#MeToo du cinéma : Le comédien Bouli Lanners confie avoir été « harcelé » par une réalisatrice

La parole se libère progressivement dans le cinéma, y compris chez les hommes. C’est le cas du comédien belge Bouli Lanners, César du meilleur acteur pour un second rôle en 2023. Il s’est confié il y a quelques jours à la RTBF, la télévision publique belge.

« J’en ai parlé à l’époque et tout le monde s’est moqué de moi, j’ai été harcelé par une réalisatrice plus âgée que moi, raconte-t-il, visiblement ému. À chaque fois que j’ai commencé à en parler, les gens ont ri parce que j’étais un mec, parce que j’étais gros et on me disait : "Ah tu as bien de la chance !" »

« C’est celui qui a "le pouvoir de" qui l’exerce sur l’autre »

Longtemps, l’acteur de 58 ans n’a pas évoqué ce harcèlement car « la parole n’était pas écoutée non plus ». « C’est très dur car on a été dans un monde, dans une société où on n’écoutait pas », dénonce-t-il. « Cette réalisatrice avait le pouvoir de. Et c’est celui qui a "le pouvoir de" qui l’exerce sur l’autre », analyse le comédien belge.

Il se félicite ainsi de la libération de la parole : « Aujourd’hui, au moins on écoute et c’est ça qui est important. Et ce qui se passe dans le cinéma va s’étendre à toutes les strates de la société, j’espère que ça se fera. » L'acteur français Aurélien Wiik avait également appelé à ce que les langues se délient le mois dernier en faisant part des abus dont il avait été victime dans le milieu.