Traumatisme crânien chez l’enfant : l'importance d'une détection rapide

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Une chute sur la tête ou un coup porté au crâne ne sont jamais anodins. De la simple bosse au traumatisme cérébral, ils peuvent donner lieu à divers types de lésions. Plus fréquent chez les nourrissons et les adolescents, le traumatisme crânien peut se révéler une véritable urgence qu’il est important de savoir identifier en tant que parents. Le professeur Isabelle Claudet, chef de service des Urgences pédiatriques à l’hôpital des enfants de Purpan (CHU Toulouse) nous en fait la description.

Un traumatisme crânien, c'est quoi au juste ?

Le traumatisme crânien correspond à un coup ou un choc reçu au niveau de la tête pouvant engendrer plusieurs types de lésions selon l’intensité de l’impact. Notamment un saignement péri-cérébral (dans les espaces autour du cerveau) ou à l’intérieur du cerveau accompagné ou non de fracture.  "Lorsqu'il y a un hématome péri-cérébral il est possible aussi qu’il y ait une fracture du crâne associée, explique le professeur Isabelle Claudet. Les tout-petits ont plus d’hématomes mais moins de fractures. Inversement, les plus grands auront moins d’hématomes mais plus de fractures car leur boîte crânienne est moins souple".

Quelles sont les causes ?

Cela dépend de l’âge de l’enfant, de son stade d’apprentissage et de ses activités.

  • Chez le nourrisson, ce sont les chutes de chaises hautes, de maxi-cosy, de tables à langer.
  • Lorsque l’enfant devient mobile et apprend à marcher, le traumatisme crânien est plutôt provoqué par des chutes de trotteur, de caddie, de poussette, des escaliers, des bras des parents, mais aussi des chutes de meuble sur la tête.
  • Chez les plus grands, ce sont les accidents liés aux sports, aux activités pratiquées à l’extérieur comme le vélo, la trottinette…
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"Il ne faut pas oublier les traumatismes crâniens secondaires à une maltraitance, tient à préciser notre spécialiste. Il faut savoir évoquer cette éventualité lorsque les lésions ne sont pas compatibles avec le mécanisme évoqué et/ou le développement psychomoteur de l’enfant".

Les symptômes d'un traumatisme crânien

"Il est important de savoir repérer un traumatisme crânien et de juger de sa gravité, explique le spécialiste. Un saignement mal toléré au niveau cérébral peut, en effet, entraîner un risque de coma de l’enfant et un engagement vital. Ce qui détermine l’urgence c’est l’âge, la hauteur de chute et les circonstances". Un petit enfant de moins de 2 ans qui chute de plus de 90 cm, présente un facteur de risque de lésion hémorragique péri-cérébrale. "Tomber des bras de ses parents ne parait peut-être pas si grave mais c’est une sacrée hauteur proportionnellement à la taille de l’enfant", visualise notre expert.

Pour les plus de 2 ans, le facteur de risque apparaît si la chute avoisine ou dépasse les 1,50 m (chute de lit mezzanine par exemple).

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Des symptômes peuvent aussi apparaître comme des vomissements, des maux de tête, un comportement inhabituel, des troubles de la conscience. "Si le tout-petit vomit immédiatement après la chute ce n’est pas forcément un signe de gravité, rassure le professeur Claudet. Inversement, plus ces symptômes sont décalés par rapport à l’heure de l’accident, plus un risque de lésions cérébrales est à suspecter".

Le diagnostic d'un traumatisme crânien chez l'enfant

"Si la chute s’est produite dans ces circonstances (plus de 90 cm de haut pour les moins de 2 ans et plus d’1,50 m pour les plus de 2 ans), l’enfant doit être examiné même s’il ne présente pas de symptôme. Car une lésion péri-cérébrale a peut-être lieu en sourdine", recommande notre spécialiste. Direction alors les urgences quel que soit l’âge. 

Si le coup sur la tête s’est produit en dehors de ces critères mais reste impressionnant ou préoccupant, orientez-vous le jour-même vers le cabinet du médecin généraliste ou du pédiatre qui pourra réaliser un diagnostic clinique et juger s’il s’agit d’une urgence ou pas. Si c’est le cas, il appellera l’équipe des secours (SAMU) qui prendra en charge l’enfant jusqu'à l’hôpital. Si finalement il y a eu plus de peur que de mal, le médecin vous demandera de garder un œil sur votre enfant durant les prochaines 48 heures.

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La prise en charge d'un traumatisme crânien chez l'enfant

Arrivé à l’hôpital l’enfant sera d’abord ausculté puis mis en observation. L’imagerie (scanner) sera pratiquée en fonction de l’âge de l’enfant, de la hauteur de chute et du risque de suspicion de saignement intracérébral. "On n’irradie pas forcément tous les enfants ! explique le professeur Isabelle Claudet. Généralement, l’équipe médicale surveille l’enfant durant 4 à 6 heures ou jusqu'au lendemain avant de pratiquer un scanner selon l’heure d’admission de l’enfant". En fonction du volume et de l’emplacement du saignement, le traitement consistera en une surveillance en service de neuro-pédiatrie ou neurochirurgie ou bien parfois en une intervention chirurgicale afin d’évacuer l’hématome. Le temps d’hospitalisation dépendra des lésions cérébrales et de l’état de l’enfant.

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Gare à la chute !

Pour prévenir les risques de chute, il suffit d’appliquer certaines règles de bon sens. Notamment chez les tout-petits particulièrement concernés par les risques de traumatismes crâniens.

  • Ne jamais laisser un enfant seul sur une table à langer ou sur le bord d’un lit ou d’un canapé s’il a acquis le retournement (à partir de 4 mois).
  • Proscrire l’utilisation des trotteurs (qui ne font pas bon ménage avec les descentes d’escaliers).
  • Penser à attacher son enfant dans son maxi-cosy mais aussi sur son siège-auto.
  • Lorsqu’il devient plus grand, pensez au port du casque s’il fait du vélo, de la trottinette, du skate ou tout autre sport de glisse.
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