Retraités de l'Office central. 50 ans d'entraides

Yann Le Gall Le souvenir de l'Office central a occupé les esprits en 2011, lorsque la ville a marqué les cent ans de la création de cet organisme concepteur et développeur du mutualisme à la bretonne. L'office central n'existe plus en tant qu'entité active mais son histoire imprègne toujours l'économie locale. Singulièrement chez les trois principales entreprises nées de ce mouvement : Triskalia, CMB et Groupama.

Près de 700 adhérents

Ce sont elles qui fournissent aujourd'hui les effectifs de l'Association des retraités de l'Office central. 50 ans après le dépôt de ses statuts, elle compte encore 700 adhérents domiciliés dans toute la Bretagne, avec une majorité de Finistériens et de Costarmoricains. Mardi dernier, à Saint-Ernel, 225 membres ont assisté à l'assemblée générale marquant le demi-siècle : « L'Aroc a été enregistré en préfecture le 28 janvier 1965. En breton, Araok signifie « En avant ». Le voeu est exaucé, l'association connaît une longue vie et la prospérité », s'est félicité Yves Le Moullec, président en exercice, face à un public comprenant quelques-uns de ses sept prédécesseurs : Pierre-Anne Le Goff, Marcel Quéméner et Raphaël Begot (90 ans). Si les discussions entre anciens du « syndicat » et de ses descendantes tournent naturellement autour de leur vécu professionnel commun, les rencontres de l'Aroc s'accrochent aussi à l'actualité. Particulièrement celle ayant trait aux situations des retraités, à l'accès au soin, au vieillissement et à l'autonomie. La politique n'est alors jamais loin. On ne se refait pas. « Il y a 16 millions de retraités en France et pourtant nous ne sommes pas considérés comme des partenaires sociaux », s'étonne Yves Le Moullec. Et l'Aroc aurait de quoi dire : « Arrêtons de remettre au lendemain la grande réforme de la retraite (par répartition). Nous sommes favorables à une retraite unique en fonction de ce que le salarié a cotisé. La solution la plus équitable et la plus pérenne. Mais nous n'avons pas la solution pour faire sauter les verrous qui ne manqueront pas de se fermer ».

Contre « les chantres du racket organisé »

L'administration a essuyé d'autres charges durant l'AG. Notamment dans l'intervention aux accents Bonnets rouges de Jean-Bernard Solliec, ancien directeur général de Coopagri-Bretagne (devenue Triskalia), dénonçant « les discours fallacieux contre l'agroalimentaire tenus par les chantres du racket organisé ». L'ambiance s'est allégée par la suite avec le déjeuner animé par un magicien et les jeunes chanteurs-danseurs de Troop Up qui mutualisent leurs talents sans rien revendiquer.