LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Dans les coulisses du licenciement choc de Christian Streiff

<br />

© Benoit Tessier / Reuters
Marie-Pierre Gröndahl

Actionnaires, banquiers, politiques... le P-DG de PSA s’était fait beaucoup d’ennemis. Sa directrice financière aussi.

«Licencier en vingt-quatre heures un patron du Cac 40 , ça ne s’était jamais vu», souligne un proche de Christian Streiff. Inquiet de la recrudescence des rumeurs, l’ex-P-DG de PSA avait, à plusieurs reprises, demandé des explications aux actionnaires – la famille Peugeot . «A chaque fois, on lui a répondu de ne pas se préoccuper des bruits. En niant être en contact avec son successeur, Philippe Varin », confie le même. Du coup, Christian Streiff a quitté tranquillement son bureau vendredi 27 mars au soir, pour passer «un week-end en famille». Et n’a été prévenu de son renvoi que le dimanche 29 mars à midi, quelques heures à peine avant l’annonce officielle...

Publicité
Au sein de la direction du groupe, le soulagement est palpable

«L’une des banques du groupe avait demandé, non pas sa tête, mais celle de sa directrice financière – Isabel Marey-Semper –, il y a déjà un mois, révèle un financier parisien. Furieux de son manque d’écoute et de son “incompétence”, ils ont dit en substance aux Peugeot : “C’est elle ou nous.” La famille, alertée par une tension croissante du management, a saisi ce prétexte pour sortir Streiff en premier, laissant à Philippe Varin le soin de choisir son propre directeur financier d’ici au mois de juin. Plusieurs cabinets de chasseurs de tête travaillent déjà sur cette mission.»

La suite après cette publicité

En interne, où les victimes des méthodes de choc pratiquées par le tandem P-DG/directrice financière sont nombreuses au sein de la direction du groupe, le soulagement est palpable. «Elle n’avait pas hésité à humilier plusieurs d’entre nous en nous demandant de retourner apprendre notre métier chez Saint-Gobain», lâche un jeune quinqua excédé. A l’extérieur, notamment à Bercy et à l’Elysée, où le comportement de Christian Streiff avait agacé pendant les négociations sur le plan automobile (même si le patron ne faisait que respecter les exigences de ses actionnaires), même satisfaction. Petite consolation : Streiff a reçu le titre de «manager de l’année 2008» il y a trois semaines. Mais en Allemagne...

Contenus sponsorisés

Publicité