Potentille arbustive
Avec son petit air de rosier sauvage, la potentille arbustive semble avoir été créée pour initier les nouveaux jardiniers aux joies du jardinage facile. Sa floraison gracieuse et généreuse dure tout l'été et parfois jusqu'aux gelées si l'automne est doux.
Les fleurs de la potentille apparaissent sur les pousses de l'année, dès le mois de mai pour les variétés les plus précoces et jusqu'à octobre pour les plus tardives. Le pic de la floraison est compris entre mi-juin et mi-septembre. Les petites fleurs délicates ont de jolis coloris, vifs ou pastels selon les variétés : jaune, blanc, rose, orangé, crème ou rouge vermillon. Le feuillage est élégamment découpé, souvent couvert d'une pilosité blanche qui lui donne un aspect soyeux et argenté. Compacte, de dimensions modestes (rarement plus de 1 m de haut), la potentille arbustive est idéale dans les petits jardins et sur les balcons.
Naturelles et faciles à vivre
Les potentilles sont très appréciées pour décorer le premier plan des massifs d'arbustes ou les compositions en mélange (mixed-borders). Elles peuvent aussi constituer de très jolies haies basses de style naturel. Associées à des fusains, de la lavande, du romarin, elles formeront un bel ensemble, peu banal. Elles conviennent aussi pour des plantations sur talus, en compagnie d'autres arbustes à port étalé ou de conifères tapissants.
La potentille se plaît avec la plupart des arbustes d'ornement et conifères nains. Pour un effet décoratif toute l'année, associez-la à des persistants, notamment fusains à port étalé (Euonymus fortunei 'Emerald n'Gold') En raison de ses dimensions réduites et de son développement étalé, elle gagne à être en compagnie de vivaces (géraniums bleus). Avec des euphorbes, phormiums et fuchsias, vous obtiendrez une ambiance très méditerranéenne.
Fleur des villes
Facile à cultiver et conservant une petite taille, la potentille est une plante de choix pour les balcons. Pour une atmosphère du Sud, mariez une potentille avec un genévrier rampant (Juniperus communis 'Repanda'), une lavande et un romarin. Dans un bac un peu plus grand, créez une bordure de thym citron, d'oreilles d'ours (Stachys byzantina) ou d'armoise argentée (Artemisia ludoviciana).
Un grand pot de 25 cm de diamètre au minimum assure une croissance de deux ou trois ans de la potentille sans rempotage. Utilisez comme substrat un mélange à parts égales de terreau " balcons terrasses ", terre de jardin et sable de rivière. Deux apports d'engrais liquide par mois, d'avril à fin septembre, assureront une excellente croissance. Installez la potée en plein soleil. Comptez un arrosage tous les deux ou trois jours durant l'été selon la température ambiante. En automne et au début du printemps, un apport d'eau hebdomadaire sera suffisant. En hiver, arrosez tous les 15 jours, seulement s'il fait sec.
Pourquoi ma potentille rouge semble perdre sa teinte d'une année sur l'autre ?
Les potentilles hybrides montrent une tendance naturelle à revenir lentement vers le type d'origine à fleurs jaunes. Il est donc normal que les variétés rouges, issues des croisements les plus sophistiqués, ne soient pas parfaitement stables. La seule solution : bouturer tous les trois ans environ les tiges qui portent les fleurs les plus colorées. Il faut aussi noter qu'une forte insolation et des températures élevées ont tendance à décolorer la floraison des potentilles (surtout les rouges et les roses).
Le saviez-vous ?
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Les potentilles sauvages peuvent être facilement confondues avec des fraisiers, notamment la quintefeuille (Potentilla reptans). Plus proche encore est le " faux-fraisier " (Potentilla fragariastrum), très commune dans les bois et qui avant la fructification ressemble à s'y méprendre (mais en un peu plus petit) au fraisier des bois. Toutefois, le réceptacle floral ne devient jamais charnu, contrairement au fraisier.
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Dans le langage des fleurs, la potentille signifie : " je réclame votre estime ". La quintefeuille (Potentilla reptans) exprime : " rien ne peut compenser l'affection d'une mère ". Lorsque le temps est la pluie, la plante rapproche ses feuilles en forme de petit dôme au-dessus des fleurs afin de les protéger des intempéries, comme une mère le ferait avec ses enfants. C'est ainsi que l'on appelle aussi la quintefeuille " fille chérie ".
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Potentilla fruticosa, la seule espèce couramment cultivée, est un arbrisseau touffu qui peut atteindre 1 m de hauteur. L'écorce brune se détache par lambeaux chez les vieux sujets. L'espèce type est dioïque (les sexes sont portés sur des pieds séparés). On lui préfère la sous espèce floribunda aux fleurs hermaphrodites. Caractéristiques de la famille des rosacées, les fleurs de la potentille, de 3 à 5 cm de diamètre selon les cultivars, ont cinq pétales. Les feuilles sont pennées, composées de 3 à 7 folioles entières (5 chez Potentilla fruticosa), de 1 à 3 cm de longueur, soyeuses à la face inférieure. Beaucoup de potentilles portent un feuillage glauque. Les rameaux des potentilles rampantes se marcottent naturellement.
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Parmi les potentilles sauvages, trois sont considérées comme officinales : la tormentille (Potentilla tormentilla) appelée aussi " herbe de la Sainte-Catherine " ou " Herbe au diable ", la potentille rampante (Potentilla reptans) ou " Patte de pigeon " et l'ansérine (Potentilla anserina) parfois nommée " patte d'oie ", ou " Herbe à cochons ". La racine de ces plantes possède des vertus astringentes qui l'on fait utiliser contre les dysenteries et les hémorragies.
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L'utilisation médicinale des potentilles se fait avec l'Ansérine (Potentilla anserina), ou herbe aux oies (parce qu'elle est très appréciée par les volatiles de basse-cour), une plante qui croît au bord des rivières et dans les zones humides. Riche en tanin, avec une saveur astringente, on l'employait autrefois pour combattre la dysenterie. Elle est aujourd'hui inusitée. On l'appelle aussi " argentine ", parce que le dessous de ses feuilles est argenté.
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La Tormentille (Potentilla tormentilla) forme une grosse racine très astringente dont la décoction à raison de 10 g de racine dans un litre d'eau est efficace pour stabiliser les diarrhées. On l'employait dans l'industrie pour tanner les peaux quand on manquait d'écorce de chêne. On l'appelait aussi jadis : "herbe à la colique". C'est une plante astringente, tonique, stomachique et antiscorbutique.
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La quintefeuille (Potentilla reptans) est connue depuis l'Antiquité sous le nom de Pentaphyllon. On emploie les racines et les feuilles en mélange avec la bistorte (Polygonum bistorta) pour composer un astringent, ou avec le chardon béni (Silybum marianum) et des baies de genévrier, comme fortifiant de l'appareil digestif
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Le nom Potentilla a été attribué à la plante par le naturaliste suédois Karl von Linné. Il dérive de patens, puissant, allusion aux propriétés astringentes de certaines espèces.
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Une quarantaine d'espèces de potentille poussent spontanément en France. Certaines sont de véritables pestes dans les jardins, comme Potentilla repens, appelée aussi quintefeuille, véritables envahisseurs dans les jardins et les vergers, surtout en sol argileux. Elles se montrent rétives à de nombreux herbicides.
Les anglais nomment les potentilles " cinquefoil " ou " five-finger ", allusion à leurs feuilles découpées en cinq folioles.
Espèces et variétés de Potentilla
Le genre se décline en quelque 500 espèces
- Potentilla fruticosa 'Annette', compact, étalé, aux nombreuses fleurs jaune orangé
- Potentilla fruticosa 'Tangerine', un arbuste à port évasé, qui fleurit de juin à octobre
- Potentilla fruticosa 'Red Jocker', à port évasé qui s'étale avec l'âge, fleurs rouge vermillon.
les potentilles vivaces
- P. alba, P. megalantha, P. neumanniana 'Nana', P. tonguei très intéressantes en bordure ou en rocaille
Il existe des variétés au port bas idéales en couvre-sol
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