Le patron de Carrefour France limogé, le projet de cotation des murs d'hyper différé
Le premier distributeur français et européen vient d'annoncer le départ de James McCann, moins d'un an après son arrivée dans le groupe. La cotation de Carrefour Property est remise en question.
Par Antoine Boudet
Carrefour a annoncé ce matin, avant l'ouverture de la Bourse de Paris, le départ de James McCann (photo), le directeur exécutif de la filiale française, première contributrice aux chiffre d'affaires et au résultat du numéro deux mondial de la distribution. Et ce moins d'un an après son arrivée dans le groupe.
Parralèlement, Lars Olofsson, administrateur directeur général du groupe, reprenant «la direction opérationnelle des activités dans l'attente de la nomination d'un nouveau directeur exécutif France», précise le communiqué du groupe, Carrefour annonce qu'il n'inscrira pas à l'ordre du jour de sa prochaine assemblée générale son projet de cotation de sa filiale Carrefour Property, détenant les murs de la plupart des hypermarchés européens du distributeur. Projet qui avait été annoncé officiellement à l'issue d'un conseil d'administration début mars. Conseil au cours duquel son vice-président, Jean-Martin Folz, avait donné sa démission, en désaccord avec l'autre projet du groupe, à savoir la vente de sa filiale de maxidiscompte Dia. Des décisions qui avaient laissé les marchés plus que sceptiques.
«Conserver une position concurrentielle»
A propos de la cotation de Carrefour Property et du risque qu'elle laisserait planer d'une hausse de loyers des hypermarchés, Gilles Goldenberg, ancien patron du pôle distribution de Deloitte à paris et Consultant indépendant, écrit ceci dans une récente contribution au «Cercle des Echos»: «Si donc un des acteurs de la distribution choisissait ce scénario, il subirait un handicap considérable pour conserver une position concurrentielle dans un marché très compétitif. Tout au contraire, la stratégie à suivre est de mobiliser tous les leviers qui permettent de baisser le point mort et de disposer en contrepartie des moyens d'une politique commerciale agressive. Dans cet esprit, la charge foncière de l'hypermarché doit être à son minimum (jusqu'au plancher de prix historique du terrain agricole) la mettant au niveau de ses concurrents immédiats les plus agressifs». La quadrature du cercle.
Photo: Bertrand Langlois/AFP
Pour aller plus loin:
Carrefour engage la scission de Dia et la cotation de 25% de son immobilier (02/03/2011)
Le projet de Carrefour sous pression en Bourse (03/03/2011)
Les syndicats de Carrefour contre les projets de scission (08/04/2011)
Notre dossier: Il faut sauver l'hypermarché
Document: La lettre de Knight Vinke, actionnaire de Carrefour, adressée au conseil d'administration du groupe le 11 avril 2011, à propos du projet de scission.
A. BO.