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    Trouble du rythme cardiaque, la maladie de Bouveret se caractérise par une importante accélération des battements du cœur. Bénigne, elle peut cependant compliquer le quotidien des patients qui en sont atteints. Elle affecte majoritairement des sujets jeunes et en bonne santé, avec une prévalence féminine.

    La maladie de Bouveret, qu’est-ce que c’est ?

    Également connue sous le nom de « tachycardie jonctionnelle », la maladie de Bouveret se traduit par une soudaine accélération du rythme cardiaque. Ces palpitations surviennent généralement par crises intermittentes. Dans ce cas, la fréquence cardiaque peut augmenter jusqu'à atteindre 180 pulsations par minute. L'épisode peut durer d'une dizaine de minutes à quelques heures, avant de se normaliser brusquement.

    La maladie de Bouveret est considérée comme bénigne, car elle n'affecte pas durablement le rythme cardiaque. Elle ne présente pas de risque vital immédiat. Elle peut être isolée ou associée à une cardiopathie.

    Une nette prévalence féminine se distingue parmi les patients atteints. Souvent, il s'agit de femmes relativement jeunes possédant un cœur en bonne santé. Par ailleurs, les patientes souffrant de cette pathologie ont tendance à faire davantage de crises de tachycardie lorsqu'elles sont enceintes.

    La maladie de Bouveret affecte les sujets jeunes avec une prévalence de la pathologie plus élevée chez les femmes. © lnattanan, Adobe Stock
    La maladie de Bouveret affecte les sujets jeunes avec une prévalence de la pathologie plus élevée chez les femmes. © lnattanan, Adobe Stock

    Quelles sont les causes de la maladie de Bouveret ?

    Le cœur est un muscle : ses battements sont orchestrés par un système nerveux interne. Il est à la fois composé de « nœudsnœuds » au niveau des oreillettesoreillettes, et de faisceaux en branches dans les ventricules. L'influx nerveuxinflux nerveux progressant dans ce réseau coordonne les contractions des ventricules et des oreillettes, permettant au cœur de battre.

    Les causes de la maladie de Bouveret peuvent être expliquées par deux mécanismes distincts :

    • La réentrée intranodale : une variante anatomique du réseau reliant les oreillettes aux ventricules cardiaquesventricules cardiaques provoque la tachycardie. Chez certains patients atteints de la maladie, une dissociation de la zone est observée avec une partie conduisant les impulsions nerveuses beaucoup plus vite. Ce phénomène provoque une accélération du rythme cardiaque.
    • La voie accessoire : d'autres patients possèdent une voie de conduction nerveuse supplémentaire. Congénitale, cette anomalieanomalie provoque une double stimulationstimulation du muscle, troublant ainsi le rythme cardiaque.

    Maladie de Bouveret : apprendre à reconnaître les symptômes 

    Les palpitations constituent le principal symptômesymptôme de la maladie de Bouveret. Toutefois, d'autres signes évocateurs peuvent accompagner cette tachycardie jonctionnelle :

    • des angoisses ;
    • une sensation d'oppression ;
    • un essoufflement ;
    • des malaises.

    Le déclenchement des crises peut intervenir de manière très aléatoire, sans pouvoir être anticipé. Une vive émotion, une anxiété ou la pratique d'une activité physiquephysique intense peuvent y contribuer.

    L'irrégularité des crises complique souvent le diagnosticdiagnostic de la maladie de Bouveret. Comme il repose essentiellement sur l'enregistrement d'un électrocardiogrammeélectrocardiogramme, il est très difficile de pouvoir le réaliser au moment de la crise tant elles sont imprévisibles. Toutefois, certaines applicationsapplications mobilesmobiles et montres connectées permettent désormais d'enregistrer en permanence la fréquence cardiaque. Plusieurs anomalies enregistrées par le patient lui-même peuvent amener le cardiologuecardiologue à explorer davantage cette piste.

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    Différents traitements peuvent remédier à la maladie de Bouveret, de la prise de médicaments, à l'injection ou à l'intervention chirurgicale. © Salomonus_, Adobe Stock
    Différents traitements peuvent remédier à la maladie de Bouveret, de la prise de médicaments, à l'injection ou à l'intervention chirurgicale. © Salomonus_, Adobe Stock

    Le traitement de la maladie de Bouveret

    La maladie de Bouveret peut faire l'objet de différents traitements, suivant la fréquence et l'intensité des crises.

    Les manœuvres vagales

    Lorsqu'elle est peu invalidante pour le patient, le traitement de la maladie de Bouveret repose principalement sur des manœuvres vagales. Elles consistent à arrêter la crise de palpitations sans avoir besoin d'un quelconque traitement médicamenteux.

    • La manœuvre de Valsalva : le patient se pince le neznez et souffle pour équilibrer la pressionpression. L'exercice doit être répété durant environ 20 secondes. Cette stimulation permet d'agir sur les nerfsnerfs et donc de réguler la fréquence cardiaque pour pouvoir stopper la crise.
    • Le massage sino-carotidien : les mains doivent être posées sur le cou, au niveau de l'artèreartère carotide. Il faut ensuite appuyer dessus en réalisant des mouvementsmouvements circulaires. La présence de nerfs régulant la fréquence cardiaque dans cette zone le rend particulièrement efficace.
    • Le changement brusque de position : une modification brutale de la position, comme le fait de s'allonger en levant les jambes, peut réussir à mettre fin à la crise.

    D'autres astuces telles que boire un verre d'eau, prendre une grande inspiration, ou encore masser les globes oculairesglobes oculaires peuvent contribuer à apaiser une crise.

    Les traitements oraux

    Quand les manœuvres vagales ne suffisent plus à arrêter les crises de tachycardie, la prise orale de médicaments peut être réalisée ponctuellement. Des inhibiteurs cardiaques ou des bêta-bloquantsbêta-bloquants sont souvent prescrits et permettent de retrouver un rythme cardiaque normal en 15 minutes.

    Les traitements par injection

    Si la crise ne passe pas après avoir tenté les deux options citées ci-dessus, le patient peut se rendre en milieu hospitalier. Une injection d'adénosineadénosine peut être administrée par voie intraveineuse. La perfusionperfusion permet de cesser rapidement l'accélération du rythme cardiaque.

    L’intervention chirurgicale

    Pour prévenir les crises à répétition, le cardiologue peut réaliser une intervention peu invasive : l'ablationablation par radio fréquence. Un cathétercathéter est introduit via l'artère fémorale, puis remonté jusqu'à l'oreillette droite du cœur. Une crise de tachycardie est alors déclenchée pour en retrouver l'origine :

    • réentrée intranodale : le chirurgien cautérise la voie électrique la plus lente ;
    • voie accessoire : le câble électrique supplémentaire est cautérisé, puis retiré.

    Les trois points à retenir sur la maladie de Bouveret :

    • elle se traduit par une soudaine accélération du rythme cardiaque (palpitations);
    • elle est provoquée par une anomalie du câble électrique reliant les oreillettes aux ventricules cardiaques ;
    • plusieurs traitements existent selon la sévérité des crises.

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    Anatomie du cœur humain

    Le cœur comprend quatre cavités : deux oreillettesoreillettes, situées dans la partie supérieure, et deux ventriculesventricules, dans la partie inférieure du cœur. Les veines caves supérieure et inférieure entrent dans l'oreillette droite, tandis que les veines pulmonaires arrivent dans l'oreillette gauche. Le sang du ventricule droit est éjecté dans les artères pulmonairesartères pulmonaires droite et gauche, tandis que le ventricule gauche éjecte le sang dans l'aorte. Le muscle cardiaquemuscle cardiaque, aussi appelé myocarde, est alimenté par le réseau de vaisseaux coronariens.

    © Tvanbr, DP