Insolite La gare de Nouvel-Avricourt vendue

C’est une saga comme seules les grandes déflagrations mondiales peuvent en générer. La monumentale « gare-frontière » de Nouvel-Avricourt (Deutsch-Avricourt) tourne une nouvelle page de son incroyable histoire. C’est une saga comme seules les grandes déflagrations mondiales peuvent en générer. La monumentale « gare-frontière » de Nouvel-Avricourt (Deutsch-Avricourt) tourne une nouvelle page de son incroyable histoire.
Frédéric MENU - 04 août 2018 à 05:00 - Temps de lecture :
 | 
La gare de Nouvel-Avricourt (baptisée Deutsch-Avricourt de 1871 à 1918) et la « Kolonie »,   bâties de toutes pièces par les Allemands après l’annexion.  Photo aérienne Alexandre MARCHI
La gare de Nouvel-Avricourt (baptisée Deutsch-Avricourt de 1871 à 1918) et la « Kolonie », bâties de toutes pièces par les Allemands après l’annexion.  Photo aérienne Alexandre MARCHI

La rue de Lorraine fait un coude prononcé, devient la rue de la Gare et puis, c’est le choc. Quelle est donc cette bâtisse improbable par ses dimensions, en pierre de taille, plantée là sur la droite de la D91, à l’écart du village mosellan d’Avricourt et en face d’une sorte de hameau indépendant avec son clocher, construit visiblement pour durer ? Le hameau, c’est aujourd’hui le quartier connu sous le nom de Nouvel-Avricourt, et le colossal édifice, c’est l’ancienne gare de Nouvel-Avricourt, sur la ligne Paris-Strasbourg, construite par l’Allemagne victorieuse en 1871 avec une « Kolonie » pour sa population occupante (voir encadré et photo ci-contre) .

Une SCI de Sarrebourg

En 1983, alors que la gare était déjà désaffectée, la SNCF voulut détruire l’encombrant monument. Grâce au travail remarquable d’un comité de sauvegarde, il n’en fut rien. Mais qu’en faire ? Un hôtel, une brasserie, une boîte de nuit, un musée des Passeurs ou un musée ferroviaire ? Ces idées ne se sont jamais concrétisées. Pas plus que celle d’une entreprise de recyclage de cartouches d’encre et de toners d’imprimantes.

Mais aujourd’hui, le maire d’Avricourt, Alain Pierson, ainsi que les gardiens du temple du comité, peuvent être soulagés : la gare est sauvée. Elle vient d’être rachetée à ses derniers propriétaires par une SCI de Sarrebourg. Cette SCI veut en faire un lieu de prestige dédié à « l’événementiel » (organisation de mariages par exemple). Le bâtiment devrait être mis hors d’eau pour cette fin d’année et ouvrir en 2019 après de très importants travaux. L’acheteur a garanti vouloir conserver l’aspect extérieur du bâtiment et même restaurer, à l’intérieur, ce qui peut encore l’être.

Ce qui n’est p as réglé, c’est le problème du terrain entre le bâtiment et la route  : il est toujours propriété de la SNCF, qui en exigerait –  paraît-il  – une somme exorbitante.