ECONOMIE / GRENOBLE Marèse risque le redressement judiciaire faute de repreneur

Saléra BENARBIA - 21 déc. 2012 à 06:15 | mis à jour le 03 juin 2013 à 16:42 - Temps de lecture :
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De l’entreprise familiale Marèse, la célèbre marque de prêt-à-porter pour enfants, qui a vu le jour il y a 70 ans, les salariés ont gardé l’esprit de solidarité, pour le meilleur et surtout pour le pire. Aujourd’hui, faute de repreneur dans un court délai, face aux remboursements d’emprunts contractés par la maison-mère, la société SAS Marèse risque le redressement judiciaire, et ce sont 120 emplois qui sont menacés.

 « C’est une situation angoissante »

« Depuis le plan social mis en place il y a un an et demi et pour des raisons capitalistiques, Marèse doit faire face à des difficultés importantes. Il n’est pas trop tard, nous avons encore bon espoir », déclare Nathalie Mauras, secrétaire au CE. Magali Dellova, responsable bureau d’études et membre du CE, renchérit : « C’est une situation angoissante, on risque de perdre notre emploi, et je sais pertinemment que dans le marché du travail sur le bassin grenoblois, je ne retrouverai pas l’équivalent de mon poste. Nous sommes tous très attachés à notre entreprise, nous avons un véritable savoir-faire, nos produits sont de qualité, du haut de gamme. »

C’est la famille Doolaeghe, il y a quarante ans, qui a fait de Marèse la marque que l’on connaît. En 2002, au moment du départ à la retraite de Francis Doolaeghe, le fils de celui-ci, Olivier Doolaeghe, reprend l’entreprise familiale. Le site de production de Grenoble est alors délocalisé en Asie et en Afrique du Nord. Quarante personnes avaient été licenciées. En 2008, Olivier Doolaeghe vend 60 % de ses titres et fait le choix de recourir à une LBO (Leverage Buy-Out), un montage juridico-financier de rachat d’entreprise par effet de levier (c’est-à-dire par recours à un fort endettement bancaire). L’an dernier, 28 personnes ont été licenciées. De l’atelier de montage, il ne reste qu’une seule personne qui réalise les prototypes pour Repetto.

« Nous voulons y croire »

En janvier 2012, Olivier Doolaeghe quitte l’entreprise et laisse les clés de la société à Christophe Loupias. Et depuis ce mercredi, faute de repreneur, la holding de Marèse, la maison-mère, est en redressement judiciaire. Les salariés craignent le même scénario pour SAS Marèse.

Après avoir remué ciel et terre pour retrouver un repreneur, le PDG, Christophe Loupias, établit le même constat que ses salariés. « Nous sommes dans une situation qui nous oblige à envisager une autre solution. Nous voulons y croire, nous avons des forces et un savoir-faire. Malgré un contexte difficile, le chiffre d’affaires du mois de novembre a été supérieur à celui de 2011. Nous créons des collections pour la marque Aubert, nous avons 150 affiliés… »