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Jean-Louis Roux


Si le départ de Gascon en 1966 ébranle le TNM, la compagnie a désormais acquis ses lettres de noblesse et poursuit son essor sous la gouverne de Jean‑Louis Roux. Les années qui suivent consacrent l’affirmation d’une langue et d’une culture nouvelles au Québec; plusieurs oeuvres marquantes du théâtre québécois sont créées au TNM durant cette période : Les Grands Soleils de Jacques Ferron, La Guerre, Yes Sir! de Roch Carrier, Les oranges sont vertes de Claude Gauvreau, HA ha!… de Réjean Ducharme. Ces années sont aussi celles de l’émergence de voix de femmes : le TNM crée La Nef des sorcières, un collectif conçu par sept écrivaines et comédiennes ainsi que Les fées ont soif de Denise Boucher et La Saga des poules mouillées, de Jovette Marchessault.

Jean‑Louis Roux n’a toutefois pas coupé les ponts avec l’Europe. Durant son mandat, le  TNM effectue trois grandes tournées qui l’amèneront en France, en URSS, en Tchécoslovaquie et en Afrique francophone. En outre, Roux met en scène Bérénice, le premier Racine à être présenté au TNM, et programme plusieurs grandes pièces de Claudel, Le Balcon de Jean Genet mis en scène par André Brassard et des oeuvres contemporaines à caractère social comme Equus de Peter Shaffer monté par Olivier Reichenbach qui connaît un triomphe, ainsi que Faut jeter la vieille de Dario Fo, autre succès mis en scène par Paul Buissonneau. C’est aussi en 1971, à l’occasion des vingt ans de la compagnie, qu’il invite Jean‑Louis Barrault à monter Le Mariage de Figaro. Plus que jamais, le TNM, comme le Québec, s’ouvre au monde.