Aujourd’hui, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à prôner la transparence. En plus de favoriser l’engagement, la collaboration et l’innovation des salariés, celle-ci améliore le bien-être et la communication. Malgré cette volonté de faire preuve de transparence, la question de la rémunération reste encore taboue. C’est le cas dès le recrutement: de nombreuses annonces passent sous silence le salaire ou précisent uniquement "selon expérience". Et pourtant, un salaire satisfaisant contribue à renforcer la qualité de vie au travail.
Une question de confidentialité?
D’abord, sachez que les entreprises n’ont aucune obligation légale à aborder ce sujet dans leurs offres d’emploi. La première raison qui les amène à n’indiquer aucune fourchette de salaire est la crainte de la concurrence, qui peut susciter un sentiment d’insécurité. Cependant, l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) publie chaque année son baromètre de la rémunération des cadres (brute annuelle + variable). Il en va de même pour des sites comme Glassdoor. La connaissance des différents salaires est donc de plus en plus répandue.
De même, les grilles salariales ne sont pas nécessairement connues en interne. Comment un collaborateur va-t-il réagir s’il découvre qu’une nouvelle recrue est mieux rémunérée, à compétences et expériences similaires? Enfin, les sociétés qui restent discrètes sur la rémunération peuvent penser qu’elles gardent une souplesse dans la négociation lors de l’entretien d’embauche.
Absence d’information sur le salaire: laisser la main aux candidats?
Alors que Bernard Friot, économiste, préconise le salaire à vie pour tous, certaines entreprises pensent que c’est aux candidats d’estimer eux-mêmes leur valeur. C’est un autre argument avancé par ceux qui ne mentionnent aucune information sur le salaire. Les recruteurs peuvent donc observer la manière dont les potentiels collaborateurs s’y prennent pour aborder leurs prétentions salariales. Ont-ils de bonnes capacités d’analyse, qui pourraient être utiles dans certaines missions?
Malgré ces différentes raisons, des indications précises sur le salaire font aussi partie des motivations des candidats. C’est notamment le cas des postes de commerciaux! Sept Français sur dix refusent d’ailleurs une baisse de salaire en échange d’un maintien de l’emploi*. Pour certains recruteurs, le fait de ne pas aborder ce sujet évite de faire fuir des personnalités intéressantes! Des candidats qui exigent un niveau précis de rémunération ne postuleront probablement pas si la fourchette indiquée dans l’annonce est inférieure à leurs attentes.
* Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro en juin 2020, auprès d'un échantillon de 1.004 Français âgés de dix-huit ans et plus
(Par la rédaction de l'agence hREF)