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Sciences Nature

"La chasse est finie": un cerf trouve refuge dans son jardin, il le protège de la chasse à courre

Une chasse à courre (illustration)

Une chasse à courre (illustration) - AFP

Un habitant d'Ingrannes, dans le Loiret, s'est opposé à des chasseurs à courre en protégeant un cerf pourchassé et venu se réfugier dans son jardin.

Seul face au comte de La Rochefoucauld et sa cour pour protéger un cerf. Un habitant d'Ingrannes (Loiret) s'est opposé à des chasseurs lors d'une chasse à courre, le 25 novembre dernier. Alors que ceux-ci participaient à une vénerie organisée par celui qui se fait toujours appeler comte, en forêt d'Orléans, et poursuivaient un cerf, ils se sont retrouvés face à un riverain qui leur a intimé l'ordre de quitter sa propriété.

"Dans ce village littéralement assiégé chaque semaine par l'équipage du comte de La Rochefoucauld, un habitant a dû sauver un cerf réfugié chez lui", assure le collectif AVA (Abolissons la vénerie aujourd'hui) sur Twitter (anciennement X).

"Ils sont rentrés dans la propriété, ils ne se gênent pas"

Dans une vidéo partagée par le collectif, on peut voir le cerf apeuré, blotti contre le mur de la maison de son sauveur. "Le cerf est venu deux fois chez moi. Il avait les chiens au cul, alors j'ai ouvert le portail derrière la maison. Il est ressorti, les a menés en bateau une bonne heure, puis est revenu, parce qu'il se sentait piégé", raconte au collectif l'habitant d'Ingrannes qui s'est opposé aux chasseurs.

"Les chiens sont venus chez moi avec tout le monde, ils sont rentrés dans la propriété, ils ne se gênent pas", poursuit le sauveur du cervidé. Arrive alors Philibert de La Rochefoucauld, maire de la commune voisine de Combreux et figure locale, également fan de chasse à courre: "Je suis monsieur de La Rochefoucauld", lance-t-il alors à l'habitant d'Ingrannes.

"Vous pourriez être le président que ça serait la même. La chasse est finie", lui répond-il alors. "Je me suis mis entre le cerf et les chiens. Je lui ai dit: 'Vous n'avez pas vu le panneau?' J'ai pris le jet d'eau, j'ai arrosé tous les chiens".

"J'ai vu que le cerf transpirait à bloc, il saignait du nez. Si je les avais laissés faire, ils l'auraient saigné-là", poursuit-il. Les chasseurs partis, il prend alors soin de son nouvel invité: "Je l'ai arrosé avec de l'eau fraîche, ça lui a fait du bien. Je lui ai donné des pommes, des châtaignes qui traînaient par là. Il est resté facilement deux heures", explique-t-il. Avant de repartir sain et sauf dans la forêt.

Selon le collectif AVA, ce n'est pas la première fois que la chasse à courre vient troubler la tranquillité de la voie publique à Ingrannes. Des cerfs poursuivis se réfugient en ville, les meutes de chiens et les chasseurs à cheval, souvent notables influents de la région, traversent les routes et perturbent la circulation. Au mépris de la population locale qui se dit excédée.

G.D.