Solanum

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Solanum est un genre de plantes dicotylédones de la famille des Solanaceae, sous-famille des Solanoideae, à répartition quasi-cosmopolite, mais présent surtout dans les régions tropicales d'Amérique. Ce genre, qui compte environ 1 200 espèces acceptées, est de loin le plus important de la famille des Solanaceae et se classe au 9e rang des plus grands genres d'Angiospermes[2]. C'est le genre type de la famille à laquelle il a donné son nom[3].

Les plantes du genre Solanum sont des plantes herbacées ou ligneuses (arbustes ou arbres), parfois grimpantes, généralement pubescentes, aux feuilles alternes au limbe entier ou découpé (pennatiséqué). Les fleurs, bisexuées, actinomorphes, aux anthères habituellement conniventes autour du style, sont groupées en inflorescences cymeuses. Les fruits sont généralement des baies globuleuses ou ovoïdes, contenant des graines en nombre variable, généralement aplaties.

Différentes espèces de ce genre sont cultivées, soit à des fins alimentaires (comme la pomme de terre, la tomate ou l'aubergine), soit à des fins ornementales. D'autres espèces sont utilisées à des fins médicinales[4]. Toutes les espèces du genre Solanum sont toxiques à un certain degré[5], comme la morelle faux jasmin (ornementale) et la douce-amère, car elles contiennent dans tous leurs organes (notamment dans les baies, mais aussi dans le feuillage), mais à des concentrations variables, des substances toxiques telles des glycoalcaloïdes et des saponines stéroïdiques.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom générique, « Solanum », est un terme latin attesté d'abord chez Celse (De Medicina [II, 33][6]) puis chez Pline l'Ancien (Historia naturalis [21, 177 et 27, 132]), équivalent du terme grec στρύχνος (strychnos), attesté chez Théophraste et Dioscoride, qui désignait la morelle noire (Solanum nigrum) [7]. Strychnos a été repris par Linné pour désigner un autre genre botanique sans parenté avec les Solanaceae.

Solanum (comme solanine) pourrait dériver du latin sol, « soleil », sans qu'on en connaisse la raison car les espèces ne sont pas connues pour être héliophiles. Une autre hypothèse est qu'il vienne du latin solare, « soulager », en référence aux propriétés émollientes et adoucissantes des racines[8]. Le nom vernaculaire de morelle vient du latin médiéval maurella, littéralement « petit maure », en référence à la baie noire comme un Maure de Solanum nigrum[9].

Caractéristiques du genre[modifier | modifier le code]

Fleurs de Solanum wrightii, Jardin botanique de la reine Sirikit, Thaïlande

Ce genre botanique, très important dans la nature, compte environ 1 500 espèces[10].

Il comporte des plantes herbacées ou des arbustes à feuilles généralement alternes, parfois opposées.

L'inflorescence est une cyme, le plus souvent unipare.

Les fleurs sont hermaphrodites, à corolle étoilée avec de cinq à huit pétales souvent réfléchis (retournés vers l'arrière).

Les étamines saillantes forment un cône autour du gynécée.

L'ovaire est supère.

Les fruits sont des baies.

Cytologie[modifier | modifier le code]

Le nombre chromosomique de base du genre Solanum est x= 12. La plupart des espèces sont diploïdes (2n = 2x =24 chromosomes), mais il existe aussi des espèces tétra-, hexa- et octoploïdes[11].

Principales espèces[modifier | modifier le code]

Planche botanique de la morelle noire.

Plantes envahissantes[modifier | modifier le code]

Taxinomie[modifier | modifier le code]

Le genre Solanum a été créé dans la nomenclature binominale par Linné et publié en 1753 dans son Species plantarum (vol. 1, p. 184)[12], puis en 1754 dans son Genera plantarum (nº 224, p. 85) [13]. Ce genre avait été publié précédemment par Gaspard Bauhin dans son Pinax theatri botanici (Lib. V, sect .1, p. 166)[14], puis par Tournefort dans ses Élémens de botanique : ou Méthode pour connoître les plantes (vol. 1, classe II, sect. VI, p. 124)[15].

Ce genre, qui regroupe environ la moitié des espèces de la famille des Solanaceae, est classé dans la sous-famille des Solanoideae, tribu des Solaneae (deux taxons largement monophylétiques)[16].

Synonymes[modifier | modifier le code]

Selon KewScience[11] :

  • Amatula Medik.
  • Androcera Nutt.
  • Antimion Raf.
  • Aquartia Jacq.
  • Artorhiza Raf.
  • Bassovia Aubl.
  • Battata Hill
  • Bosleria A.Nelson
  • Ceranthera Raf.
  • Codylis Raf.
  • Cyathostyles Schott ex Meisn.
  • Cyphomandra Mart. ex Sendtn.
  • Diamonon Raf.
  • Dulcamara Hill
  • Fontqueriella Rothm.
  • Lycomela Heist. ex Fabr.
  • Lycopersicon Mill.
  • Melongena Mill.
  • Normania Lowe
  • Nycterium Vent.
  • Pallavicinia De Not.
  • Parmentiera Raf.
  • Pheliandra Werderm.
  • Pionandra Miers
  • Pseudocapsicum Medik.
  • Scubulon Raf.
  • Solanastrum Heist. ex Fabr.
  • Solanocharis Bitter
  • Solanopsis Börner
  • Triguera Cav.

Liste d'espèces[modifier | modifier le code]

Selon The Plant List (24 août 2019)[17] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 24 août 2019
  2. (en) David G Frodin, « History and concepts of big plant genera », Taxon, vol. 53, no 3,‎ , p. 753-776 (lire en ligne).
  3. Le nom de famille botanique est formé à partir du génitif singulier du nom d'un genre inclus, en remplaçant la terminaison génitive en latin par la terminaison -aceae (article 18 du Code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes).
  4. (en) « Structure and histochemistry of medicinal species of Solanum », sur www.sciencedirect.com (DOI 10.1016/j.bjp.2015.11.002, consulté le ).
  5. Australian National Botanic Gardens, Parks Australia, « Poison Plant Illustrations - Australian Plant Information », sur www.anbg.gov.au (consulté le ).
  6. (en) « De Medicina - A. Cornelii Celsi - a Loeb Classical Library editi - MCMXXXV  », sur penelope.uchicago.edu (consulté le ).
  7. Fleury de Lécluse, Lexique français-grec avec l'explication latine, à l'usage des classes de grammaire et d'humanités, Impr. et Librairie classiques de J. Delalain, , 3e éd., 571 p. (lire en ligne), p. 501.
  8. (en) Umberto Quattrocchi, CRC World Dictionary of Plant Names. Common Names, Scientific Names, Eponyms. Synonyms, and Etymology, CRC Press, (lire en ligne), p. 2058.
  9. François Couplan, Les plantes et leurs noms. Histoires insolite, Éditions Quae, (lire en ligne), p. 85-86.
  10. (en) Phylogenetic Analysis of Wild Potato Species, Solanum Series Conicibaccata by Morphology and Conserved Orthologous Set II (COSII) Markers, ProQuest, (ISBN 978-1-109-04875-9, lire en ligne), p. 2
  11. a et b (en) « Solanum L. », sur Plants of the World Online, KewScience (consulté le ).
  12. (la) Carl von Linné, « Caroli Linnaei ... Species plantarum... », sur www.biodiversitylibrary.org, (consulté le ).
  13. (la) Carl von Linné, « Genera plantarum : eorumque characteres naturales...  », sur www.biodiversitylibrary.org, (consulté le ).
  14. (la) Bauhin, Gaspard, « Pinax theatri botanici Caspari Bauhini,... sive Index Theophrasti Dioscoridis Plinii et botanicorum qui a seculo scripserunt opera... », sur Gallica, (consulté le ).
  15. Joseph Pitton de Tournefort, « Élémens de botanique: ou Méthode pour connoître les plantes », sur books.google.com, (consulté le ).
  16. (en) Richard G. Olmstead, Lynn Bohs, Hala Abdel Migid, Eugenio Santiago-Valentin, Vicente F. Garcia & Sarah M. Collier, « A molecular phylogeny of the Solanaceae », Taxon, vol. 57, no 4,‎ , p. 1159–1181 (lire en ligne).
  17. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 24 août 2019

Liens externes[modifier | modifier le code]

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