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Introduction
1 H. Platelle, Les Chrétiens face au miracle, Lille au XVIIe siècle, Paris, 1968, p. 45.
2 Cf. J. Delumeau, Le catholicisme entre Luther et Voltaire, Paris, 1971, p. 87-109 ; pour le renouveau des pèlerinages, voir infra, l’introduction à la première partie (p. 36, note 33).
3 Cf. R. Darricau, «La sainteté en France au XVIIe siècle (1590-1715) » , in Histoire et sainteté, Actes de la Cinquième Rencontre d’Histoire Religieuse [...], Angers, 1982, p. 65-94 ; E. Suire, La sainteté française de la Réforme catholique (XVIe-XVIIIe siècles) d’après les textes hagiographiques et les procès de canonisation, Bordeaux, 2001 ; pour les Vies de saints, voir en particulier H.-J. Martin, Livre, pouvoir et société à Paris au XVIIe siècle, (1598-1701), 2 vol., Genève, 1969, t. I, 154-160, ainsi que R. Mandrou, De la culture populaire aux 17e et 18e siècles. La bibliothèque bleue de Troyes, Paris, deuxième édition, 1975, p. 104-110.
4 Pour une discussion plus générale des apports des sources hagiographiques pour l’historiographie, voir F. Lotter, «Methodisches zur Gewinnung historischer Erkenntnisse aus hagiographischen Quellen » , Historische Zeitschrift,
229 (1979), p. 298-356 ; M. Heinzelmann, «Une source de base de la littérature hagiographique latine : le recueil de miracles » , in Hagiographie, cultures et société IVe-XIIe siècles, éd. Centre de recherches sur l’antiquité et le haut Moyen Age. Université de Paris X, Paris, 1981, p. 235-257 ; F. Prinz, «Der Heilige und seine Lebenswelt. Überlegungen zum gesellschafts – und kulturgeschichtlichen Aussagewert von Viten und Wundererzählungen » , in Id., Mönchtum, Kultur und Gesell-
Avec la montée de la Contre-Réforme, la France fut envahie, dans la première moitié du XVIIe siècle, par un véritable «climat miraculeux » (H. Platelle) 1. Ce dernier n’était pas seulement dû à l’affirmation d’anciens lieux de pèlerinage, ni à l’implantation de nouveaux, il fut répandu aussi par des intercesseurs vivants et, ensuite, par les cultes qu’on rendait à ces derniers après leur décès : le climat miraculeux du XVIIe siècle allait de pair avec une nouvelle exaltation de la sainteté2. Si souvent la réputation de sainteté d’un personnage ne dépassait pas le cadre local, le phénomène a en revanche laissé des traces importantes pour les personnages charismatiques fondateurs de la reconquête catholique : des Vies et, dans certains cas, des procès de canonisation3, sources qui, rassemblant parfois des centaines de témoignages consacrés à la vie, aux vertus et aux miracles du personnage en question, peuvent ainsi apparaître un lieu de prédilection pour l’étude des pratiques et des «mentalités » religieuses de l’époque4.
