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Guerre en Ukraine : la lente implantation des groupes agroalimentaires français en Russie

« De l’eldorado au bourbier, l’aventure russe des grands groupes français » (5/5). Les groupes Danone, Lactalis, Savencia, Bonduelle ou Pernod Ricard ne souhaitent pas quitter un pays dans lequel ils se sont patiemment installés à partir des années 1990.

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Publié le 18 mars 2022 à 12h35, modifié le 18 mars 2022 à 16h29

Temps de Lecture 5 min.

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Jacques Vincent, à l’époque directeur général de la branche produits frais Europe de Danone, lors de l’ouverture du premier magasin de la société française en Russie, à Moscou, le 9 octobre 1992.

Quelques notes de musique pour un moment historique. Le 11 novembre 1989, Mstislav Rostropovitch interprète Bach devant le mur de Berlin, dont les premiers pans viennent de tomber. Le grand violoncelliste avait demandé à son ami Antoine Riboud, président et fondateur de BSN (futur Danone), de l’emmener depuis Paris dans son avion privé afin de vivre en musique cet événement planétaire. Cette histoire est pour Danone le prélude à son aventure russe.

Avec la chute du mur de Berlin, l’ex-empire soviétique s’ouvrait au monde occidental. A la consommation de masse, aux marques étrangères, aux supermarchés, aux rayons débordant de nouvelles denrées… Une opportunité saisie par de nombreuses entreprises de grande consommation, dont certains grands noms français de l’agroalimentaire.

La Russie ne pouvait manquer de les attirer. Tour à tour, Danone, Lactalis, Savencia, Bonduelle ou Pernod Ricard s’y sont implantées pour bénéficier d’une nouvelle frontière des affaires. Aujourd’hui, ces entreprises sont au pied du mur. L’invasion de l’Ukraine par les armées russes dirigées par Vladimir Poutine ébranle leurs certitudes.

« Notre priorité est de continuer nos activités »

Toutes les entreprises d’agroalimentaire françaises possédant une implantation industrielle locale souhaitent continuer à la faire tourner, arguant de leur responsabilité vis-à-vis de leurs employés et de la nécessité de nourrir la population. « Notre priorité est de continuer nos activités en Russie, d’assurer la campagne 2022, d’être donc en capacité de semer et de récolter pour continuer à alimenter les marchés. Nous ne souhaitons pas qu’à la crise que nous vivons s’ajoute une crise alimentaire », déclare Guillaume Debrosse, directeur général de Bonduelle.

Celui-ci reconnaît toutefois que répondre à la question de rester ou pas dans ce pays, « n’est pas une position facile à tenir ». « Nous maintenons notre position de continuité de l’activité, en revanche nous avons décidé, avec le conseil de surveillance, de dédier les résultats financiers de nos ventes en Russie à la reconstruction de l’Ukraine. Il est de mauvais aloi de faire du profit pendant toute cette période de conflit », précise Christophe Bonduelle, président de l’entreprise familiale.

Bonduelle emploie près de 900 collaborateurs dans ce pays, y possède trois usines, et son activité sur place, portée par les marques Bonduelle et Globus, pèse près de 150 millions d’euros, soit 5 % de son chiffre d’affaires. Une position patiemment acquise. Le spécialiste des conserves a commencé à creuser son sillon, au milieu des années 1990, en terrain pas toujours souple, même si les terres noires, le tchernoziom, où poussent maïs ou petits pois, sont parmi les plus fertiles au monde.

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