La cour de récréation

Une cour de récréation d'une école primaire dans le Val-de-Marne en 2000 ©Getty - Lily FRANEY
Une cour de récréation d'une école primaire dans le Val-de-Marne en 2000 ©Getty - Lily FRANEY
Une cour de récréation d'une école primaire dans le Val-de-Marne en 2000 ©Getty - Lily FRANEY
Publicité

Si on nous demandait de dessiner une carte mentale de la cour de récré, nous figurerions sans doute un lieu clos de murs, un préau, des toilettes - très importantes, les toilettes - et bien sûr, des arbres -sans doute des marronniers.

Avec
  • Julie Delalande Anthropologue, professeure des universités à l’université de Caen-Basse Normandie

Si on nous demandait de dessiner une carte mentale de la cour de récré, nous figurerions sans doute un lieu clos de murs, un préau, des  toilettes, très importantes, les toilettes, et bien sûr, des arbres, sans doute des marronniers. En somme, un espace qui nous paraît encore familier, même si nous ne l’avons pas connu, peuplé de souvenirs refabriqués par les quelque cinquante films français qui en traitent. 

Le travail, le métier d'un enfant c'est le jeu !

Mais la cour est habitée par les enfants d’aujourd’hui ! Or la moitié au moins de la vie de l’enfant, c’est le jeu. Son travail, son métier, c’est le jeu. L’emploi du temps scolaire contrariant cette disposition naturelle, la récréation lui permet de la retrouver. Et il s’en donne à cœur joie. 

Publicité

Quand vous disposez au sol du mercure, il se décompose, se recompose, s’assemble, se désassemble à la vitesse grand V. La cour, c’est un peu la même chose. Le personnel éducatif qui a toujours été tenté de considérer la récréation comme un répit dans son difficile travail est bien obligé de la surveiller du coin de l’œil tant elle est imprévisible. Chez les parents, elle suscite carrément l’inquiétude. Dans la cour, les enfants doivent trouver leur place eux-mêmes, sans protection et cette place n’est jamais garantie. Sans parler des dangers physiques. Le Parisien citait récemment ce courrier de mère d’élève : « Mon fils s’est écorché le genou, vous n’avez jamais songé à mettre de la moquette partout ?» 

Non, la cour fut souvent faite de sable, comme l’arène ou d’herbe, comme les terrains vagues. Et maintenant de bitume, comme la rue. La Ville de Paris a bien inventé un service dit de résilience territoriale qui met au point des prototypes de cours-oasis.

On parle aussi d’un code de la cour. On peut rêver. Lorsque les enfants vont dans la cour, ils découvrent la force des sentiments, les risques de la servitude et aussi les possibilités d’établir une égalité. C’est ainsi.

Une histoire et... Oli

Découvrez la nouvelle série audio France Inter : des contes pour les 5-7 ans, imaginés et racontés par Delphine de Vigan, Guillaume Meurice, Alain Mabanckou… 

L'équipe

pixel