en dépit de la guérilla urbaine qui existe où des affrontements sont quasi quotidiens entre les forces de sécurité/miliciens du pouvoir et les militants de l’opposition. Il veut une fois de plus rentrer dans le livre de sang de la République.

Pour beaucoup de personnes, Aladji Bonfoh veut étouffer l’histoire de la luxueuse montre Rolex dans laquelle son nom est cité partout, même à la gendarmerie nationale, pourquoi pas à l’Anr. Cette forfaiture qu’il vient de commettre est de nature à faire croire à Faure Gnassingbé qu’il lui est toujours dévoué à vie, malgré que l’ombre de « la prison civile de la gendarmerie » plane inévitablement sur lui.

La roue de l’histoire tourne, elle tournera encore et encore, et tôt ou tard, chacun répondra devant l’histoire.

Sylvestre Beni