En cas de rhume, de rhinite allergique ou encore d’inflammation des sinus, il n’est pas rare d’avoir l’impression que le nez coule apparemment sans fin. Dans les trois cas, la muqueuse nasale gonfle et produit davantage de mucus, phénomène qui entraîne une congestion nasale d’où le recours aux mouchoirs. Et il s’avère qu’il existe en fait une bonne façon de se moucher, et donc des gestes qui sont, à l’inverse, à proscrire. Interrogé sur ce sujet par le site Livestrong, Zara Patel, spécialiste ORL et membre de la Stanford University School of Medicine, rappelle l’importance de bien savoir se vider les narines car il n'y a qu'une seule mauvaise façon de procéder : en soufflant trop fort. Cette habitude n’est en effet pas conseillée au risque de favoriser la dispersion des microbes dans les oreilles et sinus. « Cela pourrait transformer un rhume ou une infection virale des voies respiratoires supérieures dans la cavité nasale en une infection des sinus ou de l'oreille. », explique le Dr Patel. « L'inflammation peut alors faire gonfler vos voies de drainage des sinus (ou trompes d'Eustache) et le mucus normal que votre corps produit est piégé. »
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Ce geste anodin est donc susceptible de provoquer des otites ou des risques de rhinopharyngite, mais également des maux de tête et autres inflammations. Plus concrètement, une infection nasale virale peut facilement devenir une infection virale des sinus ou de l'oreille, qui peut ensuite se compliquer d'une infection bactérienne dans ces zones. Et pour cause, Zara Patel fait remarquer qu’une infection virale peut affaiblir les défenses immunitaires, de sorte que des bactéries normalement inoffensives dans ces zones peuvent alors provoquer une infection bactérienne. De plus, l’ORL met en garde sur le fait qu’un mouchage excessif est également susceptible d’affecter les tympans, cette membrane fibreuse séparant l'oreille externe et l'oreille moyenne. « Rarement, si une pression suffisante est utilisée de manière répétitive pour se moucher, cela pourrait rendre les tympans moins tendus, plus souples et moins capables de conduire le son. Et cela pourrait vous faire mal aux oreilles lorsque vous vous mouchez. » L’important est donc d’exercer moins de pression lorsque l’on se mouche et de garder la bouche légèrement ouverte.
Le mot d’ordre : moins il y a de pression, mieux c'est
Ainsi, « cette simple manœuvre vous empêche automatiquement d'accumuler une grande quantité de pression dans la cavité nasale, car elle est plutôt libérée par la bouche. », estime le Dr Patel. Si l’on est amené à se moucher de manière très fréquente et rapproché (en jetant immédiatement le mouchoir usagé), la meilleure solution consiste encore à inspirer avec la bouche et à expirer successivement par chaque narine sans trop forcer, sans se pencher vers l’avant ou vers l’arrière. Si l’on ressent tout de même l’envie de se moucher très fort, l’astuce consiste à utiliser les pouces pour exercer une pression sur l'extérieur des oreilles pour les fermer, avant d’utiliser le reste des doigts pour appliquer un mouchoir sur le nez. « Ce geste maintiendra au moins le changement de pression dans vos oreilles au minimum. Mais cette manœuvre n'aidera que vos oreilles, elle ne vous empêchera pas de répandre le mucus dans vos sinus. », prévient la spécialiste. A noter qu’il est possible « d’entendre » que l’on a soufflé trop fort si de petits « cliquetis » ou « claquements » surviennent dans les oreilles pendant que l’on se mouche.
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Car si les narines peuvent endurer une certaine pression lorsque l’on se mouche très fort, une partie de la pression cherchera d’autres moyens de s’échapper, par exemple par le conduit auditif (trompe d’Eustache). Si l’air passe dans ce tube, il ira dans l’oreille moyenne et ces sons surviennent. Qu’en est-il des reniflements ? Ces derniers peuvent entraîner les mucosités vers l’arrière de la gorge avec leur cortège de poussières, microbes et autres indésirables. Conclusion : quand on se mouche mieux, on se mouche moins et on réduit ainsi l’apparition de ces désagréments. Pour éviter la formation d’une trop grande quantité de mucus, il est aussi possible de pulvériser du sérum physiologique ou de l’eau de mer dans les narines avant de se moucher doucement. C’est en effet ce que recommande l’Assurance maladie pour se sentir mieux, avec une bonne hydratation : humidifier l'intérieur du nez avec des produits adaptés (sérum physiologique, spray d'eau thermale ou de mer disponibles en pharmacie) en prenant garde ne pas utiliser le même embout pour plusieurs personnes afin d’éviter la transmission du virus.
