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Yoplait met le cap sur l'international 

Lucien Fa, directeur de Yoplait (au centre), serrant les mains des responsables de General Mills, Christopher D. O'Leary et Kendall Powell (à gauche et à droite). Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

L'américain General Mills a finalisé vendredi l'acquisition de la marque à la petite fleur, qu'il contrôlera avec le français Sodiaal, pour environ 1,2 milliard de dollars.

«Un jour historique pour General Mills.» C'est en français, avec un fort accent américain, que Ken Powell s'est adressé vendredi aux 311 salariés de l'usine du Mans de Yoplait. La production avait été partiellement interrompue pour la circonstance. Le PDG de General Mills a promis un «avenir encore plus radieux» pour la marque à la petite fleur. «C'est un très beau mariage», a-t-il confié au Figaro.

Le PDG de General Mills, qui ne compte plus ses séjours en France depuis le mois de novembre, date de la mise en vente de la participation de PAI dans Yoplait, était venu rassurer le personnel de l'un des trois sites de production. Si de nombreux salariés se réjouissent aujourd'hui d'avoir échappé à la «casse sociale» qu'aurait à leurs yeux entraînée l'arrivée de Lactalis, d'autres préfèrent attendre pour se prononcer. «Pour l'instant, ce sont de belles paroles, déclare Thierry Renaudin, délégué syndical CGT. Nous faisons désormais partie d'une multinationale.»

À tour de rôle, les dirigeants de General Mills ont rappelé l'ancienneté des relations avec Yoplait, dont le groupe de Minneapolis était le franchisé aux États-Unis depuis 1977. C'est lui qui a hissé là-bas la marque à la petite fleur au premier rang devant Danone. Méconnu en France malgré ses célèbres marques (Fitness, Géant Vert, Old El Paso, Haagen Dazs…), General Mills a promis de diriger Yoplait dans la continuité, au côté de la coopérative Sodiaal. Ensemble, ils se partageront les sièges au sein du conseil de surveillance. Le président de Yoplait depuis 2002, Lucien Fa, 67 ans, qui rendra désormais des comptes à Chris O'Leary, patron de l'international, reste aux commandes. «General Mills est le meilleur actionnaire que nous ayons trouvé, a-t-il déclaré vendredi devant le personnel et les notables locaux. Je suis assuré de l'avenir de Yoplait avec General Mills.»

Réduire l'écart avec Danone

L'intégration de Yoplait au sein du groupe a été confiée au responsable du développement pour l'Europe de General Mills, Yves Lepage. Entre la marque française, fondée en 1964 par un groupement de producteurs laitiers, et le groupe du Minnesota aux 15 milliards de chiffre d'af­faires, il faudra gérer les différences culturelles. General Mills parie néanmoins sur une coopération étroite en recherche & développement, marketing et connaissance des consommateurs.

General Mills voit grand. Et loin. «Nos racines sont encore très américaines, explique Chris O'Leary, qui rappelle que le tiers du chiffre d'affaires provient de l'international. Notre priorité est d'étendre notre empreinte dans le monde.» Avec 7% de parts de marché au niveau mondial, Yoplait est encore loin derrière Danone (21%). «Nous espérons réduire cet écart de moitié», promet Lucien Fa. «Le modèle de Yoplait ne peut uniquement être construit sur deux jambes, la France et la Grande-Bretagne», ajoute un cadre de Sodiaal.

Présent dans plus de cent pays, General Mills entend d'abord mettre le cap sur la Chine et l'Amérique latine, où Yoplait est encore absent. En Chine, il pourra notamment compter sur la force de frappe d'Haagen Dazs. La marque à la petite fleur continuera de revendiquer ses racines françaises. Elle qui avait privilégié jusque-là le développement international à travers ses 26 franchisés entend maintenant donner la priorité à l'entrée directe sur ces nouveaux marchés. La société sera aussi attentive aux opportunités qui se présenteront avec ses partenaires actuels, comme au Canada, où elle n'exclut pas le rachat de son franchisé historique.

LIRE AUSSI:

» Yoplait veut se développer grâce aux pays émergents

» Pourquoi Yoplait a échappé à Nestlé et Lactalis

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