Pascale Roberts, plus belle la vie !

Celle qui incarne Wanda Legendre dans la série de France 3 a alterné séries populaires et rôles dramatiques avec les plus grands. Rencontre.

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Pascale Roberts, alias Wanda Legendre, dans "Plus belle la vie". © France 3/François Lefebvre

Temps de lecture : 4 min

Pascale Roberts n'a pas joué au théâtre ce soir-là, la représentation ayant été annulée faute de combattants en raison de la neige. Les rues étant impraticables, la comédienne a même dû priver de sortie sa petite chienne. Elle parle du temps qu'il fait comme elle parle de la vie, avec une permanente bonne humeur. D'emblée, elle reconnaît : "Si j'ai un peu d'humour, c'est à Pierre Mondy, mon premier mari, que je le dois. Si je ris, c'est grâce à lui. Avant, j'étais dramatique. Aujourd'hui, je crois que je ne pourrais pas aimer ou être ami avec quelqu'un qui ne rirait pas."

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Avec Pierre Mondy en 1961 à Alger © AFP

Grâce au rire et au travail, Pascale Roberts garde la forme. Ose-t-on dire son âge tant il est à peine croyable ? "C'est tout de même surprenant, confie-t-elle, nous vivons une époque où les deux seules questions que l'on pose en permanence sont quel âge et combien ?'" Depuis trois ans, elle fait au minimum un aller et retour Paris-Marseille par semaine pour être Wanda Legendre, une ancienne artiste de music-hall, dans Plus belle la vie.

Feuilletons

Loin de la place du Mistral, elle a posé fin janvier ses valises dans une loge du théâtre Daunou, où elle incarne la grand-mère de "Gigi" d'après la nouvelle de Colette : "Colette est un grand auteur, très en avance sur son temps. Le métier d'acteur, c'est être capable de passer d'un univers à l'autre. Je m'amuse beaucoup dans Plus belle la vie, on tourne vite avec une équipe formidable, mais j'aime revenir au théâtre." Quel contraste entre ce salon 1900 et le Marseille d'aujourd'hui. Elle passe de près de 6 millions de téléspectateurs à 450 spectateurs chaque soir.

Pascale Roberts a toujours aimé jouer dans des feuilletons populaires, cela dure depuis les années 60. Il y eut Les chevaliers du ciel avec Jacques Santi et Christian Marin, puis Le temps de vivre, le temps d'aimer en 1973 avec Jean-Claude Pascal." Je me souviens d'avoir refusé un film pour tourner ce feuilleton. Certains me disaient que j'étais folle."

Durant toute sa carrière, elle a abordé des rôles très différents. Les comédies de pur divertissement n'ont pas empêché Costa-Gavras de l'engager dans Compartiment tueurs, et Yves Boisset de lui confier le rôle de la mère d'Isabelle Huppert dans Dupont Lajoie : "J'aime aller dans des directions très variées. Et puis, vous savez, on n'a pas toujours le choix. J'assume tout ce que j'ai fait, même les films moyens. Je ne les dénigre pas, car j'aurais l'impression de dire du mal de moi."

Martine Carol comme marraine de cinéma

C'est devant la beauté d'un paysage, un coucher de soleil en Corse, que Pascale a eu la révélation et l'envie d'être comédienne. Elle regretterait presque d'avoir fait cette confidence, mais cette image pure et sincère montre à quoi rêvaient les jeunes filles dans les années 50 : "Ma famille fut horrifiée à l'idée que je fasse ce métier. Si je n'avais pas été comédienne, j'aurais été avocate ou journaliste, je vois des similitudes dans ces trois professions." Pascale a choisi et tiendra bon. Elle croise Edwige Feuillère et Martine Carol dans l'institut de beauté où travaille sa mère. L'héroïne de Caroline chérie lui propose d'être sa marraine de cinéma et lui fait tourner un petit rôle dans Madame du Barry de Christian-Jaque. "Maman était désespérée, parce que je jouais les putes avec un naturel confondant qui aurait pu faire croire que j'avais fait ça toute ma vie. J'étais très mauvaise en revanche lorsqu'il s'agissait d'incarner une femme du monde."

Depuis six décennies, Pascale Roberts est un merveilleux second rôle féminin. Elle fut la partenaire des plus grands acteurs. Michel Serrault ("Il m'aimait bien, c'était un génie, il me faisait hurler de rire"). Fernandel ("Il gagnait à être connu. Au-delà de sa puissance comique, c'était un tendre"). Jacques Dufilho ("Il collectionnait les Bugatti et avait un humour très particulier, son oeil frisait tout le temps"). Lorsqu'on évoque Eddie Constantine, le silence s'installe. Pascale Roberts ne dit jamais de mal, elle préfère oublier et parler de ses admirations. D'Alain Delon qu'elle a rencontré sur le tournage de son premier film Quand la femme s'en mêle d'Yves Allégret ("Plus fidèle que lui, je ne connais pas"). Ils se retrouveront au début des années 80 dans Trois hommes à abattre de Jacques Deray et il la dirigera dans Pour la peau d'un flic. "Comme metteur en scène, il savait exactement ce qu'il voulait. S'il mettait la caméra à un endroit, ce n'était pas à un autre."

Une seconde chance

Les réalisateurs aiment Pascale Roberts pour sa pétulance et son naturel. Avec Robert Guédiguian, elle amorça un virage dans les années 90, À la vie, à la mort !, puis Marius et Jeannette, qui lui vaudra une nomination aux Césars, une seconde chance pour elle.

REGARDEZ la bande-annonce de Marius et Jeannette


En bon adepte de la philosophie qu'elle a épousée il y a trois ans, Pascale Roberts cite le Bouddha : "Il n'existe rien de constant, si ce n'est le changement." Les téléspectateurs de Plus belle la vie devront s'en accommoder : "Jusqu'en juin, la production m'a mise en vacances. Je suis tellement fofolle dans le feuilleton que je dois être partie en Amérique du Sud pour rejoindre un jules." Ne le répétez pas, elle est en réalité dans un coquet boudoir de la Belle Époque du quartier de l'Opéra.

Compartiments Tueurs © AFP
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Commentaire (1)

  • marie50

    Nous sommes quand même un nombre considérable "d'imbéciles qui regardent Plus belle la vie". Entre F. Hollande qui parle pour ne rien dire et Plus belle la vie, je choisi le feuilleton au moins on rit ou on est triste mais au moins ce sont de vrais comédiens pas comme ces hommes politiques qui jouent la comédie. Et Pascale Roberts est tellement en effet fofolle que je l'aime bien, elle est en somme ce que beaucoup voudraient être mais ne peuvent pas parce que ce n'est pas dans leur nature, on est fofolle par personne interposée ; Quant au feuilleton, si on en manque un ou deux ce n'est pas grave ! On retombe toujours sur ses pieds. Il y avait Les Duraton quand j'étais très jeune et mes parents comme la moitié de la France étaient aussi des soi disant "imbéciles comme à présent avec Plus belle la vie. C'est une consolation ! ! Une comédienne dans plein de registres c'est cela la qualité.

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