Eramet veut conforter sa place de numéro un des aciers rapides

En acquérant il y a quatre ans le fabricant suédois d'acier rapide Kloster Speedsteel et en le fusionnant avec le français Commentryenne au sein d'un ensemble baptisé « Erasteel », Eramet s'est installé dans une belle niche industrielle. Le groupe présidé par Yves Rambaud, dont le principal pôle d'activité est par ailleurs l'extraction et le traitement du nickel, est en effet le leader mondial incontesté, avec un tiers des ventes, d'un secteur en pleine expansion.
Le marché des aciers rapides _ un alliage de fonte et de minerais rares comme le molybdène, le zirconium ou le vanadium _ devrait encore progresser de 15 % cette année dans les pays occidentaux, après une augmentation de plus de 10 % en 1994. Les livraisons d'Erasteel, qui emploie 1.200 salariés, ont bondi de 37 % au premier semestre, pour atteindre 15.700 tonnes. La moitié de cette hausse a été due à des gains de parts de marché. Le chiffre d'affaires, qui s'est élevé à 1,02 milliard de francs l'an dernier, a crû de 44 % sur les six premiers mois de 1995 pour s'établir à 753,5 millions.
« Nous avons atteint des résultats meilleurs que prévu, et dans un délai plus rapide. Nous axons la poursuite de notre développement sur de nouvelles zones géographiques, au premier rang desquelles l'Asie, où Erasteel ne réalise que 5 % de ses ventes, et sur de nouveaux domaines d'application technique », indique Yves Rambaud.
Un nouveau laminoir
Un bureau a récemment été ouvert au Japon, alors que la Corée du Sud et Taiwan constituent d'autres cibles commerciales intéressantes. La Chine représente un débouché potentiel considérable, mais également un concurrent en puissance. En ce qui concerne les types de fabrication, l'outillage (lames, forets, tarauds...) devrait demeurer le principal débouché des aciers rapides, caractérisés par leur grande dureté et leur résistance aux hautes températures. Mais l'automobile (pièces de soupape, éléments de direction assistée...) et les instruments de coupe destinés au papier ou au textile devraient tenir une place croissante.
Pour assurer son développement, Erasteel investit annuellement de 40 à 60 millions de francs. Un laminoir d'une douzaine de millions de francs vient ainsi d'être inauguré dans une de ses 3 usines suédoises, située à quelque 150 kilomètres au nord de Stockholm, à Vikmanshyttan. Un minuscule village d'où sort plus de la moitié des lames de scie à métaux utilisées dans le monde.