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Christian Streiff, la vie d'un homme pressé
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Christian Streiff, la vie d'un homme pressé

RCF,  -  Modifié le 17 juillet 2023
Visages Christian Streiff, la vie d'un homme pressé
Avant, Christian Streiff était un grand patron qui avait mis de côté sa vie de famille et son amour de la nature. En 2008, année de la crise, un AVC va changer le cours de sa vie.
Thierry Mamberti / Safran - Christian Streiff Thierry Mamberti / Safran - Christian Streiff

Il était le puissant patron du groupe PSA Peugeot Citroën. La vie de Christian Streiff a basculé en mai 2008 quand il s'est retrouvé cloué au sol par un violent AVC. Son histoire, il l'a racontée dans "J'étais un homme pressé" (éd. Cherche Midi, 2014), qui fait l'objet d'une adaptation au cinéma. Dans "Un homme pressé" d'Hervé Mimran on voit Fabrice Luchini inventer des mots suite à son traumatisme, ce qui donne lieu à des situations cocasses. Dans la vraie vie, Christian Streiff ne se souvient pas de cette période-là. L'homme que rencontre Thierry Lyonnet a retrouvé un bon usage du langage. Et plus encore. "Aujourd'hui je suis beaucoup plus riche, j'ai retrouvé toutes les choses merveilleuses de la vie que j'avais laissées tomber et j'en ai trouvé d'autres, et j'en trouve tous les jours, c'est fantastique !"

 

 

Sa vie d'avant

"Qui êtes-vous Christian Streiff ?" Le 10 mai 2008, la veille de son AVC, si on lui avait posé la question il aurait répondu : "Je suis un grand patron et c'est tout." L'homme pressé avait mis de côté sa vie de famille, sa vie de couple, son amour de la nature... "J'étais un grand patron, je n'étais vraiment que ça."

"Être patron d'un grand groupe comme ça, ça use terriblement." Nommé le 6 février 2007 à la tête du groupe PSA Peugeot Citroën, Christian Streiff mène la vie des grands patrons : trois rendez-vous par heure, des déplacements en France et à l'étranger... Quand il arrive "tard" au travail, vers 7 heures, c'est qu'il a été nager à la piscine avant. Un métier qu'il juge toutefois "fabuleux". Et plutôt que la soif de pouvoir, ce qui le laisse visiblement indifférent, c'est bien la soif de réussir, de "gagner" qui l'animait. 
 

Les étangs et les forêts de Moselle

Rien cependant n'indiquait que le petit Christian Streiff, né le 21 septembre 1954 à Sarrebourg (Moselle), allait devenir grand patron. Issu d'un milieu simple, ses parents ont du inoculer le goût de la réussite à leurs trois enfants puisque tous les trois ont toujours été premiers. "Il y a a du avoir quelque chose dans l'éducation de mes parents..." Eux qui désiraient que leur fils devienne avocat ou médecin ne s'attendaient pas à le voir partir à Paris tenter les concours des grandes écoles d'ingénieur.

Amoureux de la nature et des camps scouts, Christian Streiff a grandi "entre les étangs et les forêts vosgiennes". Ce bon élève qui réussira brillamment au concours d'entrée à l'École nationale supérieure des mines de Paris. Grand patron, on ne le devient pas du jour au lendemain : il y a eu Saint-Gobain, puis Airbus avant le Groupe PSA. Un "boulot tellement pesant, tellement lourd, tellement envahissant, que c'est diffficle de résister".
 

En 2008, la crise

L'arrêt vasculaire cérébral se traduit par "une perte soudaine de la fonction cérébrale provoquée par un arrêt de la circulation sanguine dans le cerveau". En 2008 Christian Streiff doit faire face à des plans de relance, c'est la crise, il y a beaucoup de décisions difficiles à prendre, et notamment mettre des gens au chômage partiel. Lui qui a toujours "énormément travaillé" arrive là à son "maximum". Est-ce la crise qui a causé son AVC ? Lui pense que non, sa famille pense que oui, les médecins ne se prononcent pas.

Quand, le 11 mai 2008, son assistante le trouve cloué au sol dans son bureau, il est transporté à l'hôpital par son chauffeur. Trois mois après son AVC, Christian Streiff est déjà au travail : persuadé que petit à petit les mots qu'il avait perdus vont revenir et qu'il pourrait reprendre sa vie d'avant, il présente avec son directeur financier les résultats du semestre du groupe, devant la presse et les actionnaires. Les chiffres qu'il oublie, on les lui écrit discrètement sur des petits bouts de papiers. 
Puis, Thierry Peugeot l'appelle pour lui annoncer qu'on va le démettre de ses fonctions. "Ça a été terrible, je lui en ai beaucoup voulu, maintenant ça va mieux..."

 

Émission d'archive diffusé een novembre 2018

 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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