Portrait Natif de la vallée de la Plaine, il est le numéro 2 du groupe de télécommunication Le Vosgien d’Orange
À L’ENTENDRE, il serait quasiment un Monsieur Jourdain de la géographie. Gervais Pellissier n’aimait pas la géo sur les bancs d’école, à Nancy. Il préférait l’histoire.
Et pourtant, tandis qu’il est désormais le numéro deux du groupe France Télécom Orange, Gervais Pellissier conjugue chaque jour les mots carte et téléphone. Sur une mappemonde, il vous placera sans problème les derniers développements de son groupe qui se déploie sur 30 pays : l’Irak ou la République démocratique du Congo. Ou il évoquera encore le chiffre de 30 millions, celui des Égyptiens qui possèdent aujourd’hui un mobile. Plus que les Français.
C’est en voisin que Gervais Pellissier a effectué un passage au Festival international de géographie de Saint-Dié pour remettre le prix Ptolémée à Jean Margat et Vazken Andréassian, les deux auteurs de « Rivières et rivaux ».
Ce diplômé d’HEC, de Berkeley et de l’Université de Cologne, n’a pas fait longue route pour rejoindre la « Capitale mondiale de géographie ». Il est venu d’Allarmont, la petite commune rurale du canton de Raon-L’Etape où il vient passer ses week-ends, à quelques mètres du département de la Meurthe-et-Moselle. Un secteur que Gervais Pellissier connaît comme sa poche. En voiture comme à pied. La famille de son père était installée dans l’ex-principauté depuis le 16 e siècle de Salm, tandis que sa grand-mère fut directrice commerciale à la cristallerie de Baccarat.
De son parcours, Gervais Pellissier a gagné la fibre commerciale plus que celle de la recherche. Et pourtant, il aime la technologie. Il se souvient de son premier déclic hightech’, l’un des premiers walkmans à cassette sortis chez Sony, rapporté par son père. Aujourd’hui il jongle sans problème sur son tout nouvel IPhone 5, passant d’une application à l’autre. Hier encore, il a passé son après-midi à la grande boutique de Nancy, dans le cadre de l’opération « Apply days » pour participer à des démonstrations.
Sur son portable, il est fan de Cinéma séries, mais aussi de City trail, ce réseau social dédié aux marcheurs. En randonneur invétéré, Gervais Pellissier a lui-même apporté sa contribution en proposant deux circuits vosgiens. L’un autour du Donon et du Lac de la Maix (ce petit bijou bleuté ourlé de son écrin de verdure). Et l’autre dans les Hautes-Vosges, autour des lacs blanc, noir, ou le lac des Truites.
Pourtant, le directeur d’Orange ne saurait se méprendre. « Le contenu n’est pas la finalité »de l’opérateur. Le mot d’ordre est « continuer d’innover ». Le travail quotidien de 4.000 personnes. « C’est la partie immergée de ce que l’on fait. Apple pourrait faire les plus beaux terminaux du monde : ce serait inutile sans le développement des réseaux », le déploiement de la 4G par exemple.
Pas à n’importe quel prix. Gervais Pellissier déplore « une concurrence effrénée », dans le secteur de la téléphonie. Il estime que Free joue un jeu dangereux, à vouloir trop casser les prix. « Est-ce qu’un abonnement à 20 € par mois, c’est le juste prix pour continuer à investir, développer la fibre », s’interroge le directeur d’Orange qui plaide pour une course à la qualité. Et non plus à la quantité.
Et les bugs ? « Le bug » au singulier, rectifie le numéro du groupe qui assure que le gros incident du 6 juillet dernier a été bien géré, et qu’aujourd’hui « il serait résolu en une heure environ ». Gervais Pellissier estime que l’image du groupe n’a pas trop pâti de l’incident. Grâce à la communication rapide du PDG Stéphane Richard. Et aussi une compensation commerciale qui a coûté entre 30 et 45 millions d’€. C’était le prix à payer : « On n’a reçu aucune plainte », témoigne le Vosgien.
Philippe CUNY
Bio express
1959 :Naissance à Nancy
1959 :Entre chez Bull
1998 :Directeur financier du groupe Bull
Octobre 2005 : Rejoint France Télécom
2006 :Nomination au comité de direction générale en charge des finances et des opérations en Espagne.
2010 :Directeur général délégué et directeur financier de France Télécom.