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Robert Louis-Dreyfus et David Bromilow se retrouvent les maîtres d'Adidas

Le holding Adidas International est maintenant détenu à 100 % par une société de droit belge, la Sogedim, appartenant à cinq investisseurs privés au premier rang desquels Robert Louis-Dreyfus, le manager du groupe allemand. Cette opération valorise Adidas International à 4,42 milliards de francs.

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Par Valérie Leboucq

Publié le 27 déc. 1994 à 01:01

Cinq investisseurs privés , dont Robert Louis-Dreyfus, président du directoire d'Adidas AG, sont désormais les seuls actionnaires du groupe de sport allemand. Robert Louis-Dreyfus, aux commandes de la marque aux trois bandes depuis février 1993, a en effet exercé les options qu'il détenait sur la totalité du capital d'Adidas International, propriétaire de 95,9 % de la société opérationnelle Adidas AG.
Adidas International appartient désormais à la Sogedim, une société de droit de belge. Celle-ci est entre les mains de cinq personnes physiques parmi lesquelles Robert Louis-Dreyfus qui détenait jusqu'à ce jour 28 % d'Adidas, et qui possède aujourd'hui 24,5 % de la Sogedim. Un pourcentage équivalent se trouve entre les mains de Christian Tourres, vice-président du directoire d'Adidas. A leurs côtés, un homme d'affaires britannique présent notamment dans l'édition, David Bromilow, est le plus gros actionnaire de la Sogedim (45,5 %). Le restant du capital appartient à deux Américains: Tom Russell et Mary Friday avec respectivement 3,75 % et 1 % de la Sogedim. Selon Christian Tourres, ces cinq investisseurs sont partenaires dans plusieurs sociétés non précisées à l'exception d'IMS, la société d'études et de marché internationale qui a été cédée à Dun & Bradstreet en 1988.

Par ailleurs, le Crédit Lyonnais négocie actuellement la vente de sa participation directe dans Adidas AG, soit 4,1%, qui devrait être cédée à une société proche de la Sogedim. Ricesa et Matinvest, les deux véhicules qui permettaient à Robert Louis-Dreyfus de détenir 28 % de Adidas International, ont transféré leur option à la Sogedim qui a racheté les parts des autres actionnaires: AGF (via la Banque du Phenix) et les fonds offshore Omega Ventures et Coatbridge Holdings. « Les actionnaires n'avaient pas le choix, ils s'étaient tous engagés à vendre », a souligné Henri Filho, vice-président de Clinvest, la filiale du Crédit Lyonnais qui détenait jusqu'à aujourd'hui 19 % d'Adidas International.
20 % du marché
européen
L'opération réalisée par la Sogedim valorise Adidas International 1,3 milliard de DM (environ 4,42 milliards de francs). A comparer à une valeur de 940 millions de DM, en 1993, lorsque Bernard Tapie s'est désengagé de « l'affaire de sa vie ».

Cette modification de l'actionnariat a très largement été rendue possible par le choix du Crédit Lyonnais d'octroyer un prêt en échange de la participation qu'il détenait dans Adidas. Et cela, contre une simple créance sur ses nouveaux actionnaires. On ne peut donc pas tout à fait parler de retrait et Henri Filho a, de ce fait, reconnu qu'il n'était pas possible de ranger l'opération dans la série des désinvestissements destinés à rapporter du cash à la banque de Jean Peyrelevade. « L'impact sur le résultat 1994 sera très limité », a­t­il estimé. Compte tenu du très net redressement d'Adidas, le Lyonnais a toutefois bon espoir de récupérer sa mise. Une partie du capital d'Adidas International devrait en effet être placée à la Bourse de New York dès 1996.

La rapidité avec laquelle le groupe allemand s'est redressé a, de l'aveu de Christian Tourres, « surpris » ses nouveaux actionnaires. Selon lui, la marque aux trois bandes devrait dégager cette année un bénéfice avant impôt de l'ordre de 106 millions de DM, contre seulement 34 millions en 1993 et une perte de 150 millions en 1992.

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Adidas affirme détenir 20 % du marché européen des articles de sport (chaussures et textile confondus), ce qui le place au premier rang. Aux Etats-Unis où son effondrement face à Nike et Reebok l'avait fait redescendre à seulement 2 % du marché, la marque aux trois bandes aurait doublé son score. Elle le doit notamment au succès de la « Gazelle », un ancien modèle de chaussure ressorti des cartons et plébiscité par Madonna et Claudia Schiffer, qui est venu à point pour conforter les effets d'une remise à plat industrielle (fermeture des dernières usines européennes) et d'une plus grande agressivité commerciale.

V. L.

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