Stop au bavardage !

Une professeur de philosophie à bout de nerfs vient d'en faire un livre : le bavardage, parlons en enfin.
Une professeur de philosophie à bout de nerfs vient d'en faire un livre : le bavardage, parlons en enfin. © MAXPPP
  • Copié
avec Noémie Schulz , modifié à
Une professeur de philosophie à bout de nerfs vient d'en faire un livre : Le bavardage, parlons en enfin.

On parle souvent des problèmes de violence verbale, et parfois même physique de certains élèves envers leurs enseignants. Mais un autre fléau, bien pire selon des professeurs, vient perturber le bon déroulement de la classe : les conversations des élèves qui ne s'arrêtent jamais pendant les leçons.

"Parfois on parle du cours"

Des bavardages intempestifs que reconnaissent volontiers les élèves. "Sur tout mes bulletins depuis la 6e, dans chaque matière, il y a écrit bavardage, bavardage", admet une collégienne au micro d'Europe1. "Comme par hasard, quand on arrive en classe on a beaucoup de chose à dire à la personne qui est a coté de nous, ou alors même à celle qui est à 10 mètres", explique-t-elle, soulignant : "Parfois, quand on bavarde, on parle du cours, mais le prof ne nous croit pas !"

Un autre élève témoigne au micro d'Europe 1: "Dans ma classe, il y a beaucoup de bruit. Les profs ont un peu de mal avec ça. Ils essayent de crier au dessus du brouhaha en nous rappelant qu’il y a le bac a la fin de l’année."

"Un véritable fléau"

A bout de nerfs, une professeur de philosophie, Florence Ehnuel, vient d'en faire un livre Le bavardage, parlons-en enfin, aux éditions Fayard. Enseignante depuis 15 ans, elle considère cette situation comme du "harcèlement". "Dès que vous dites une phrase, vous êtes coupé. Vous n’êtes jamais écouté jusqu’au bout de la phrase. Je ne sais pas si vous pouvez vous imaginer à quel point c’est usant", déplore l’enseignante au micro d’Europe1.

"On se sent constamment en échec. On a beau se dire, 'c’est par contre nous qu’ils le font', c’est impossible de ne pas le prendre contre soi", insiste-t-elle, ajoutant : "On le ressent de manière coupable, on le vit comme une honte".

Conséquence, les bavardages intempestifs sont un "sujet tabou entre les enseignants". "On n'en parle pas du tout entre nous", confie Florence Ehnuel qui souhaite que ce problème ne soit pas "une fatalité".

Seule solution : la sanction

Florence Ehnuel  a tout essayé pour mettre fin aux conversations intempestives pendant ses classes : dialogue, cours interactif. "Mais ils ne savent pas se taire, ni même s’écouter entre eux", déplore-t-elle.  La seule méthode qui marche, et qui pourtant ne lui plait du tout, c'est une sévérité maximum avec des sanctions distribuées au moindre bavardage.

> VOTRE AVIS - Et vous, étiez-vous bavard ? Avez-vous des solutions anti-bavardage ?