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La Société Générale s'organise pour affronter la concurrence internationale

Le conseil d'administration de la Société Générale a approuvé hier la nouvelle organisation de la banque, en trois grandes branches, proposée par son président, Marc Viénot. Ce projet doit maintenant être soumis pour avis au comité d'entreprise, qui se réunira le 19 juillet en séance exceptionnelle.

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Publié le 6 juil. 1995 à 01:01

« C'est un signal que cette banque, sans négliger sa présence française, a le souci d'organiser un meilleur service de la clientèle des opérations et de marchés et de la clientèle internationale », a indiqué Marc Viénot, le président de la Société Générale, en présentant sa nouvelle organisation en trois branches. Celle-ci, qui devrait être en place en octobre, doit lui permettre de mieux coller à ses marchés, et notamment de mieux répondre aux attentes de ses plus grands clients, français ou internationaux.
C'est en effet la nouvelle branche international et finances, confiée à Patrick Duverger, directeur général délégué, qui présente le plus d'innovations. Elle rapproche trois grandes directions: le développement international (pas très différente de l'actuelle direction des affaires internationales), les marchés des capitaux (« marc ») et les grandes entreprises. Le territoire de la nouvelle direction des grandes entreprises, confiée à Jean-Pierre Marchand, sera sensiblement plus large que l'actuelle direction, coiffée jusqu'en septembre par Léopold Jeorger. « Jusqu'à présent, la direction des grandes entreprises n'était pas maîtresse de sa « boîte à outils », et risquait dans certains cas de perdre des occasions de développer des relations », a expliqué Marc Viénot. Dans le nouvel organigramme, elle coiffera donc les départements: opérations spéciales, financement du commerce extérieur, fusions-acquisitions-participations, financements structurés et marché primaire actions. Mais aussi en partie le pôle actions, en « joint-venture » avec la direction des marchés.
Autre nouveauté, la Générale créera une dizaine de postes de « banquiers conseils », des « senior investment advisers » à l'américaine, c'est-à-dire des superconseillers, chargés exclusivement de la relation avec quelques grands clients. Un moyen de renforcer la capacité de la Société Générale, grand nom sur les marchés mais pas dans la banque d'affaires. Marc Viénot a indiqué qu'il n'hésiterait pas, éventuellement, à faire appel à des compétences extérieures à ce niveau.
« Il nous manquera alors encore une capacité de placement sur le marché américain », a reconnu Marc Viénot, qui estime toutefois qu'il sera désormais plus facile de l'acquérir. Acquisition ou développement interne, la question ne semble pas tranchée. Car les discussions avec Axa et Donaldson Lufkin Jenrette piétinent, la taille de DLJ, comme son prix, donnant à réfléchir.
Côté France et réseau, les innovations prévues ne sont pas non plus négligeables. La nouvelle branche particuliers et entreprises, confiée à Bruno Flichy, directeur général délégué, aura notamment à gérer deux chantiers: la distribution de produits d'assurance-dommages par le réseau et la mise en place de services de banque à distance. Elle regroupe par ailleurs les filiales, distribuant des crédits spécialisés dans la grande consommation ou l'immobilier. D'où la disparition de l'actuelle direction des financements spécialisés.
La troisième branche, confiée à Philippe Citerne, lui aussi directeur général délégué, ne pèse pas moins lourd que les deux autres. Tout d'abord parce qu'elle coiffe les gestions mobilières, à savoir toute l'activité de gestion d'actifs et d'OPCVM de la banque. Cette activité est ainsi totalement isolée des marchés de capitaux, ce qui confirme son indépendance du reste de la banque, qui étudie d'ailleurs la possibilité de la filialiser. Cette branche comprend par ailleurs toute « l'activité de fourniture à nos clients de services bancaires, moyens de paiement, titres, virements internationaux » et centralise l'essentiel de la logistique.
Deux postes de conseillers du président sont par ailleurs créés, l'un confié à Jean-Marie Weydert, l'autre, à Louis-Noël Joly, chargé du grand chantier « monnaie unique ».

A noter enfin, que Geneval, le portefeuille de participations, ne sera rattaché ni à la direction des grandes entreprises ni aux marchés de capitaux, mais directement à la présidence de la banque, et que Daniel Bouton, directeur général de la Société Générale, en sera nommé président pour succéder à Léopold Jeorger.

Sophie Fay

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