Procès Manning : dernière audience avant la sentence
Avant de se retirer ce matin pour décider de la sentence qu’elle va imposer à Bradley Manning, la juge militaire Denise Lind, qui a rang de colonel, a entendu hier pour la dernière fois l’accusation et la défense présenter leurs arguments.
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Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Le procureur militaire Joe Morrow a demandé une peine de prison d’au moins soixante ans pour Bradley Manning ainsi qu’une amende de 100 000 dollars. Il a brossé le portrait d’un garçon au comportement destructeur qui a causé de graves dommages à la diplomatie américaine, et dont certaines informations transmises à WikiLeaks ont abouti entre les mains d’Oussama Ben Laden.
« Quand on trahit son pays, on ne mérite pas la clémence » a-t-il déclaré. Une clémence qu’a cependant réclamée l’avocat du jeune soldat, David Coombs. Dans sa plaidoirie, il a décrit un jeune homme plein de « bienveillance et de compassion » qui espérait par son geste mettre fin à la guerre en Irak et en Afghanistan.
Un « humaniste, naïf »
Là ou le procureur dénonce un traître, l’avocat parle d’un « humaniste, naïf certainement, mais bien intentionné ». Sans demander l’acquittement, Me Coombs plaide pour une peine qui donne à son client - qui a 25 ans - la possibilité de vivre et de se réinsérer dans la société.
Manning, qui risque un maximum de 90 ans de prison pour avoir divulgué plus de 700 000 documents confidentiels, s’est excusé la semaine dernière, regrettant d’avoir nui aux Etats-Unis et expliquant qu’il avait simplement voulu ouvrir un débat national sur les méfaits de la guerre.
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