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Rencontre

Serge July : «Le 10 mai 1981, la France sort de l’ankylose»

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Directeur historique de «Libération», Serge July se souvient du printemps qui a vu François Mitterrand accéder à l’Elysée et au cours duquel le quotidien qu’il a cofondé est revenu revisité dans les kiosques.
par Robert Maggiori, Serge July et photo Cyril Zannettacci. Vu
publié le 6 mai 2021 à 20h16

La soirée du 10 mai, l’arrivée de la gauche au pouvoir, la reparution de Libération en kiosque la semaine qui suit l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, après plusieurs mois d’interruption… Serge July, fondateur du journal, aujourd’hui éditorialiste politique sur LCI, et Robert Maggiori, philosophe et journaliste à Libé, se livrent à une conversation où s’entremêlent l’histoire politique et celle de notre journal.

Robert Maggiori : On ne dira pas que «chacun se souvient du lieu où il était et de ce qu’il faisait ce soir-là», mais on ne se tromperait pas beaucoup en disant que nombreux sont ceux qui ont hurlé de joie, comme pour une victoire en Coupe de monde, ouvert le champagne et festoyé avant d’aller à la Bastille ou rejoindre la foule dansante sur toutes les places des villes françaises. Alors que d’autres, il est vrai, pleuraient et pensaient que les socialistes mangeraient les enfants et que les chars russes tôt ou tard arriveraient sur les Champs-Elysées. Mais toi, Serge, quelle a été la première chose – idée, image – qui te soit venue à l’esprit, ce soir du 10 mai 1981 en voyant apparaître le visage du nouveau président, François Mitterrand ?

Serge July : L’Union de la gauche arrive au pouvoir dans la désunion : les communistes remettent en cause le programme commun, la gauche rocardienne et social-démocrate est en désaccord avec les orientations du candidat officiel, sans compter la candidature «dérisoire» de C

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