Pier Paolo Pasolini – Adulte ? Jamais (Adulto? Mai)

Adulte ? Jamais. Jamais : comme l’existence
Qui ne mûrit pas, reste toujours verte,
De jour splendide en jour splendide.
Je ne peux que rester fidèle
À la merveilleuse monotonie du mystère.
Voilà pourquoi, dans le bonheur,
Je ne me suis jamais abandonné. Voilà
Pourquoi, dans l’angoisse de mes fautes
Je n’ai jamais atteint un remords véritable.
Égal, toujours égal à l’inexprimé
À l’origine de ce que je suis.

*

Adulto? Mai — mai come l’esistenza
che non matura — resta sempre acerba,
di splendido giorno in splendido giorno –
io non posso che restare fedele
alla stupenda monotonia del mistero.
Ecco perché, nella felicità,
non mi sono abbandonato — ecco
perché nell’ansia delle mie colpe
non ho mai toccato un rimorso vero.
Pari, sempre pari con l’inespresso,
all’origine di quello che io sono.

*

Grown up? Never — never —! Like existence itself
which never matures — staying always green
from splendid day to splendid day —
I can only stay true
to the stupendous monotony of the mystery.
That’s why I’ve never abandoned myself to happiness,
That’s why in the anxiety of my sins
I’ve never been touched by real remorse.
Equal, always equal, to the inexpressible
at the very source of what I am.

***

Pier Paolo Pasolini (1922-1975)Rome 1950. Journal intime (Roma 1950. Diario, 1960) – Adulte ? Jamais (Points, 2013) – Traduit de l’italien par René de Ceccatty – Translated par Lawrence Ferlinghetti et Francesca Valente.

~ par schabrieres sur décembre 12, 2013.

34 Réponses to “Pier Paolo Pasolini – Adulte ? Jamais (Adulto? Mai)”

  1. Ce dernier vers… d’une transparence le fleuve. Sublime poème.

    Aimé par 2 personnes

  2. A l’origine il fut fasciste, un drôle de fleuve.

    Aimé par 1 personne

    • Antigone, je désapprouve ton point de vu qui s’avère très pernicieux pour les valeurs dont tu te réclames, celles de la démocratie. On ne juge pas des qualités artistique d’une œuvre à l’aune des idées politiques de celui qui en est l’auteur. La censure est toute proche. Nous démocrates, ne craignons pas les artistes comme le dit très simplement Gnenn Seemel dans cette vidéo « l’art nourrit la démocratie ». Il y en a pour deux petites minutes, j’aime son enthousiasme, sa fraîcheur, sa pertinence.

      http://m.youtube.com/watch?v=TiwV9Ag2nQ4&desktop_uri=%2Fwatch%3Fv%3DTiwV9Ag2nQ4

      J’ai lu succinctement à l’occasion de la lecture de ce poème que j’ai beaucoup apprecié quelques éléments de la biographie de Pasolini. Nous ne sauront jamais à quelles « fautes » son angoisse étaient liée. Veut-il parler de son passé nazi ?

      Je veux bien qu’on juge l’homme, pourquoi pas, mais dans ce cas ne le réduisons à son adhésion idéologique au Nazisme alors qu’il avait à peine une vingtaine d’années. Nazisme qu’il a par ailleurs très rapidement critiqué au sein même du groupe culturel nazi dont il était membre. Il considérait la société de consommation comme le fascisme de notre temps, il l’a dénoncée à travers son oeuvre. Je trouve, même si je ne le partage pas, que c’est un point de vu qui n’est pas dénué d’intérêt. Je suis en tout cas d’accord avec lui pour denoncer la valeur de l’argent comme prevalente. Il a affiché son homosexualité bien avant la gay pride…. et j’en passe… et puis il nous a laissé une œuvre qui nous interpelle dans nos certitudes nous amenant avec lui à goûter à « la merveilleuse monotonie du mystère ».
      C’était un mystique, qu’y a t’il de mal à ça ?

      Moi, je ne rougirait pas d’avoir fait de ma vie ce qu’a fait Pasolini de la sienne, bien au contraire.

      Aimé par 2 personnes

    • Pauvre débile les jeunesses fascistes c’était obligatoire, j’ai déjà vu des cons mais toi t’es une synthèse, et l’autre pignouf en bas qui parle d’un pasolini nazi mais on aura tout vu.

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  3. « Voilà
    Pourquoi, dans l’angoisse de mes fautes
    Je n’ai jamais atteint un remords véritable. »

    Ce poème ne me touche pas, je ne sens pas la vie de l’âme, éminemment sentimentale.
    Désolée Vincent, j’ai vu qu’après il avait rejoint le PC et tout et tout. Mais là c’est pareil, je n’y « crois » pas davantage…
    Le mystère gêne parfois la clarté de l’évidence. Il y a tant et tant d’autres poètes mystiques que j’adore parce que leurs mots véhiculent une beauté infiniment humaniste, si belle et douce de façon tellement juste. Mon oreille me joue sans doute des tours…mais il y a ce que j’ai envie de lire, et ce qui ne me touche pas.
    Le beau est subjectif, les idées politiques aussi; il est évident cependant que je ne cautionne, y compris par mes lectures (lire est un acte qui engage à part entière chez moi), que celles qui tendent à l’universalité du genre humain.

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  4. Voilà un extrait d’une chanson de Serge GAINSBOURG qui n’est pas sans évoquer ce poème.

    Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve
    Avoir parfois envie de crier sauve
    Qui peut savoir jusqu’au fond des choses
    Est malheureux

    La suite du texte est encore plus explicite quand au mysticisme de l’auteur « croire aux cieux, croire au dieux même quand tout nous semble odieux ».
    « Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve », c’est le titre de cette chanson que m’a fait redécouvrir la poésie de Pasolini. C’est chanté par Birkin Jane pour qui j’ai une pensée en ces temps douloureux.
    Il y a quelque chose de la vie du Christ dans la vie de Pasolini jusque dans sa mort tragique. Jesus Christ aussi était subversif. Ils l’ont été au péril de leur vie.

    Pour en finir avec ce message, un poème tout frais du matin, une création matutinale ;

    Dans les dunes affaiblies
    Des gens s’ennuient
    À regarder la mer
    Dépourvue de mystère

    Bon Dimanche…
    Non, je l’ai fait exprès, c’est Lundi aujourd’hui.
    Bonne journée

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  5. Désolé, j’apporte une correction à ma poésie ;

    Dans des dunes affaiblies
    Des gens s’ennuient
    À regarder une mer
    Dépourvue de mystère.

    Si elle évolue, je reviendrai. J’espère revenir dans tous les cas. Je me sens bien sur ce blog.

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  6. C’est à cela que mène la passivté: c’est aux esprits libres et volontaires de voir du mystère. On ne peut attendre sans fin que le monde nous donne à voir la beauté (je préfère ce mot au mystère). C’est à nous d’ouvrir les yeux. Il y a fort à parier que si nous attendons sans fin que la beauté nous tombe dessus sans effort intellectuel, nous passerons toujours à côté. Pour moi, c’est cela le sentiment de gratitude, si profond, le contraire de l’ingratitude. (Je pense à Epicure ou Lucrèce)

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    • Il est vrai que la quête de la beauté est une quête difficile et de haute lutte. Dans le monde qui est le notre, la beauté est souvent cachée, ou plus exactement, on nous la cache. La beauté se mérite. La beauté ne sauvera peut-être pas le monde mais elle en sauvera quelques uns, dont je fais partie.

      « La beauté est dans les yeux de celui qui regarde. » Oscar Wilde

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      • Merci Stéphane pour vos jolis mots ainsi que pour la belle phrase d’Oscar Wilde.
        Oui, votre idée de « beauté cachée » est un équivalent plus judicieux pour traduire le mystère.
        Bonne soirée.

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      • « Un besoin de résistance est né en moi, mais de résistance sur un autre plan – le plan poétique. J’ai senti un appel irrésistible de conformer ma vie à la poésie, sinon c’était la déchéance. »
        Paul Valet

        Me revoilà. Il est un peu tard, je me sens fatigué et il me faut encore être opérationnel jusque vendredi. Je me lance malgré tout dans un message parce les commentaires et poèmes du jour m’ont inspirés quelques réflexions dont je souhaite vous faire part. Je pourrais remettre ça à plus tard mais qui sait si plus tard ne sera pas trop tard ?
        Par quoi commencer ? La citation de Paul Valet, je l’ai copié ici en réaction aux propos de Stéphane sur la beauté et la fin de son monde. J’imagine que derrière ces poèmes et illustrations qui paraissent chaque jours il y a un homme acharné à traquer la beauté. J’imagine un travaille Dantesque. Le résultat en est une oeuvre magnifique.
        La poésie m’apparaît de plus en plus comme une révélation. La poésie me révèle à moi-même et ça n’est pas par hasard si les propos de Valet de Laude et de temps d’autres poètes sur leur liens avec leur art m’intéressent particulierement. Je crains souvent d’être excessif quand je parle de l’importance que la poésie revêt pour moi. C’est le regard que l’on peut me renvoyer. Je fini parfois par me laisser convaincre qu’iĺ s’agit d’une passion d’adolescent. Mais quand je lis cette citation de Paul Valet par exemple, je me dis qu’il traduit mon sentiment de dépendance à cet art et que si je suis un adolescent très attardé ou un fou, je ne suis pas le seul, c’est une consolation.
        J’ai été hospitalisé il y a quelques temps et suite à un malaise je me suis retrouvé allongé sur le sol entouré par le personnel médical qui montrait des signes de panique à me voir ainsi. Ma tension était très basse, je me sentais perdre conscience, les mots des soignants ne m’arrivaient plus distinctement, je me souviens avoir alors dis un poème dont j’ai oublié le nom. Je resistais contre la déchéance avec la poésie d’une manière non imagée. Là, je ne résiste plus, je m’endors. Je voulais vous parler aussi d’un questionnement autour du mystère. les catholiques célèbrent à la messe un mystère « Il est grand le mystère de la foi » ça m’a fait pensé au poème de Pasolini, « Je ne peux rester que fidèle à la merveilleuse monotonie du mystère ». Il y a quelques temps, je n’aurais pas laisser ce type d’écrits, plus intimiste, mais il faut bien lutter contre la déchéance !

        J’ai encore temps de choses à dire, en reponse au commentaire gratifiant d’Antigone en particulier.

        Bonne journée

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  7. Il jouait avec l’infini,
    Il transcendait la petitesse,
    Il ne draguait point les comtesses,
    Le poète Pasolini.

    Il écrivait avec justesse,
    Sans le moindre embrouillamini,
    Des vers pleins de délicatesse,
    Des vers du grand Pasolini.

    Et dans sa robuste sveltesse,
    Par l’âge il semblait rajeuni
    Et désirable à mainte hôtesse,
    Le beau garçon Pasolini.

    Mais moi, je suis dans la tristesse,
    Voyant comme il a mal fini.
    Pourquoi tant de scélératesse
    Contre le doux Pasolini ?

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  8. A Vincent
    Prends tout ton temps pour la réponse mais veux-tu bien noter que je ne suis ici que pour lire de magnifiques poésies: Stéphane a raison, la beauté, ce sont ces moments de grâce qui nous sauvent de la sauvagerie du monde.
    Sur ce blog sont données à lire des poésies que je ne connais pas du tout, et cela sonne comme une grâce, sans pointer vers le religieux, mais bien vers l’émotion poétique pure. Je souhaite lire ici tranquillement, agrandir mon horizon poétique grâce à la culture de Stéphane, laisser parfois mes impressions, et surtout dire merci (et je retrouve encore ce sentiment de gratitude).
    Quant aux poèmes qui flirtent avec la vulgarité ou les jugements hâtifs sur les gens, cela ne m’intéresse guère.
    Donc Vincent, je veux bien échanger aussi avec toi, mais uniquement dans le respect de ce que les autres peuvent ressentir, et surtout dans la BEAUTE des mots et des âmes.
    Que les propos vulgaires s’éloignent toujours de ma route, c’est ainsi que le monde est beau, même et surtout lorsque tout n’est pas rose.

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    • Antigone, comme je l’ai entendu ce jour « Il ne faut pas couper le pont des mots » alors je répond à l’adresse que tu me fais ; en résumé, si tu viens sur ce site ça n’est pas pour échanger. Où est le problème alors puisqu’à ma connaissance, personne ne te demande et à fortiori ne t’oblige à le faire ?

      Pour ce qui est de ton commentaire sur ma poésie ci-dessus, il m’a fait doublement plaisir car c’est toujours agréable quand d’autres s’intéressent à ce que l’on fait, c’est le côté narcissique de la satisfaction (quand bien même le jugement apporté n’est pas celui espèré, je l’ai déjà dit, j’aimerai que tous mes poèmes plaisent), et parce ce qu’il m’a ouvert une porte sur moi-même m’invitant à m’interroger sur le sens que j’apporte à « esprit libre » (c’est le côté intellectuel de la satisfaction).

      Tu emplois ce terme et j’ai du coup repensé à un poème de Baudelaire « L’homme et la mer » qui commence ainsi « Homme libre toujours tu chériras la mer ». J’avais pas percuté sur « libre » auparavant. Qu’est ce qu’un esprit libre ? Un esprit qui s’affranchit de quoi ? Je livre ma réflexion. Un esprit libre c’est un esprit qui réfléchit justement. Un esprit en mouvement. Réfléchir, c’est un verbe d’action. Y aurait-il des esprits inactifs, passifs ? La liberté recouvre tellement de formes… Confronter des idées, un esprit libre est un esprit qui s’interroge, alors, je réponds tout seul, comme un grand à la question précédente, un esprit libre s’affranchit des certitudes. Comment s’affranchit-on des certitudes ? Voilà où me mène tes commentaires Antigone, à m’affranchir des certitudes ! Et je creuse et je creuse croyant parfois que je souffre de ne pas trouver alors que c’est de trouver que naît la souffrance quand la pensée ne s’exerce plus, qu’elle est allienée à une certitude d’où le secours que l’on trouve à lire, à confronter sa pensée a celle des autres. Lire c’est confronter ses idées à celle des autres, écrire c’est les livrer aux autres, c’est donner du grain à moudre. En voilà donc du grain. Et la beauté dans tous ça ? La beauté provient aussi d’un mouvement, un mouvement de l’âme, une émotion. C’est une rencontre entre ce que l’on éprouve et ce que l’on voit ou entends. C’est la raison pour laquelle la perception du beau est toute subjective et également variable dans le temps chez un même individu. La beauté en plus de nous procurer du plaisir nous révèle à nous-même. Quand je lis par exemple le dernier poème en ligne de Baudry Gilles (2013), j’éprouve du plaisir mais aussi le sentiment qu’il me dit quelque chose de moi, il m’ouvre une porte, il me donne à creuser. C’était pas des petits personnages d’une bandes dessinées au crayon qui creusaient, creusaient, creusaient ? Ah oui, les Shadoks !

      Voilà qui je suis, je ne suis pas un épicurien, un vaut rien, un végétarien, un martien, je suis un Shadok.

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      • Un esprit libre selon Maître Ekart ; « Un esprit libre est celui qui n’est troublé par rien et n’est attaché à rien, qui n’a lié le meilleur de lui-même à aucun mode et ne songe en rien à ce qui est sien. »

        Maître Eckhart, Traités et sermons, Entretiens spirituels, Éditions GF Flammarion, page 79

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  9. Les vagues déchirent l’océan

    Trois, quatre vers de Baudelaire

    planent, compagnons des cormorans

    voyage extraordinaire.

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  10. Mon cher Vincent , je ne fais que prendre les devants, puisque tu envisageais de t’adresser à moi.
    Quant au reste, cela va aller très vite, puisque d’une part tu ne lis pas ce que j’ écris, je parle notamment de « laisser mes impressions », c’est évidemment pour que ces impressions soient partagées, sinon je lirais des poèmes et comme un bandit, je partirais sans jamais dire un seul mot. Ce qui hélas risque encore d’arriver tant il est impossible de s’exprimer en espérant que les mots écrits ne soient pas soumis à des interprétations qui dérivent sans cesse loin de ce qui est écrit pourtant.
    Et pour ce qui est des stéréotypes et des caricatures en tous genres, comme l’image du pont des mots, je n’irais pas par quatre chemins: »vade retro satanas! »
    Communiquer pour communiquer, jne m’intéresse pas.
    Ce qui m’intéresse c’est la parole; or celle-ci implique le respect des personnes, l’oubli des égos, et le positionnement clair de son identité.
    Pour ce qui me concerne, la véritable parole commence une fois ces conditions établies, faute de quoi elle n’est qu’un jeu de dupes.
    Et puisqu’en face de moi, j’ai un shadok, je le laisse pomper, et moi je prends la poudre d’escampette.

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  11. Antigone, je ne vois pas en quoi le fait de commenter ton commentaire représente une demande d’échange. Quitte à me répété, à aucun moment je ne t’ai demandé d’échanger avec moi.
    Je ne vois pas en quoi non plus on crée du tord à quelqu’un en ne laissant pas de commentaire sur le site, par contre il se peut que certains commentaires enrichissent le site.
    Pour ce qui est de la citation au début de mon message précédent (j’avais fait une erreur, la formulation exacte étant « Il ne faut pas couper les ponts des mots » je l’ai placé effectivement à mauvais escient. En fait, lorsque je l’ai entendue de la bouche d’une personne qui avait été agressé physiquement et qui tentait de m’expliquer qu’il ne voulait pas céder à son tour à la violence et préserver le dialogue, je l’ai notée en me disant qu’elle pourrait intéresser les amateurs de poésie la trouvant très belle. Je m’apprêtais à la partager sur ce blog quand ton message est arrivé et j’ai cru, à tord, que je pourrais la placer judicieusement au début de mon envoi. À tord, car elle commence par »il ne faut pas » or si cela peut s’entendre lorsqu’il s’agit de céder à la violence ça ne peut être valable quand il s’agit de donner suite à un message. Le verbe falloir est inapproprié. On peut comprendre que si je te répond, je le fais par devoir moral or ça n’est pas la raison pour laquelle je t’ai écris. Je t’ai écris car il me plaisait de t’écrire et ça n’était pas une communication pour une communication comme tu as pu à juste titre le comprendre.

    Je ne crois cependant pas que tu as lu ma parole au sens où tu l’entends. Les conditions que tu as énoncée n’étant sans doute et malheureusement pas présentent ;

    1. Le respect des personnes.
    Je me suis toujours exprimé dans le respect des personnes et ça n’est pas par exemple parce je fais partager ce que je considère être ma création littéraire la plus aboutie, mon aphorisme poétique « Regard de braise, envie de baise » que je ne respecte pas ceux qui le lisent. J’agit même là en pure générosité puisque les lecteurs peuvent s’en délecter gratuitement. Je crains, par expérience, que tu ne la trouves pas à ton gout mais je ne te manque pas de respect pour autant en la publiant.

    2. L’oubli des égos.
    C’est là que le bas blesse. Je ne suis pas du tout sûr d’avoir mis mon ego de côté en t’écrivant. J’en doute fort. Ça n’est pas faute de le désirer, j’aspire à la sainteté. Disons, pour éviter toute confusion (je ne suis pas pratiquant), j’aspire à m’oublier. J’ai déjà cité Marguerite Duras à un autre endroit, sur un des commentaires au poème « voyage » d’Ana
    Antigone, je ne vois pas en quoi le fait de commenter ton commentaire représente une demande d’échange. Quitte à me répété, à aucun moment je ne t’ai demandé d’échanger avec moi.
    Je ne vois pas en quoi non plus on vole quelqu’un en ne laissant pas de commentaire sur le site, par contre il se peut que certains commentaires enrichissent le site.
    Pour ce qui est de la citation au début de mon message précédent (j’avais fait une erreur, la formulation exacte étant « Il ne faut pas couper les ponts des mots » je l’ai placé effectivement à mauvais escient. En fait, lorsque je l’ai entendue de la bouche d’une personne qui avait été agressé physiquement et qui tentait de m’expliquer qu’il ne voulait pas céder à son tour à la violence et préserver le dialogue, je l’ai notée en me disant qu’elle pourrait intéresser les amateurs de poésie la trouvant très belle. Je m’apprêtais à la partager sur ce blog quand ton message est arrivé et j’ai cru, à tord, que je pourrais la placer judicieusement au début de mon envoi. À tord, car elle commence par »il ne faut pas » or si cela peut s’entendre lorsqu’il s’agit de céder à la violence ça ne peut être valable quand il s’agit de donner suite à un message. Le verbe falloir est inapproprié. On peut comprendre que si je te répond, je le fais par devoir moral or ça n’est pas la raison pour laquelle je t’ai écris. Je t’ai écris car il me plaisait de t’écrire et ça n’était pas une communication pour une communication comme tu as pu à juste titre le comprendre.

    Je ne crois cependant pas que tu as lu ma parole au sens où tu l’entends. Les conditions que tu as énoncée n’étant sans doute et malheureusement pas présente ;

    1. Le respect des personnes.
    Je me suis toujours exprimé dans le respect des personnes et ça n’est pas par exemple parce je fais partager ce que je considère être ma création littéraire la plus aboutie, mon aphorisme poétique « Regard de braise, envie de baise » que je ne respecte pas ceux qui le lisent. J’agit même là en pure générosité puisque les lecteurs peuvent s’en délecter gratuitement. Je crains, par expérience, que tu ne la trouves pas à ton gout mais je ne te manque pas de respect pour autant en la publiant.

    2. L’oubli des égos.
    C’est là que le bas blesse. Je ne suis pas du tout sûr d’avoir mis mon ego de côté en t’écrivant. J’en doute fort. Ça n’est pas faute de le désirer, j’aspire à la sainteté. Disons, pour éviter toute confusion (je ne suis pas pratiquant), j’aspire à m’oublier. J’ai déjà cité Marguerite Duras à un autre endroit, sur un des commentaires au poème « voyage » d’Ana Blandiana, pour développer ma pensée  » Je cherche un chemin pour me perdre ». j’ai envisagé plusieurs solutions ; la religion, le suicide, la drogue et le sexe. C’est proche d’une formule gainsbourienne, la mer et le soleil en plus, la religion et la mort et la drogue en moins.Tout bien réfléchis, je ne suis convaincu par aucune de ces alternatives. je suis sur une autre piste, on ne peut plus actuelle, je cherche à me perdre en écrivant. Je suis malgré tout très réservé quand à considérer que j’oublie présentement mon ego. En fait, l’idée que l’on parvienne à s’oublier dans l’amour tient la route à mes yeux. L’écriture pourrait n’être qu’une passerelle pour y parvenir. Si tu as une solution Antigone, je suis preneur.

    3. Le positionnement clair de mon identité.
    Je suis un Shadok comme tu l’as rappelé.

    saint Jean de la Croix : “Pour toute la beauté/Jamais je ne me perdrai/Sauf pour un je-ne-sais-quoi/Qui s’atteint d’aventure.”
    Moi aussi.

    J’espère à bientôt

    PS ; Je ne t’ai toujours rien demandé.

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  12. Il y a eu un problème dans l’édition. Mode d’emploi, le début du message jusqu’à la fin du point 1 puis reprendre le point 2 dans la seconde partie. bon courage

    J’aime

  13. Antigone, je ne vois pas en quoi le fait de commenter ton commentaire représente une demande d’échange. Quitte à me répété, à aucun moment je ne t’ai demandé d’échanger avec moi.
    Je ne vois pas en quoi non plus on crée du tord à quelqu’un en ne laissant pas de commentaire sur le site, par contre il se peut que certains commentaires enrichissent le site.
    Pour ce qui est de la citation au début de mon message précédent (j’avais fait une erreur, la formulation exacte étant « Il ne faut pas couper les ponts des mots » je l’ai placé effectivement à mauvais escient. En fait, lorsque je l’ai entendue de la bouche d’une personne qui avait été agressé physiquement et qui tentait de m’expliquer qu’il ne voulait pas céder à son tour à la violence et préserver le dialogue, je l’ai notée en me disant qu’elle pourrait intéresser les amateurs de poésie la trouvant très belle. Je m’apprêtais à la partager sur ce blog quand ton message est arrivé et j’ai cru, à tord, que je pourrais la placer judicieusement au début de mon envoi. À tord, car elle commence par »il ne faut pas » or si cela peut s’entendre lorsqu’il s’agit de céder à la violence ça ne peut être valable quand il s’agit de donner suite à un message. Le verbe falloir est inapproprié. On peut comprendre que si je te répond, je le fais par devoir moral or ça n’est pas la raison pour laquelle je t’ai écris. Je t’ai écris car il me plaisait de t’écrire et ça n’était pas une communication pour une communication comme tu as pu à juste titre le comprendre.

    Je ne crois cependant pas que tu as lu ma parole au sens où tu l’entends. Les conditions que tu as énoncées n’étant sans doute et malheureusement pas présentent ;

    1. Le respect des personnes.
    Je me suis toujours exprimé dans le respect des personnes et ça n’est pas par exemple parce je partage ce que je considère être ma création littéraire la plus aboutie, mon aphorisme poétique « Regard de braise, envie de baise » que je ne respecte pas ceux qui le lisent. J’agit même là en pure générosité puisque les lecteurs peuvent s’en délecter gratuitement. Je crains, par expérience, que tu ne la trouves pas à ton gout mais je maintient que je ne te manque pas de respect pour autant en la publiant.

    2. L’oubli des égos.
    C’est là que le bas blesse. Je ne suis pas du tout sûr d’avoir mis mon ego de côté en t’écrivant. J’en doute fort. Ça n’est pas faute de le désirer, j’aspire à la sainteté. Disons, pour éviter toute confusion (je ne suis pas pratiquant), j’aspire à m’oublier. J’ai déjà cité Marguerite Duras à un autre endroit, sur un des commentaires au poème « voyage » d’Ana Blandiana, pour développer ma pensée  » Je cherche un chemin pour me perdre ». j’ai envisagé plusieurs solutions ; la religion, le suicide, la drogue et le sexe. C’est proche d’une formule gainsbourienne, la mer et le soleil en plus, la religion, la mort et la drogue en moins. Tout bien réfléchis, je ne suis convaincu par aucune de ces alternatives. je suis sur une autre piste, on ne peut plus actuelle, je cherche à me perdre en écrivant. Je suis malgré tout très réservé quand à considérer que j’oubli présentement mon ego. En fait, l’idée que l’on parvienne à s’oublier dans l’amour tient la route à mes yeux. L’écriture pourrait n’être qu’une passerelle pour y parvenir. Si tu as une autre solution Antigone ou quiconque lirait ce message, je suis preneur.

    3. Le positionnement clair de mon identité.
    Je suis un Shadok comme tu l’as rappelé.

    Saint Jean de la Croix : “Pour toute la beauté/Jamais je ne me perdrai/Sauf pour un je-ne-sais-quoi/Qui s’atteint d’aventure.”
    Moi aussi.

    J’espère à bientôt

    PS ; Je ne t’ai toujours rien demandé.

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    • A propos de ces mots de Jeannot sur la beauté et de ce « je ne sais quoi », les mots du sulfureux Jean Genêt ;

      « Je ne parle pas d’une beauté académique, mais de l’impalpable — innommable — joie des corps, des visages, des cris, des paroles qui cessent d’être mortes, je veux dire une joie sensuelle et si forte qu’elle veut chasser tout érotisme. »

      Sulfureux, Jeannot l’était aussi en son temps, il a lui aussi été emprisonné et comme Genêt, il a lui aussi écris des poèmes pendant sa captivité.

      C’est saisissant ce rapprochement, n’est-ce pas ?

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  14. « Heart Of Gold »

    I want to live,
    I want to give
    I’ve been a miner
    for a heart of gold.
    It’s these expressions
    I never give
    That keep me searching
    for a heart of gold
    And I’m getting old.
    Keeps me searching
    for a heart of gold
    And I’m getting old.

    I’ve been to Hollywood
    I’ve been to Redwood
    I crossed the ocean
    for a heart of gold
    I’ve been in my mind,
    it’s such a fine line
    That keeps me searching
    for a heart of gold
    And I’m getting old.
    Keeps me searching
    for a heart of gold
    And I’m getting old.

    Keep me searching
    for a heart of gold
    You keep me searching
    for a heart of gold
    And I’m growing old.
    I’ve been a miner
    for a heart of gold.

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  15. Le 17 décembre, tu écrivais ceci:
    « J’ai encore temps de choses à dire, en reponse au commentaire gratifiant d’Antigone en particulier.  »
    Tu t’adresses donc à moi; cela dit aucun souci pour moi, simplement ma parole est aussi libre que la tienne.
    Quant au Shadok, c’est encore toi qui a écrit toujours le 17 décembre:
    « Voilà qui je suis, je ne suis pas un épicurien, un vaut rien, un végétarien, un martien, je suis un Shadok. »
    Alors Vincent, comment dois-je t’appeler, Martien, Shadok ou Vincent?
    Tu ne t’y perds pas un peu dans toutes ces identités? Quelle est la bonne?
    Ma philosophie, je vais te la résumer, elle tient dans un seul mot: simplicité!
    Bon après-midi 🙂

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  16. Je me connecte souvent sur votre blog car j’aime bien le thème de vos articles
    agence hotesse evenementiel http://www.loreneagency.com/

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  17. Retour sur Pasolini qui rejoint Jean Genêt dans sa manière de provoquer, de heurter, de choquer dans le seul but, non pas d’abaisser l’homme mais bien au contraire de l’élever au dessus de lui-même.

    « Si vous saviez fouiller dans l’ordure que j’accumule exprès pour mieux vous défier et vous bafouer, vous y trouveriez mon secret qui est la bonté. »

    Jean Genêt

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  18. « viendra le jour où vous chercherez l’ignorance comme une eau pour la soif ».
    Marie NOËL (Notes intimes p 142)

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  19. Cette phrase de Marie Noël me fais penser à celle de Pierre Soulages « C’est ce que je fais qui m’apprends ce que je cherche » et encore d’avantage à celle de Ionesco ;

    « L’œuvre n’est pas une série de réponses, mais une série de questions, elle n’est pas des explications, mais des demandes d’explication, des demandes d’éclaircissement… ». Quand nous nous confrontons à des œuvres, comme sur ce site, nous cherchons l’ignorance comme une eau pour la soif.

    Amateurs de poésies, nous serions des mystiques qui s’ignorent ?

    Je parle souvent des mystiques et on me demande souvent mais qu’est-ce ? et je me trouve à chaque fois hésitant, ce soir j’ai pensé à çà ;

    Pour le mystique, il n’y a de joie que dans la découverte de la vérité aussi le mystique vénère le mystère.

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  20. Exercice du matin

    Chaque matin sans église
    sur le béton farouche
    entre l’ignorance et l’amour
    je me prosterne
    je me prosterne devant rien.

    Quand je suis à ma juste place
    instant, instinsts, intermittences
    de lumière et d’aveuglement
    je me prosterne
    je me prosterne devant tout
    je me prosterne plus profond.

    Henry Bauchau

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  21. Par amour d’amour incertain

    La première arche, merveilleusement hardie, heureuse,
    immatérielle
    Du pont dont la beauté future est encore perdue dans
    la brume
    Car la forme accomplie, le songe inapaisé du vrai
    La deuxième arche à la courbe pensive
    Doit demeurer, mon âme, imaginaire.

    C’est seul, et sans savoir comment, qu’il faudra faire
    la traversée des eaux
    jusqu’à la rive qui peut-être n’existe pas

    C’est le coeur, le coeur chevalier
    Le coeur en lumière épuisée
    Qui va par la route incertaine
    Par amour d’amour incertain.

    (Henry Bauchau)

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  22. Etre adulte, c’est perdre son innocence, c’est être coupable de tuer Dieu.

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  23. Mais rien n’est définitivement perdu, une résurrection est possible comme le suggère Baudelaire ; « le génie c’est l’enfance retrouvée à volonté »

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  24. Je viens de lire un article d’un blog où il est question de Pasolini, je l’ai trouvé somptueux et j’avais envie de le partager avec quelqu’un, j’ai tout de suite pensé à toi, Stéphane et aux lecteurs de ce blog.

    https://grandsinge.com/2016/05/29/et-soudain-des-statues-partout/

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