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L'ancien PDG de Dumez accompagne Vincent Bolloré au conseil de Bouygues

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Par Claude Barjonet

Publié le 28 janv. 1998 à 01:01

Vincent Bolloré et Jean-Paul Parayre ont participé hier à leur premier conseil d'administration de Bouygues. Dans le cadre du pacte d'actionnaires signé en décembre dernier entre Vincent Bolloré, d'une part, Martin et Olivier Bouygues, d'autre part, le conseil d'administration du groupe de BTP et de communication a coopté dans la matinée deux administrateurs choisis par Vincent Bolloré (un troisième sera nommé en juin lors de l'assemblée générale). Il s'agit bien sûr de Vincent Bolloré en son nom propre. Mais pour le deuxième poste, qui est attribué formellement à la société Albatros Investissement, holding du groupe Bolloré, nul ne savait jusqu'à hier qui serait son représentant.

Parmi les principaux dirigeants de son groupe appelés à l'accompagner au conseil de Bouygues, Vincent Bolloré avait, pour représenter Albatros Investissement, le choix entre Bernard Esambert, président du comité stratégique de Bolloré Technologies, le financier Jacques Rossi et, enfin, Jean-Paul Parayre, vice-président directeur général de Bolloré Technologies. Le poste échoit donc à ce dernier.

Jean-Paul Parayre connaît bien les principaux dirigeants de Bouygues. Cet X-Ponts âgé de soixante ans qui a commencé sa carrière dans la haute fonction publique avant de passer dans le privé (il fut notamment président du directoire de Peugeot SA entre 1977 et 1984) a, en effet, eu de nombreuses occasions de les côtoyer. Comme concurrent, en premier lieu. Entré en 1984 dans le groupe de BTP Dumez, il en devint deux ans plus tard président du directoire. A ce titre, il initia en 1990 la fusion entre Dumez et la Lyonnaise des Eaux. Mais aussi comme partenaire sur certains chantiers. En particulier, Jean-Paul Parayre fut, dès 1985, un des principaux acteurs de la construction du tunnel sous la Manche, présidant notamment un temps le groupement TML chargé de fédérer, face au client Eurotunnel, les intérêts des 10 entreprises de BTP (5 britanniques et 5 françaises, dont Dumez et Bouygues) qui perçaient le tunnel.

Pour Vincent Bolloré, choisir Jean-Paul Parayre pour l'accompagner au conseil de Bouygues présente également un autre avantage : l'ancien patron de Dumez connaît bien certains dirigeants africains. Or Bouygues, comme Bolloré, travaille beaucoup sur ce continent. Dans le cadre du pacte d'actionnaires qui a suivi son intrusion surprise dans le capital de Bouygues, Vincent Bolloré pourra donc, assisté de Jean-Paul Parayre, faire valoir d'éventuelles synergies africaines à développer entre les deux groupes, au moins au niveau des carnets d'adresses.

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BTP : croissance modeste en 1998
Le conseil de Bouygues a, par ailleurs, examiné hier l'activité du groupe en 1997 et les prévisions pour 1998. Le volume d'affaires s'est élevé l'an dernier à 91 milliards de francs, en hausse de 10,2 % sur celui de 1996, dont 4 %, précise Bouygues, sont dus à l'intégration de Cise, la société de traitement et de distribution d'eau rachetée il y a un an à Saint-Gobain. Pour 1998, le groupe table sur un volume d'affaires de 92,7 milliards, en hausse modeste d'un peu moins de 2 %. Les activités de construction (BTP, route et immobilier) devraient décliner à 62 milliards de francs contre 63,7 milliards en 1997. La construction en France continuera logiquement à régresser à 36,1 milliards, la mauvaise surprise provenant de l'arrêt attendu de la croissance de la construction à l'international, à 25,9 milliards. Il est vrai que, sur 6 milliards de francs d'activité prévus dans la zone Asie-Pacifique, Bouygues reconnaît que 1 milliard sera réalisé dans des pays connaissant une crise financière.

Du côté des services, la forte croissance de l'activité enregistrée l'an dernier (24,8 milliards de francs contre 18,9 milliards en 1996) provenait principalement du rachat de la Cise. Pour 1998, c'est la montée en puissance des télécoms qui assurera la croissance. Bouygues prévoit 3,7 milliards de chiffre d'affaires dans ce secteur en 1998 contre 1,5 milliard l'an dernier.

C. B.

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