François Viguier "Notre passé fait de nous ce que l’on est"

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  • François Viguier, une figure villefranchoise.
    François Viguier, une figure villefranchoise.
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Michel Montbressous

l'essentiel Chronique. Cette semaine, Michel Montbressous a rencontré le patron de la Brasserie "le France". Voici son portrait.

Chacun a son passé, avec ses bonheurs, ses joies, ses regrets, ses peines et parfois même ses drames. L’horreur, François Viguier l’a connue avec toute sa famille : sa maman Marie-Hélène – son oncle Alain (dit Péponne) – sa tante Eliane, ses sœurs Sophie (43 ans) et Edwige (48 ans) lorsque Henry, le papa de François fut assassiné, au bar de son café, en 1986. Victor Hugo écrivait : "Vous qui pleurez, venez à Dieu, car il pleure / Vous qui souffrez, venez à Lui car il guérit / Vous qui tremblez, venez à Lui car il sourit / Vous qui passez, venez à Lui car Il demeure". – Solange et Alphonse Davy, personnages très connus, acheteurs du "France" (le France sera toujours "Le France" !) étaient les grands-parents de François. Alphonse Davy exerçait aussi la profession de "marchand de bestiaux".

F. V. : "Notre drame, on apprend à vivre avec, en essayant de transformer le malheur en une force. Notre fratrie est très unie, j’adore mes enfants, nous sommes tous solidaires, nous sommes énormément forts en amour mes sœurs et moi.".

Parcours de vie : F. V. : "J’ai "pris en main" l’affaire "Le France", café-brasserie, en janvier 2002 ; j’avais 24 ans (j’ai joué au XIII de 6 ans à 30 ans). Je voulais rester à Villefranche. J’aime Villefranche, je voulais y faire ma vie, je souhaitais une continuité de l’affaire de famille. J’ai 2 enfants : Kylliam 16 ans et Loïs 11 ans.

Le développement du commerce à Villefranche, pour répondre à l’une de vos questions, est un reflet de la Société dans laquelle nous évoluons tous. Il faut savoir saisir les opportunités, bien gérer le travail, être prudent. Villefranche, notre cité, est une "belle endormie" riche de beautés. Les touristes nous le disent, les cinéastes l’ont découvert et compris. Il nous faut savoir dynamiser et rendre attractive notre ville. Par ailleurs, nous ne sommes pas assez attentifs aux modes de consommation actuels. Lorsque l’on sait présenter des propositions d’animation, les gens se rendent disponibles avec bonheur, notamment pour le cœur de ville. Il y a des commerçants qui amènent du dynamisme, de la compétence, qui sont positifs ; il y a de réelles et belles propositions de service ; ces commerçants font front. – Tout évolue vite, on est amené parfois à vivre "au jour le jour", les idées d’aujourd’hui ne sont pas celles qui seront demain. Il faut se remettre en question en permanence. L’actualité nationale et internationale étant ce qu’elle est, il est difficile de se projeter à long terme, puis il y a dans notre activité, des écarts importants entre la période d’été et celle d’hiver ; c’est complexe à gérer. Nous essayons d’être solidaires entre collègues, nous sommes "dans le partage". La crise covid a-t-elle renforcé nos liens ? Je ne sais. Dans mon activité, nous permettons un lien entre les générations, entre les gens tout simplement, cela à une époque où le virtuel fait force de loi il faut bien le reconnaître, époque où la dématérialisation se développe. Il ne faut ni ne pouvons arrêter le progrès, mais où nous mène-t-il ? Le contact sera toujours un refuge."

M.M. "Quelles sont les journées et quels sont les horaires de réception de votre "refuge" ? Permettez-moi de vous demander aussi quelles sont vos opinions politiques, à vous, dont les prédécesseurs ne faisaient pas "mystère" de leurs idées ? Autre question rituelle : avez-vous une croyance affirmée en un courant spirituel, à une religion reconnue ou pas ?"

F. V. "La brasserie – bar – café sont ouverts du mardi au dimanche inclus, de 8 heures à 1 (une !) heure du matin bien sûr, ce qui correspond à environ 80 heures de travail par semaine" !!!….

Il y aurait beaucoup à dire… en comparaison avec d’autres activités mais n’entrons pas dans les "hors sujet "s"" conflictuels.

F. V. "Je continue mon propos : j’ai de bonnes relations avec ceux qui ont le désir de faire "avancer" la ville. J’ai été élu en 2001 à la mairie de la "perle du Rouergue", avec comme "tête de liste" Serge Roques, pendant un mandat. Actuellement, j’ai de bonnes relations avec les élus, notamment par le biais du contact avec les touristes. J’ai un bon souvenir de Jean Rigal ; il était un homme de valeur. Nous n’avions pas les mêmes convictions, c’est ainsi. J’ai aussi un souvenir positif de Claude Gamel. Ces personnes ont fait prévaloir l’humain avant leurs idées. Ils étaient des gens respectueux. Je ne cache pas que j’ai connu des périodes difficiles dans ma vie ; chaque personne a sa croix. Tout ce qui ne tue pas rend plus fort.

Pour ce qui a trait à la religion, je suis catho, croyant, non pratiquant. Vous savez, le dimanche, j’ai mes fidèles (elle est parfaite celle-là ! MM). Par ailleurs, dans ma famille, nous avons toujours eu un "franc-parler", franc-parler qui nous a parfois porté préjudice. L’erreur est humaine ; l’assurer c’est être un homme (ou une femme…). Je suis quelqu’un de volontaire et généreux à la fois, je suis franc, parfois maladroit dans le relationnel, surtout lorsque je suis fatigué. Ma franchise me joue des tours ; je suis parfois "trop direct", je ne filtre pas. C’est comme ça : on m’aime ou on ne m’aime pas ! Mes amis ont toujours été là. Il faut rester soi-même. Permettez-moi d’ajouter par le biais de votre journal, que ma mère est pour moi et pour ceux qui m’entourent, une personne que nous aimons beaucoup.".

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