Arbrealettres

Poésie

Depuis trois jours sévit une ardente canicule (Laoshu)

Posted by arbrealettres sur 26 juin 2023



Illustration: Laoshu
    

Depuis trois jours sévit une ardente canicule,
La vie dans la capitale est insupportable.
En allant au travail, je rencontre un colporteur,
De ma poche, je tire une pièce et lui achète une pêche.
Je la mords à pleines dents, en savoure la douceur
Et admire sa couleur enchanteresse.
Le pêcher en avait donné trois livres,
Hélas, la charrette a déjà franchi le pont de la porte de Ji.

(Laoshu)

Recueil: Un monde simple et tranquille
Traduction: du chinois par Jean-Claude Pastor
Editions: Philippe Picquier

2 Réponses to “Depuis trois jours sévit une ardente canicule (Laoshu)”

  1. Fontaine de juillet
    —————–

    La canicule est accablante,
    Ça chauffe comme dans un four ;
    À nos plaintes le Ciel est sourd,
    La rue Pelleport est brûlante.

    La promenade est éprouvante,
    Invivables sont nos séjours ;
    Les nuits sont pires que les jours,
    Ce dont nos âmes s’épouvantent.

    Le soleil n’est jamais lassé,
    Semble-t-il, de nous menacer ;
    Je ne sais quel démon l’y mène.

    Pourtant, ce fléau passera,
    Qui de notre ciel s’empara ;
    Point n’est la Nature inhumaine.

    • Planète caniculaire
      —————-

      Notre air nous brûle, et c’est malsain ;
      Perdus dans la lumière blanche,
      Pris d’une soif que rien n’étanche,
      Nous invoquerons tous les saints.

      Au sol tombent nos fantassins,
      De vils démons sur eux se penchent ;
      Meurent les arbres et leurs branches,
      Victimes du ciel assassin.

      La nature est notre ennemie ;
      Sa haine jamais endormie
      Semble une infâme déraison.

      Bientôt se tairont tous nos chantres,
      Des tombeaux seront leurs maisons ;
      Le Diable rira, dans son antre.

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