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Portrait

Antoine Giscard d'Estaing

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Par Yann Verdo

Publié le 27 juin 2005 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

Il en va des fruits de son travail comme des fleurs de son jardin : Antoine Giscard d'Estaing, le successeur d'Emmanuel Faber aux finances de Danone, aime avant tout ce qui est concret, palpable, visible. Qu'il s'agisse de tailler un rosier ou de mettre d'équerre les procédures de contrôle de gestion d'une entreprise, de semer des géraniums ou de recruter des collaborateurs, le plaisir qu'il éprouve est analogue : c'est celui de faire quelque chose de tangible.

Ce trait de caractère a eu une influence déterminante sur la trajectoire professionnelle de ce brillant sujet de quarante-quatre ans, dont le pedigree n'a rien à envier à celui de son illustre parent _ même si la comparaison avec l'ancien président de la République, cousin germain de son père Jacques, s'arrête là. Entré à l'ENA après avoir fait HEC, il en sort en 1986 dans la botte et intègre l'inspection générale des finances. Les quatre années réglementaires qui suivront le verront s'occuper de missions aussi diverses que l'informatisation des Caisses d'Epargne, les programmes de la DGA ou les finances du Centre Pompidou. Autant de « beaux sujets » qu'il abordera chaque fois avec la même application et le même zèle, mais qui feront naître en lui une grande frustration. « On faisait beaucoup de choses, mais on ne faisait pas beaucoup bouger les choses », résume celui qui dit ne pas avoir l'esprit de corps et a démissionné de l'inspection dès 1996, six ans seulement après la fin de sa tournée.

En 1990, ce constat le décide à pantoufler. A la recherche d'une grande entreprise française leader dans ses métiers et bien implantée à l'international, il jette finalement son dévolu sur la Lyonnaise des Eaux. Après lui avoir expliqué tous les bénéfices que son groupe pourrait tirer des prochaines privatisations au Royaume-Uni et en Europe de l'Est, le PDG Jérôme Monod l'envoie à la direction financière apprendre son métier auprès de Jean-Daniel Lévy. Il lui succédera comme directeur financier cinq ans plus tard, après s'être « fait la main » sur une filiale du groupe, Ufiner-Cofreth.

La fusion avec la Compagnie de Suez, en 1997, donne naissance à une nébuleuse aussi étendue que diversifiée, dont il s'agit de redessiner le périmètre à coup de cessions. Ce métier de banquier d'affaires n'était pas celui qu'Antoine Giscard d'Estaing avait choisi d'exercer. Aussi toque-t-il en 1999 à la porte de Schneider Electric. Recruté comme directeur financier, il est promu deux ans plus tard directeur général en charge des finances, du contrôle de gestion et du service juridique. « Nous avons connu des moments agités avec Legrand mais le plus important, c'est que nous soyons sortis en 2003 d'un cycle économique difficile avec la meilleure santé financière de notre industrie, et une capitalisation boursière largement supérieure à celle de l'ex-icône ABB ou d'Invensys », analyse le financier, par ailleurs administrateur indépendant de NRJ Group et membre du collège de l'AMF. Des casquettes qui, ajoutées à son activité professionnelle, ses deux bambins et ses parties de tennis, ne lui laissent en fin de compte que bien peu de temps pour fignoler ses plates-bandes.

YANN VERDO

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