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Jardinage au naturel

2 moyens de lutte biologique contre l'alternariose

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Les plantes de nos jardins sont malheureusement susceptibles d’être les victimes de très nombreuses maladies ou parasites. Une de ces maladies, que l’on connaît d’ailleurs fort bien même si l’on n’en sait pas le nom, est l'alternariose. Elle touche notamment les tomates et d’autres solanacées comme les pommes de terre ou les aubergines. Le champignon qui la cause apparaît, comme tout champignon qui se respecte, lorsque le temps est tiède et humide, et marque de taches sombres feuilles et fruits. Lutte biologique, prophylaxie et autres astuces aident cependant le jardinier à lutter contre cette maladie, avec des méthodes bio bien sûr !

2 moyens de lutte biologique contre l'alternariose

Qu’est-ce que l’alternariose ?

L’alternariose est une maladie cryptogamique provoquée par des champignons de la famille Alternaria. Auparavant, on appelait Alternaria solani le champignon causant l’alternariose chez la tomate comme chez la pomme de terre, l’aubergine, jusqu’à ce que les scientifiques s’aperçoivent qu’il existait en réalité plusieurs espèces (Alternaria solani, Alternaria beringelae, Alternaria brassicicola, Alternaria dauci, Alternaria alternata…) avec des plantes-hôtes plus ou moins spécifiques :

  • L’alternariose de la tomate est une maladie très répandue partout autour du globe. Alternaria tomatophila a comme hôte spécifique la tomate. Il entraîne tout d’abord des tâches sombres arrondies sur les feuilles les plus basses (et donc les plus âgées), puis sur l’ensemble de la plante. Le feuillage atteint jaunit peu à peu puis se nécrose progressivement. Le champignon se répand également sur les tiges, pétioles et pédoncules, provoquant la mort de l’organe (feuille, fruit, fleur, tige) située après la nécrose. Lorsque quelques spores atteignent un fruit, via le pédoncule ou les sépales, ils provoquent une lésion circulaire sombre et dure qui va se recouvrir d’un feutrage noir. Ces lésions forment de plus une porte d’entrée attractive pour d’autres champignons ou bactéries.

  • L’alternariose de la pomme de terre : comme à son habitude, la maladie se développe sous forme de taches concentriques sur les feuilles, à partir du bas de la plante. Les tubercules sont eux aussi touchés, montrant des lésions noires et sèches en creux. Ces lésions peuvent apparaître seulement après le début du stockage.

  • L’alternariose de l’aubergine est très semblable à celle de la tomate, excepté en ce qui concerne les fruits : ceux-ci sont en effet touchés sur n’importe quel endroit de leur surface, affichant de petites taches rondes noires qui s’élargissent et se creusent rapidement.

  • L’alternariose du chou : des taches sombres circulaires apparaissent sur les feuilles des choux qui s’agrandissent puis se ceinturent de jaune. Les tâches se nécrosent et les feuilles finissent par présenter de nombreuses criblures.

  • L’alternariose de la carotte : les feuilles se marquent de tâches brunes qui s’entourent de jaune, brûlant rapidement le feuillage entier.

  • L’alternariose des fruitiers (pommiers, cognassiers, poiriers…) : elle ne se manifeste sur l’arbre qu’au niveau du feuillage, faisant à terme tomber celui-ci. Par contre, c’est sur les fruits en conservation qu’elle peut provoquer beaucoup de dégâts.

À savoir : ne pas confondre l’alternariose de la tomate avec la maladie du “cul noir”, cette dernière atteint le bas de la tomate, à l’opposé du pédoncule.

Quand se développe t-elle ?

Elle apparaît entre les mois d’avril et octobre, en cas de températures douces et d’une hygrométrie élevée. Elle débutera facilement aux alentours de 20° si le temps est humide, les spores sont ensuite disséminés tout autour par le vent, la pluie, les contacts. Les rosées matinales suivies de journées chaudes sont particulièrement des facteurs de risques. La condensation qui peut se produire sous cloche ou sous serre tunnel est également propice à l’apparition de la maladie.


Ses dégâts ?

Les dégâts peuvent être importants au potager lorsqu’elle débute tôt dans la saison, en fin d’été par contre son installation n’aura pas le temps d'abîmer beaucoup d’autres organes que les feuilles (qu’il suffira d’ôter aussitôt).


Lutte biologique contre l’alternariose

1- Les bactéries

Bacillus subtilis s’utilise en prévention sur de nombreuses cultures potagères ainsi qu’au verger. Il constitue une barrière physique empêchant les spores d’Alternaria spp. de s’installer sur les végétaux traités. De plus, cette bactérie sécrète des molécules qui inhibent la germination des spores et tout le développement du champignon. Elle joue également un rôle dans le renforcement des résistances des végétaux.


2- Les champignons

Aureobasidium pullulans est un fongicide testé contre A. alternata, fonctionnant par “compétition nutritive et spatiale”.

Plusieurs agents de lutte ont été testés contre cette maladie cryptogamique. Sans pour autant être inefficaces, aucun de ces auxiliaires n’a réellement montré de performance.


Les méthodes préventives contre l’alternariose

  • L’utilisation de plantes compagnes : le tagète érigé (Tagetes erecta) protège les tomates en inhibant la germination des conidies du champignon.

  • Espacer les plants permet de ralentir la propagation des spores : l’air circule mieux et est moins humide.

  • La rotation des cultures rompt le cycle de développement des maladies.

  • Les parties atteintes doivent être détruites (ne surtout pas les mettre au compost) afin de ne pas abriter de spores entre 2 cultures. Ces spores sont en effet très résistants et ils peuvent survivre longtemps sur des débris végétaux. Évitez tout excès d’azote qui rend plus sensibles les Solanacées aux Alternaria spp.

  • Ne prélevez pas de graines sur des plants contaminés. Si vous achetez ces graines, il existe des certifications assurant que les plantes d’origines étaient saines.

  • N’installez pas les tomates, pommes de terre, aubergines les unes à côté des autres.

  • Évitez tout stress : sécheresse, stress hydrique, taille, froid, attaque de nuisibles, carences nutritionnelles… peuvent entraîner une faiblesse des plants, protégez-les autant que possible.

  • Un paillage du sol est un moyen mécanique relativement efficace pour bloquer les contaminations. Lors de pluies violentes, il évite également que les gouttes n’éclaboussent le feuillage.

  • N’arrosez vos Solanacées qu’au pied, sans toucher le feuillage. Évitez absolument l’aspersion. Lors de culture sous abri, évitez de planter trop près des parois ou de mettre des protections non adaptées à la taille des plants : le feuillage ne doit pas toucher les parois humidifiées par la condensation.

  • Choisir si possible des variétés résistantes aux maladies cryptogamiques.

  • Des pulvérisations de décoctions de prêle ou d’ail peuvent être réalisées lorsque les conditions météo sont propices, donc humides et chaudes. Recommencez la pulvérisation tous les 3 jours pendant une douzaine de jours.

Astuce : réaliser une décoction d’ail

Hachez sommairement 10 gousses d’ail et jetez-les dans une casserole avec 5 l. d’eau. Faites bouillir à couvert durant 20 minutes puis arrêtez et laissez refroidir (sans couvercle). Une fois filtré, le mélange doit être utilisé dans les jours suivants.

Un principe général : dans de bonnes conditions culturales (un substrat adapté, normalement fertile - qui n’entraînera donc pas de carences-, des soins judicieux, situation bien exposée selon les besoins), et environnementales (un milieu diversifié est propice à l’installation d’organismes antagonistes aux nuisibles), une plante courra beaucoup moins le risque de se voir envahie par des champignons (ou une quelconque maladie).


Comment soigner les plantes atteintes d’alternariose ?

En utilisant les antifongiques : réalisez des pulvérisations de bouillie bordelaise, de décoction d’ail ou de prêle. Il est important d’agir au tout début de l’apparition de ce champignon, pour une meilleure efficacité.