Katje à couronne noire – Phaenicophilus palmarum

Espèce endémique Niveau 1* (“classique”) – publiée le 19 mai 2021
Publication complète – Famille des Phaenicophilidae (katjes)
En anglais : Black-crowned Palm-Tanager in English

Cet oiseau original est endémique à Hispaniola où il est commun et répandu dans une majeure partie de l’île (partout sauf le sud-ouest). Il appartient à une famille récemment reconnue qui est, selon les auteurs, endémique d’Hispaniola avec 4 espèces ou endémique des Caraïbes avec 11 espèces. Nous choisissons la première solution ici et le Katje à couronne noire est notre référence pour décrire le comportement des Phaenicophilidae.

Cliquez ici pour voir une carte de répartition plus détaillée

Il vit dans presque tous les milieux naturels ou anthropisés du moment qu’il y a des arbres. De ce fait, il est de loin le représentant de la famille le plus abondant. Il préfère les altitudes basses et moyennes, il devient rare au-delà de 2000 mètres d’altitude.

Méthode Formation Ornitho : nourriture et reproduction des katjes

Ces oiseaux ont étés décrits comme grive (Turdus) en 1766, puis classés très longtemps comme tangaras, alors que les deux autres genres de la famille (Xenoligea et Microligea) ont étés placés avec les parulines. Cette famille est basale des parulines et leur ressemblance est incontestable. Les katjes sont un peu plus grands mais leur comportement rappelle quand même celui des Parulidae : ils se déplacent plus ou moins discrètement dans les branchages à la recherche d’arthropodes qu’ils attrapent sur les feuilles et les écorces. Ils ne rechignent pas sur quelques fruits et se régalent de nectar lorsque c’est la saison des fleurs.

Le nid fabriqué en matière végétale est en forme de bol, profond négligé et non tapissé. Quelques œufs sont couvés une dizaine de jours et les jeunes s’envolent à une dizaine de jours également. La répartition des tâches au sein du couple n’a pas été étudiée.

Taxonomie

Cette espèce monotypique n’est pas présente dans toute l’île d’Hispaniola : dans l’ouest et le centre d’Haïti, elle est remplacée par son espèce-sœur et unique autre Phaenicophilus, le Katje à couronne grise. Ce dernier est le seul oiseau endémique d’Haïti (et donc le seul endémique d’Hispaniola qui n’existe pas en République Dominicaine) et sa situation est périlleuse. Haïti subit une déforestation massive et la conservation de la nature y est presque inexistante, provoquant une diminution de presque tous les oiseaux, dont cet endémique.

Les katjes sont des oiseaux qui ont été classés parmi les tangaras, une famille “fourre-tout” dans laquelle l’Esclave palmiste (de la famille des Dulidae), les pirangas (comme par exemple le Piranga vermillon) et bien d’autres oiseaux distincts ont également été placés dans le passé.

En réalité, les études récentes montrent une situation passionnante et permettent de conclure que les orioles et carouges (Icteridae) et les parulines (Parulidae) proviennent d’une radiation dont l’origine géographique est la région caraïbe. Les katjes, aux côtés du Pleureur de Porto Rico (Nesospingidae), des konichons (Calyptophilidae) et des zénas (Spindalidae), sont basaux de ce clade ; certains regroupent d’ailleurs tous ces oiseaux en une seule famille.

Vu que trois de ces quatre familles vivent sur Hispaniola (deux sont même endémiques), on peut aisément imaginer que l’origine plus précise de tout le clade est Hispaniola. De là, l’ancêtre commun aurait donc colonisé le continent en deux vagues distinctes, l’une ayant abouti aux parulines et l’autre aux orioles et carouges. D’Hispaniola, il a aussi été facile de coloniser Porto Rico et les autres îles de la région qui accueillent des zénas (comme les Bahamas, Cuba, Cozumel, etc.).

Katje à couronne noire, Puerto Plata, République Dominicaine, mai 2021
La forme de l’oiseau rappelle celui d’une paruline géante (comme l’ictérie) ou celui d’un tangara mais le comportement est bien plus proche de celui des parulines. Le plumage est unique et ne peut pas être confondu avec celui d’un autre oiseau d’Hipaniola, sauf le Katje à couronne grise qui est localement sympatrique à Haïti, avec des observations d’hybrides.
Katje à couronne noire, Puerto Plata, République Dominicaine, mai 2021
Un des trois autres oiseaux de la famille s’appelle Petit Quatre-yeux car il des taches blanches sur les lores. La similitude avec les katjes est évidente, et c’est donc étonnant qu’il ait fallu attendre la génétique pour comprendre le lien entre ces oiseaux. Anciennement, le Petit Quatre-yeux s’appelait Paruline quatre-yeux et ce katje s’appelait alors Tangara à couronne noire.
Katje à couronne noire, Puerto Plata, République Dominicaine, mai 2021
Le nid, caché ici dans une touffe d’épines de pin, est particulièrement discret.
Katje à couronne noire, Puerto Plata, République Dominicaine, mai 2021
Un adulte (à gauche) nourrit un juvénile… de Vacher bronzé ! Cet oiseau est, en effet, un parasite.

[Espèce Nº1235 du projet d’encyclopédie holistique]

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Photos et textes © Valéry Schollaert 2021

Liste des autres espèces illustrées : taxonomique – jour par jour

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4 thoughts on “Katje à couronne noire – Phaenicophilus palmarum

    1. Hispaniola est une île ; elle est répartie sur deux pays différents : Haïti à l’ouest (capital Port-au-Prince) et la République Dominicaine à l’est dont Saint-Domingue (Santo Domingo) est la capitale. Je suis à l’ouest de la République Dominicaine, à quelques kilomètres de la frontière haïtienne. Il y a beaucoup d’haïtiens ici, et donc je parle un peu français. Oui, Haiti est francophone et la République Dominicaine est hispanophone.

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