Etam renforce ses investissements dans la lingerie et en Chine

L'enseigne de mode Etam avait lancé l'an dernier une opération « La vie en rose » dans son magasin-phare de la rue de Rivoli, à Paris. Un optimisme défendu par le propriétaire de l'enseigne, Etam Développement, qui détient aussi les chaînes 1.2.3 et Tammy. Après un recentrage qui lui a permis de sortir du rouge en 2002, le groupe se rit de la déprime du marché de l'habillement en misant sur la croissance de deux marchés, la lingerie et la Chine. Il compte éclipser ainsi un « contexte peu enthousiasmant sur les marchés matures, caractérisés par la baisse des dépenses relatives d'habillement et la déflation », indique Jean-Claude Darrouzet, le PDG d'Etam Développement.

Une mauvaise gestion au Royaume-Uni, où l'équipe de management vient d'être changée, a, certes, terni les comptes du groupe l'an dernier. Redevenu bénéficiaire outre-Manche en 2002 après dix ans de déficit, il y a enregistré une perte d'exploitation de 16,4 millions d'euros en 2003. Cette contreperformance a plus que gommé la progression du bénéfice opérationnel en France et en Chine. D'où un résultat d'exploitation en baisse de 6,4 % en 2003, à 47,4 millions d'euros. Le résultat net part du groupe a reculé dans le même temps de 26,8 %, à 19,4 millions, pour des ventes consolidées de 1,07 milliard hors taxes, en baisse de 5,3 %.

La politique d'achat locale est jugée responsable des difficultés au Royaume-Uni, alors que les sources d'approvisionnement mondiales sont devenues, à l'approche de la suppression totale des quotas d'importations de produits chinois, « l'enjeu majeur du secteur », selon Jean-Claude Darrouzet. Etam Développement a d'ailleurs ajouté l'an dernier deux nouvelles plates-formes (communes à toutes ses enseignes), en Tunisie et en Roumanie, à celles dont il disposait déjà, à Hong Kong et Shanghai. La part du « sourcing » réalisé en Asie se monte à présent à 60 % dans la lingerie. Dans le prêt-à-porter, où elle est moindre, « il faut qu'elle dépasse 50 % », estime le PDG d'Etam. Le site de Shanghai va monter en puissance.

Les dernières mesures de recentrage d'activité sont intervenues l'an dernier, amputant le chiffre d'affaires de 17,5 millions d'euros par rapport à 2002, en France pour l'essentiel. Les magasins haut de gamme 1.2.3 lingerie, qui perdaient autour de 1 million d'euros par an, ainsi que des boutiques japonaises et allemandes d'Etam et les magasins WMK ont ainsi mis la clef sous la porte depuis deux ans. Les cessions de points de vente ont d'ailleurs participé à la réduction du taux d'endettement sur fonds propres, ramené de 36 % en 2002 à 29 % en 2003.

1.166 magasins
Les investissements atteindront 50 millions d'euros cette année, après 37 millions en 2003, et ils bénéficieront pour moitié à la lingerie et pour 20 % à la Chine. Une trentaine de nouveaux magasins Etam lingerie sont prévus cette année, après 29 ouvertures l'an dernier. En Chine, l'implantation s'accélère dans les centres commerciaux, sous l'enseigne Ombrelle Etam (déclinée en Etam, Etam week-end, Etam lingerie, Etam sports, Etam outlet...).

Cette année, le nombre d'ouvertures dépassera les 588 réalisées en 2003. Au total, le groupe est à la tête de 1.166 magasins fin décembre, ce qui en fait le numéro deux ou trois de l'habillement en Chine, loin toutefois du numéro un, l'américain GAP. Le groupe s'apprête par ailleurs, d'ici au deuxième trimestre, à lancer une autre enseigne dans le pays, plus haut de gamme et indépendante d'Etam cette fois.