Retour aux sources et clin d’œil de l’histoire du capitalisme. L'offensive lancée par Veolia contre Suez via Engie a des cotés vintage. D'abord parce que ces champion nationaux, qui ont tous changé de noms, fleurent bon les Trente glorieuses, voire le XIXe siècle. A l'époque, Veolia s'appelait la Générale des eaux (fondé en 1853); Suez la Lyonnaise des Eaux (1880) et Engie GDF (1946). Un passé révolu? Pas tout à fait. Les "périmètres" ont un peu changé, mais pas tant que celà: l'activité "eau" est toujours au coeur du business de Veolia et Suez, et le gaz est encore bien présent chez Engie.
Aux origines de Vivendi
Sans remonter à la préhistoire, quand on se penche sur ceux qui sont à la manoeuvre dans cette affaire, on retrouve aussi des destins croisés et anciens. En 1994, Jean-Marie Messier quittait Lazard (fondé en 1848) pour prendre la succession de Guy Dejouany (1920-2011) à la Générale des eaux. Il en fera la rampe de lancement pour créer sa grande oeuvre, Vivendi, en séparant l'activité eaux - rebaptisé Vivendi Environnement puis Veolia- pour la faire coter séparément. Puis, en 2002, Jean-Marie Messier quittera Vivendi, criblé de dettes et de pertes. Aujourdhui Vivendi, devenu la pièce maitresse de l'empire de Vincent Bolloré vaut 28,5 milliards d'euros. Contre 11,4 milliards pour Veolia.
Retour aux sources et clin d’œil de l’histoire du capitalisme. L'offensive lancée par Veolia contre Suez via Engie a des cotés vintage. D'abord parce que ces champion nationaux, qui ont tous changé de noms, fleurent bon les Trente glorieuses, voire le XIXe siècle. A l'époque, Veolia s'appelait la Générale des eaux (fondé en 1853); Suez la Lyonnaise des Eaux (1880) et Engie GDF (1946). Un passé révolu? Pas tout à fait. Les "périmètres" ont un peu changé, mais pas tant que celà: l'activité "eau" est toujours au coeur du business de Veolia et Suez, et le gaz est encore bien présent chez Engie.
Aux origines de Vivendi
Sans remonter à la préhistoire, quand on se penche sur ceux qui sont à la manoeuvre dans cette affaire, on retrouve aussi des destins croisés et anciens. En 1994, Jean-Marie Messier quittait Lazard (fondé en 1848) pour prendre la succession de Guy Dejouany (1920-2011) à la Générale des eaux. Il en fera la rampe de lancement pour créer sa grande oeuvre, Vivendi, en séparant l'activité eaux - rebaptisé Vivendi Environnement puis Veolia- pour la faire coter séparément. Puis, en 2002, Jean-Marie Messier quittera Vivendi, criblé de dettes et de pertes. Aujourdhui Vivendi, devenu la pièce maitresse de l'empire de Vincent Bolloré vaut 28,5 milliards d'euros. Contre 11,4 milliards pour Veolia.
Lazard jamais loin
Reprenons l'histoire de "J2M": Après une très brève traversée du désert, Jean-Marie Messier a rebondi comme banquier d’affaires en créant sa propre structure. A la tête de Messier Maris, il conseille aujourd’hui son lointain successeur Antoine Frérot, le PDG de Veolia qui veut entrer au capital de Suez, en rachetant la participation d’Engie, conseillé par Lazard. Entré en 1990 par une bien plus petite porte à la Générale des eaux, Frérot – qui connaît Messier depuis Polytechnique (ils ont un an d’écart) – a cultivé une longue et discrète amitié professionnelle avec « J2M ». Les deux hommes n’ont jamais oublié de se faire la courte échelle, Frérot confiant par exemple en 2012 le mandat de vente de Transdev, une participation de Veolia, à la toute jeune banque de Messier.
Héritage empoisonné
La CGT s’en était à l’époque offusquée, dénonçant " l’héritage empoisonné de Jean-Marie Messier" . Certains administrateurs avaient tordu le nez. Frérot avait tenu bon, confirmant que "Monsieur Messier" avait bien été mandaté par ses soins. Il l’a encore été cette fois. Ce deal va bien sûr asseoir la notoriété de Messier Maris, et offrir un come back splendide à Jean-Marie Messier, qui se retrouve ainsi au coeur des grandes manoeuvre de restructuration des grands groupes français.
Messier Maris en crise
Il y a quelques mois, c'est son associé Erik Maris (autre ancien de Lazard) qui avait remporté un très gros mandat, en épaulant Peugeot dans son offre sur Fiat. Les deux hommes, qui se sont adossés à la banque italienne Mediobanca moyennant un chèque de plus de 150 millions d'euros, ne sortiront pas pour autant le champagne. Du moins pas ensemble. Selon un récent article des Echos, ils seraient à couteaux tirés. Au point de négocier leur divorce professionnel.