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Le redlining, l’outil discret de la ségrégation raciale aux États-Unis

Photo d'archives montrant des enfants d'un quartier défavorisé du Mississippi en 1967.
Des enfants d'un quartier défavorisé de Greenville, au Mississippi, en 1967PHOTO : Getty Images / Harry Benson
Publié le 21 octobre 2020

Des quartiers attribués aux Blancs, d'autres aux Noirs, des ententes imposées aux acheteurs pour qu'ils revendent à la bonne clientèle, et la quasi-impossibilité d'obtenir un prêt hypothécaire hors zone. Voilà comment, des années 1930 à 1960, des courtiers et des propriétaires immobiliers ont pu pratiquer la ségrégation raciale à l'aide de plans d'urbanisme marqués de rouge. Harold Bérubé, professeur d'histoire, raconte à Jacques Beauchamp comment une initiative bien intentionnée du président Franklin D. Roosevelt a profité aux partisans des lois Jim Crow.

Au cours des années 1930, le président Franklin D. Roosevelt lance le New Deal, un ensemble de programmes et de lois visant à aider les Américains à sortir de la crise. La loi nationale sur le logement de 1934, qui prévoit des prêts hypothécaires sur 30 ans et de faibles taux d’intérêt fixes, en fait partie.

Afin d’aider les banques à accorder ces prêts, la Home Owners Loan Corporation (HOLC) établit une cartographie des quartiers résidentiels où une couleur est attribuée à chaque sous-secteur.

Rouge, couleur de la honte

Selon ces cartes, les quartiers verts sont les plus désirables, et ils sont habités par des gens d’affaires. Les quartiers bleus sont attrayants et habités par des familles blanches. Les quartiers jaunes sont ouvriers, tandis que les quartiers rouges indiquent les zones où résident des étrangers, des Blancs défavorisés, mais surtout des Afro-Américains.

Carte d'époque de la ville de Détroit, divisée selon un code de couleurs ségrégationniste.

Carte d'époque de la ville de Détroit, divisée selon le code de couleurs de la Home Owners Loan Corporation (HOLC)

Mapping Inequality : Redlining in New Deal America

« Ça donne des quartiers qui vont se dégrader, des quartiers où il devient de plus en plus difficile, sinon impossible d’avoir accès un prêt hypothécaire, même si l’on a d’excellents moyens financiers. […] C’est le droit à la ville qui est bafoué. »

— Une citation de  Harold Bérubé

La pratique est un legs des « lois Jim Crow », ouvertement ségrégationnistes, dont des villes et des États du Sud se dotent après l’abolition de l’esclavage. Dès 1910, les règlements de certaines localités confinent les Afro-Américains à des quartiers précis.

Lorsque la Cour suprême déclare ces règlements anticonstitutionnels, en 1917, des courtiers immobiliers ajoutent des clauses réservant les propriétés à des acheteurs blancs.

En 1968, le redlining est déclaré illégal, mais il ne commence à décliner qu’à la fin des années 1970.

Dans cette émission, Harold Bérubé décrit les traces encore bien visibles de la ségrégation résidentielle aux États-Unis.

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