Syrie : un camp qui fourmille d’enfants

Syrie : un camp qui fourmille d’enfants

Récit de Mari Aftret Mortvedt, CICR
Article 26 juillet 2019 Syrie

Deux tiers des 70 000 personnes qui vivent à Al-Hol sont en effet des enfants. Beaucoup ne sont pas accompagnés de leurs parents, ni d'ailleurs de quiconque qui les protège.

D'autres souffrent de maladies faciles à prévenir en temps normal ou de blessures causées par la guerre.

 

Photo : Olav Saltbones, Croix-Rouge norvégienne
Photo : Olav Saltbones, Croix-Rouge norvégienne

À ce jour, le CICR a enregistré plus de 3 000 enfants vulnérables à Al-Hol. Beaucoup ont vécu des expériences traumatisantes. Certains ont perdu un parent ; d'autres ont assisté à des scènes de violence ; d'autres encore ont été déplacés de force à plusieurs reprises. Autant de chocs qui sont susceptibles de compromettre leur équilibre et leur développement sur les plans social, moral, émotionnel et cognitif, nécessitant une prise en charge spéciale et un accompagnement adapté en vue de leur réinsertion dans un environnement sûr.

 

Le quotidien dans le camp n'est pas facile. Des gamins d'à peine quatre ou cinq ans sont chargés de la corvée de l'eau. Pour se donner du cœur à l'ouvrage, ils travaillent souvent en équipe, mais la tâche est lourde et épuisante.

CC BY-NC-ND / CICR / Ali Yousef

« Ma petite sœur est si frêle qu'elle n'arrive pas à porter les grandes bouteilles d'eau, comme je le fais. Mais elle vient avec moi et ça m'aide à oublier », explique Yousef, un petit garçon de cinq ans.

Souvent, les gens qui sont originaires d'autres pays nous demandent quand ils pourront quitter le camp et qui les aidera à rentrer chez eux. Nous leur répondons que cela dépend des autorités de leur pays, mais que nous, au CICR, nous faisons notre possible pour rappeler à leurs gouvernements le rôle et les responsabilités qui leur incombent envers leurs ressortissants.

De nombreux enfants présentent des blessures de guerre. Omar, dix ans, a été blessé pendant les hostilités, avant d'arriver à Al-Hol. Il a été opéré à une jambe dans un établissement situé hors du camp.

CC BY-NC-ND / CICR / Mari Aftret

Malheureusement, sa blessure s'est infectée ; mais il a pu être pris en charge dans l'hôpital de campagne récemment ouvert dans le camp grâce à une initiative conjointe du CICR, du Croissant-Rouge arabe syrien et de la Croix-Rouge de Norvège.

« Lorsque ses frères et sœurs ont vu à quel point sa plaie était vilaine, ils ont beaucoup pleuré ; plus que lui, d'ailleurs », fait remarquer la mère d'Omar.

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