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Le PDG d'Eramet, Yves Rambaud, se choisit un dauphin

Publié le 15 sept. 2000 à 01:01

Mieux vaut préparer sa succession lorsque tous les clignotants sont au vert plutôt qu'en pleine crise. Yves Rambaud, le PDG d'Eramet, soixante-cinq ans, le sait bien. Et il a choisi la présentation, hier, de résultats semestriels plutôt brillants pour annoncer la nomination d'un directeur général, Jacques Bacardats, cinquante-deux ans, en insistant sur le besoin de « préparer l'avenir et de maintenir la continuité ». Jacques Bacardats, un ancien d'Essilor entré chez Eramet en 1992 pour diriger Erasteel, a mené un « remarquable travail de fusion entre les équipes suédoises et françaises », selon Yves Rambaud. Il était à la tête, depuis deux ans, de la branche manganèse.

Cette nomination intervient au moment où le groupe annonce, pour son premier semestre 2000, un résultat net part du groupe multiplié par 6, à 54 millions d'euros, et un résultat d'exploitation multiplié par près de cinq, à 149 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros, en hausse (à périmètre comparable) de 19 % par rapport au premier semestre 1999. Yves Rambaud explique ces performances par une situation favorable dans chacune de ses trois branches.

La branche nickel (25 % du chiffre d'affaires) a apporté les deux tiers du résultat d'exploitation du premier semestre. Elle a profité de la très forte hausse du prix de ce métal, passé en moins de deux ans de 4.200 à plus de 9.000 dollars la tonne, à cause d'un déficit marqué de l'offre. Pour tirer le meilleur parti de cette conjoncture favorable, le groupe compte pousser son outil de production au maximum pour atteindre 62.000 tonnes en 2001, au lieu des 56.500 tonnes prévues pour cette année. Il étudie également la faisabilité d'une expansion à 70.000 tonnes par an et prendra une décision à ce sujet au premier semestre 2001.

L'activité manganèse a bénéficié de la bonne tenue du marché de l'acier, son principal débouché. Les alliages de manganèse ont vu leurs prix grimper très fortement ces derniers mois, ce qui « portera surtout ses effets au deuxième semestre », indique Yves Rambaud. Cette branche va bénéficier de forts investissements avec le démarrage, en décembre, au Gabon, d'une usine d'agglomération des fines du minerai (500 millions de francs d'investissement) et la modernisation, achevée début 2001, de l'usine de Boulogne-sur-Mer, pour 170 millions de francs.

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Reprise en main aux Etats-Unis
Eramet Alliages, pour sa part, a vu son résultat d'exploitation reculer de 18 %, à 32 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires quasiment stable, à 386 millions d'euros. La branche a connu une forte activité dans l'automobile et l'aéronautique, mais elle a souffert d'un « trou d'air » au deuxième trimestre sur le marché des turbines et d'une forte pression sur les marges due à la concentration des clients. Elle a entamé une complète rationalisation industrielle des différents sites d'Aubert et Duval et d'Erasteel. Enfin, la filiale américaine Special Metals Corp. (SMC), en perte en 1999, le restera en 2000. Une reprise en main est en cours avec la nomination de Philippe Choppin de Janvry à la tête de SMC.

Compte tenu de ces perspectives, Eramet s'attend pour l'ensemble de l'année à un résultat d'exploitation en forte hausse par rapport à celui de 1999 et, si le prix du nickel et la parité du dollar restent voisins des niveaux actuels, à un résultat courant avant impôt du second semestre proche de celui du premier semestre.

ODILE ESPOSITO

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