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Cerveau et psy

Notre cerveau préfère discuter avec un autre humain plutôt qu'avec un robot

Certains robots humanoïdes et pilotés par une intelligence artificielle se rapprochent de plus en plus du comportement humain. Pourtant, notre cerveau fait bien la différence. Et il préfère largement nos semblables.

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Le robot Sophia

Le robot Sophia est capable de tenir une conversation basique et d'exprimer différentes émotions.

Ramil Sitdikov / Sputnik / AFP

Certains robots anthropomorphique arrivent à tenir des conversations basiques grâce à l'intelligence artificielle et pourtant. À choisir entre une personne humaine et un robot, notre cerveau préfère papoter avec une personne en chair et en os. Le cerveau distingue bien l’un de l’autre et l’activité cérébrale s’avère bien plus intenses lorsque nous échangeons avec nos semblables, selon des chercheurs de l’université d’Aix-Marseille.

Une fausse expérience marketing

Les spécialistes ont demandé aux participants de l’étude d’avoir une conversation avec une personne apparaissant sur l’écran devant eux. L’interlocuteur pouvait être un humain ou un robot, qui prenait la forme d’un masque transparent sur lequel était projeté un visage. "Le robot possédait une apparence anthropomorphique, dont un visage et une voix humaine, de façon à ce que voir, entendre et parler à cette intelligence artificielle soit similaire aux interactions avec l’humain", expliquent les auteurs de l'étude. Les discussions, plutôt courtes, duraient au maximum une minute. La personne humaine qui interagissait avec les participants contrôlait également le robot, bien que les cobayes n’aient pas été mis au courant. Tous pensaient participer à une étude de neuromarketing classique. "Ce prétexte était un élément central de nos travaux, dans le sens où il constituait une justification à l’étude ainsi qu’un cadre de discussion."

Pendant ce temps, l’activité cérébrale des participants était observée grâce à un appareil d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), un type d’imagerie utilisé spécialement pour observer l’activité dans les différentes aires du cerveau. Résultat, des différences notables ont été constatées suivant la nature de l’interlocuteur. Avec l’humain, l’activité cérébrale dans l’amygdale et l’hypothalamus, deux zones qui régulent respectivement les émotions et la température corporelle, étaient bien plus intenses.

Les robots n'ont pas d'humour

Concrètement, les discussions avec les robots se sont avérées plus pauvres que celles avec les humains. "Les participants parlaient en général plus vite et avec des variations prosodiques plus importantes avec l’humain qu’avec le robot. Nous avons aussi constaté le recours à l’humour avec l’humain mais pas avec le robot. Ces observations ne sont pas surprenantes, étant donné les différences de compétences en matière de conversation entre les deux agents." 

En tout cas, les interactions avec un robot, si elles n’étaient pas nécessairement stimulantes, n’ont posé de problème majeur à personne. "Aucun des participants n’a mentionné de sentiment de détresse pendant l’expérience, peu importe le partenaire auquel ils avaient à faire, et personne n’a mentionné de doutes sur la nature autonome du robot conversationnel. Tous les participants croyaient toujours participer à une étude marketing à la fin des enregistrements." Si l’intelligence artificielle derrière le robot avait été plus complète, avec plus de réponses ou une plus grande gamme d’émotions, peut-être les résultats auraient-ils été différents.

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