Sill. Le président chez Gilles Falc’hun

Frédérique Le Gall

Par Frédérique Le Gall

Depuis qu’il a été sacré breton de l’année 2015 aux Victoires du Télégramme, Gilles Falc’hun n’en finit pas de faire parler de lui. Le patron de la Sill vient d’annoncer la construction d’une usine de lait en poudre pour bébés à Landivisiau (29), avec 50 emplois à clé et il accueille, ce mercredi soir, dans son entreprise de Plouvien… le président de la République.

Gilles Falc’hun, emblématique P-DG de la Société industrielle laitière du Léon (Sill) se dit ravi du coup de projecteur que représente la visite d’Emmanuel Macron, ce mercredi, à Plouvien.
Gilles Falc’hun, emblématique P-DG de la Société industrielle laitière du Léon (Sill) se dit ravi du coup de projecteur que représente la visite d’Emmanuel Macron, ce mercredi, à Plouvien. (Photo Claude Prigent)

« C’est un coup de projecteur sur l’entreprise, un honneur pour la boutique et ses 1 400 salariés », se réjouit Gilles Falc’hun. L’emblématique P-DG de la société industrielle laitière du Léon est flatté d’accueillir, ce mercredi soir, le président de la République, Emmanuel Macron. Un barnum a été monté au siège de la laiterie, à Plouvien (29), pour accueillir le chef de l’État qui a prévu de rester deux heures sur le site. Le temps de visiter l’usine et de rencontrer, à sa demande, des salariés.

Pourquoi la Sill a-t-elle été sélectionnée pour cette visite présidentielle en Bretagne ? La personnalité de son patron a sans doute pesé dans la décision car, selon nos informations, il y avait de la concurrence. Plusieurs entreprises agroalimentaires étaient en lice : la Cooperl de Lamballe (22), le leader français du porc ; Sodiaal, la coopérative qui approvisionne en lait l’usine Synutra de Carhaix (29) ; Triballat, l’entreprise de Noyal-sur-Vilaine (35), connue pour ses spécialités au soja. Il a même été question de l’abattoir de Quintin (22). Gilles Falc’hun avoue modestement qu’il ignore les raisons de ce choix. « J’ai reçu il y a quelques jours un coup de fil de l’attaché agricole pour m’annoncer la visite du Président. Je n’ai pas eu davantage d’explications. Cela a peut-être été décidé dans la foulée des États généraux de l’Alimentation qui ont prôné la mise en valeur des productions locales ».

Toujours modeste, Gilles Falc’hun ! L’entrepreneur breton est pourtant devenu un habitué des récompenses les plus prestigieuses. En 2015, en plus d’avoir été sacré Breton de l’année par le Télégramme, il a reçu le prix du meilleur entrepreneur français, décerné par l’Express et la société Ernst § Young. Il est vrai que le P-DG de la Sill a fait du groupe fondé en 1962 par son père Yves et Jean Léon, deux anciens marchands de beurre, un modèle de diversification et d’innovation. Entre la simple poudre de lait, les jus de fruits, les potages et les plats cuisinés, les produits végétariens et les pots pour bébé, il a inventé un subtil dosage de produits industriels et de spécialités locales à marques régionales fortes : Le Gall, Sill Plein Fruit, la Potagère, Malo, Petit Basque.


80 millions d’euros investis à Landivisiau


Depuis ces trois années, Gilles Falc’hun a aussi beaucoup fait parler de lui pour son projet de construction d’une tour de séchage du lait, celle de Plouvien, datant de 45 ans étant devenue obsolète et trop énergivore. Ce projet nécessaire pour répondre à la demande des marchés internationaux, chinois en particulier, a bien failli capoter car l’entreprise s’est heurtée à l’hostilité des riverains qui ont multiplié les recours en s’appuyant sur la loi Littoral. Envisagée d’abord à Plouvien, puis à Milizac (29) et ensuite à Guipavas (29), l’usine sera finalement construite à Landivisiau où elle est accueillie à bras ouverts. Gilles Falchun a annoncé la nouvelle dimanche dernier. L’usine avec sa tour de 49 mètres verra le jour en 2020 et produira 18 000 tonnes de lait en poudre infantile. La Sill va y investir 80 millions d’euros et a prévu d’embaucher 50 personnes dans un premier temps pour passer progressivement à 70.

Pour Gilles Falc’hun, qui s’est beaucoup impliqué dans le dossier, cet épilogue est un soulagement. « C’était vital pour l’entreprise. Mais on a perdu quatre ans », se désole-t-il. Cette affaire étant définitivement réglée, l’entrepreneur breton va, il, en profiter pour lever le pied et céder les rênes de l’entreprise à la nouvelle génération, déjà opérationnelle ? (deux de ses fils Gurvan et Tristan travaillent dans l’entreprise). Gilles Falc’hun parle de ce sujet sans tabou mais reste évasif. « J’ai 71 ans, il est temps d’y songer. On a revu l’organigramme de la maison avec les enfants et on est en train de mettre en place le staff de la future usine ».

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