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Portrait

Gervais Pellissier

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Par Yann Verdo

Publié le 8 févr. 2006 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

Comme Thierry Breton, il a exercé des fonctions de premier plan chez Bull avant de rejoindre France Télécom. Mais Gervais Pellissier, le nouveau grand argentier de l'opérateur historique, est loin d'être aussi médiatique que l'actuel ministre de l'Economie. « Sa nomination est passée inaperçue », constatait la lettre professionnelle « Euro TMT » en décembre, deux mois après son arrivée chez France Télécom. Il est vrai que la première mission qui lui a été confiée par le PDG, Didier Lombard _ superviser la fusion de la filiale espagnole avec l'opérateur mobile Amena, récemment racheté _ ne le mettait pas spécialement sous le feu des projecteurs, du moins de ce côté-ci des Pyrénées. Il n'en va pas de même aujourd'hui, alors que Didier Lombard a profité d'un remaniement de son état-major pour se séparer de son numéro deux, Michel Combes, et confier les cordons de la bourse au transfuge de Bull.

Aux antipodes de la faconde toute méridionale d'un Pierre Bonelli, l'ancien patron de Bull brutalement disparu en mars 2004, ce Lorrain de quarante-six ans, que l'on dit efficace et rigoureux, n'est pas du genre expansif. Cette différence de tempérament n'a d'ailleurs nui en rien à la bonne entente entre les deux hommes, que rapprochaient un même goût pour la culture et l'histoire, un même intérêt pour les questions de théologie _ et une même fascination pour la grande figure de Julien l'Apostat ! D'abord méfiant à l'égard d'un homme qui avait été le bras droit de son prédécesseur, Pierre Bonelli a visiblement apprécié la capacité de son financier à réfléchir et agir vite. Ce qui explique que, de tous les membres du comité de direction générale, seul le directeur général adjoint chargé des finances soit resté en poste après l'arrivée aux commandes de l'ex-PDG de Sema, fin 2001.

Fils de fonctionnaires _ une mère institutrice, un père ingénieur à la SNCF _, Gervais Pellissier estime avoir eu « une carrière à l'américaine » chez Bull, où il est entré en 1983 comme auditeur interne. « Vingt-deux ans dans une même entreprise, c'est un type de parcours fréquent outre-Atlantique », explique-t-il. Diplômé d'HEC et passé par les universités de Berkeley et de Cologne, cet homme courtois et posé a travaillé six ans à l'étranger _ Sénégal et Brésil notamment _, comme directeur financier des filiales locales, avant d'être nommé contrôleur de gestion pour l'Europe en 1991.

Il continuera ensuite de gravir les échelons, occupant tour à tour les fonctions de directeur financier des divisions intégration de systèmes et infogérance, directeur du contrôle de gestion du groupe puis, en 1998, directeur des finances et du contrôle de gestion. Sous la présidence de Pierre Bonelli, il sera étroitement impliqué dans le sauvetage de Bull. C'est, d'ailleurs, à lui qu'incombera, après le décès du PDG, la lourde responsabilité de conclure le plan de recapitalisation. Promu pour l'occasion administrateur délégué à la présidence du conseil d'administration et directeur général délégué, il déploiera alors tous ses talents d'homme de dossier et de négociateur _ avec succès. Mais n'en devra pas moins céder la première place à un ancien d'IBM, Didier Lamouche, pour se replier sur la vice-présidence du conseil. Besoin de sang neuf, aurait estimé l'un des actionnaires... France Télécom ?

YANN VERDO

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