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Paul Desarmeaux, DG de Gascogne

Paul Desarmeaux DG de Gascogne

Toutes nos activités seront favorablement orientées en 2000
Paul Desarmeaux, DG de Gascogne

Boursier.com : Le Groupe Gascogne vient de publier un CA de 509 millions d'Euros qui est stable par rapport à l'année précédente. Le dernier trimestre 99 fait cependant ressortir une nette accélération de l'activité du groupe. Pouvez-vous confirmer cette tendance en ce début d'année 2000 ?

Paul Desarmeaux : Tout à fait, au début de l'année 99, nous étions en quelque sorte au creux de la vague et nous accusions un retard de chiffre d'affaires de plus de 7 points sur l'année précédente. La crise asiatique avait fortement affecté certains de nos marchés à l'international et le mouvement de croissance entamé début 98 avait été coupé dans son élan. Aujourd'hui le retournement de conjoncture est réel et nos marchés de prédilection sont tous orientés à la hausse. Le dernier trimestre de l'année 99 consacre et amplifie ce mouvement de forte reprise de l'activité. Chacune de nos branches en bénéficie et devrait continuer à en profiter au cours de l'exercice à venir.

Boursier : Le Groupe Gascogne à la particularité d'être un groupe très "intégré" ce qui l'a semble-t-il plutôt protégé ces dernières années des "à-coups" du marché...

Paul Desarmeaux : Vous avez raison. Une des caractéristiques du groupe Gascogne, leader français de la filière bois, c'est l'intégration des activités bois, papier et emballage. Dans le passé, à l'instar des groupes papetiers, nous étions soumis de façon beaucoup plus importante aux aléas de conjoncture liés à notre secteur. Une dépendance qui se reflétait notamment dans l'approche des analystes et des investisseurs qui ne retenaient que notre image papetière. Or, si le papier, comme toutes les matières premières, est une valeur cyclique avec des fluctuations importantes, nous avons toujours su marquer notre différence.

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Boursier.com : Quelles sont désormais les branches les plus favorisées par le retournement du marché ?

Paul Desarmeaux : Tout d'abord nous sommes producteurs de papier kraft naturel, une matière qui connaît une évolution de prix bien plus atténuée que la pâte à papier classique NBSK. Pour preuve, cette année, notre branche papier a effectivement encaissé les effets de bas de cycles mais sans connaître les chutes importantes qui ont affecté nos concurrents sur ce secteur. Ceux-ci en ont d'ailleurs tiré les conséquences car les récentes hausses de prix ne se sont pas accompagnées d'investissements majeurs de capacité qui ont souvent, dans le passé, cassé le mouvement de reprise des prix. On peut dire à ce sujet que c'est une première ! Ainsi, si l'effet conjoncture est bien réel, la branche ayant battu en 99 son record de vente, il se conjugue surtout avec notre positionnement stratégique et avec les efforts de productivité que nous avons su déployer au cours des dernières années. Cela devrait permettre à la branche papier d'établir un nouveau record de résultat en 2000.

Boursier.com : Et dans les autres branches ?

Paul Desarmeaux : La branche emballage souple a su anticiper le mouvement de reprise et mettre en place les structures nécessaires pour répondre à la demande. Portée par le retournement de conjoncture à l'international, où elle réalise 35% de son CA, 99 aura été une année exceptionnelle et l'an 2000 commence avec des carnets de commandes soutenus. Nous sommes donc particulièremùent optimistes pour l'exercice à venir car toutes nos activités seront favorablement orientées. La branche bois bénéficiera de la pleine capacité de notre nouvelle usine de sciage de Saint-Symphorien tandis que notre branche distribution, qui a "digéré" son important effort de restructuration, devrait contribuer de façon beaucoup plus conséquente au résultat du Groupe.

Boursier.com : Quelles sont les conséquences directes pour votre groupe de la tempête qui a durement touché la forêt landaise fin décembre ?

Paul Desarmeaux : Aujourd'hui, nous achevons l'inventaire des conséquences de cette tempête. Cette analyse, nous la conduisons au niveau du groupe car nous sommes détenteurs d'un certains nombre de parcelles d'exploitation mais aussi au niveau de l'économie de la filière locale dans laquelle le Groupe Gascogne est un acteur déterminant. Tout d'abord, en ce qui concerne les dégâts à la forêt : 24 millions de mètres cubes de bois sont à terre dans notre région, c'est l'équivalent de tout ce que l'on scie en Aquitaine pendant trois ans, les deux tiers sont d'ailleurs inexploitables aujourd'hui pour des raisons d'accès. Une des forces de notre intégration est cette capacité à exploiter l'intégralité de l'arbre, par conséquent le Groupe Gascogne a été parmi les premiers à venir en aide aux sylviculteurs en proposant de donner une priorité absolue à l'exploitation des parcelles touchées par la tempête. Nos usines tournent aujourd'hui également à plein régime pour transformer le bois mis à terre, mais il est clair que ce surcroît d'activité engendre de coûts qui ne peuvent être répercutés sur un marché ultra-compétitif.

Boursier.com : L'Etat vient à ce propos d'annoncer une aide supplémentaire pour la filière bois. Ce plan d'aide vous paraît-il suffisant ?

Paul Desarmeaux : Il est clair que ces surcoûts devront être supportés par l'ensemble des intervenants de la filière ainsi que par l'Etat dont les deux premiers plans d'aide me semblent insuffisants et inadaptés aux enjeux générés par cet évènement exceptionnel. En conséquence, par delà l'accord cadre qui a récemment été conclu au niveau national et qui fixe des barèmes de décotes de prix acceptés par les propriétaires et les scieurs, le véritable enjeu est celui de la gestion à venir de ces stocks considérables de bois. A très court terme, l'hiver nous aide car il ralentit la dégradation du bois mais nous devons réfléchir en commun, avec tous les acteurs de la filière bois, à une bonne articulation à moyen terme de l'approvisionnement.

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