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Le réalisateur Alain Corneau est mort

Le cinéaste, consacré en 1992 avec "Tous les matins du monde" et fin connaisseur du septième art français, est mort à l'âge de 67 ans des suites d'un cancer.

Le Monde avec AFP

Publié le 30 août 2010 à 14h55, modifié le 30 août 2010 à 19h08

Temps de Lecture 2 min.

Le réalisateur Alain Corneau, en 2006.

Le réalisateur et scénariste français Alain Corneau est décédé lundi 30 août à l'âge de 67 ans, des suites d'un cancer. Ses obsèques seront célébrées samedi à 14 h 30, au cimetière du Père-Lachaise à Paris. "Après Bernard Giraudeau en juillet, le cinéma français est à nouveau frappé par une perte cruelle. Avec Alain Corneau disparaît un très grand réalisateur, vaincu lui aussi dans la force de l'âge par la maladie", s'est exprimé le président Nicolas Sarkozy, emboîtant le pas à de nombreux hommages du monde politique et culturel. Cinéaste touche-à-tout et respecté dans la profession, Alain Corneau avait consacré son dernier film, Crime d'amour – sorti à la mi-août, avec Kristin Scott Thomas et Ludivigne Sagnier –, au thème du harcèlement au travail.

DE MULTIPLES REGISTRES

Né le 7 août 1943, musicien de formation, Alain Corneau devient stagiaire sur des films puis assistant de Constantin Costa-Gavras en 1970 sur L'Aveu. Il y rencontre Yves Montand, qu'il dirigera en 1976 dans Police Python 357, inspiré du film américain Dirty Harry et témoin des débuts du réalisateur dans la veine du film policier. Sa carrière décolle véritablement grâce au remarqué Série noire, sorti en 1979, aux dialogues écrits par l'écrivain Georges Perec, et dont Marie Trintignant et Patrick Dewaere tiennent les rôles principaux.

Alain Corneau s'essaye ensuite à des films plus ambitieux dans les années 1980, dirigeant notamment Philippe Noiret, Gérard Depardieu, Catherine Deneuve dans Fort Saganne en 1984, à l'époque le film le plus cher de l'Hexagone. Compagnon de Nadine Trintignant et collaborant avec de nombreux acteurs, il devient une des figures du cinéma français et l'un de ses fins connaisseurs, comme en témoigne son interview lors de la mort de Patrick Dewaere, en 1982 (voir la vidéo).

Poursuivant son œuvre dans des directions parfois inattendues (Nocturne indien, en 1989, se concentre sur la société indienne), la consécration de son œuvre arrive grâce à Tous les matins du monde, en 1992. L'histoire d'un violiste au XVIIe siècle, avec Gérard et Guillaume Depardieu, connaît un grand succès populaire et reçoit le César du meilleur film (voir la bande-annonce ci-dessous).

"UN HOMME DE GRAND TALENT"

Après des comédies et d'autres films à gros budgets  dans les années 1990 qui ne connurent pas forcément le succès escompté (Le Prince du Pacifique, sorti en 2000, avec Patrick Timsit et Thierry Lhermitte), Alain Corneau se recentre ensuite sur des réalisations plus personnelles. Il continue à puiser dans la littérature et dans les nouvelles générations d'acteurs français, s'attachant plus particulièrement à Sylvie Testud, qu'il fait jouer en 2003dans Stupeur et tremblements (adaptation d'un roman d'Amélie Nothomb) et dans Les Mots bleus, en 2005.

Après avoir été distingué en 2004 par le prix René-Clair pour toute sa carrière, il donne vie en 2007 à un projet de plus de trente ans, son ultime polar : Le Deuxième Souffle, avec Daniel Auteuil, Monica Bellucci, Jacques Dutronc et Michel Blanc. En 2010, le prix Henri-Langlois a encore récompensé l'ensemble de son travail en tant que réalisateur, producteur, scénariste et occasionellement acteur.

Interrogés sur la radio RTL, Gérard Depardieu s'est dit très peiné par la mort de l'artiste tout en évoquant ses "souffrances de plusieurs semaines" dues à sa maladie, tandis que le réalisateur Claude Chabrol a salué "un homme de grand talent qui aimait le cinéma".

Le Monde avec AFP

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