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Dermato

Alopécies : qu'est-ce qui provoque la chute de cheveux et la calvitie chez les femmes ?

Les femmes sont concernées comme les hommes par la perte de cheveux. Mais les alopécies les plus courantes ne se manifestent pas de la même façon chez elles. Quelles sont ces particularités ?

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L'actrice Jada Pinkett Smith en mars 2022 à Los Angeles , Etats-Unis

L'actrice américaine Jada Pinkett Smith souffre d'“alopecia areata“, appelée aussi pelade. Pour surmonter l'inconfort de cette maladie, elle a décidé de se raser le crâne et d'en parler ouvertement à ses fans.

Matt Winkelmeyer/Getty Images/AFP

La chevelure féminine a une telle charge sociale et symbolique que la brusque perte de cheveux est souvent prise plus au sérieux par une femme que par un homme. Les femmes sont donc surreprésentées parmi les patients venant consulter pour une perte de cheveux.

La perte de cheveux la plus fréquente, l’effluvium télogène

L’effluvium télogène, une perte diffuse, importante et brusque de cheveux, touche femmes et hommes. Mais il semblerait qu’il y ait une plus forte incidence chez les premières. Cet effluvium se caractérise par exemple par une masse impressionnante de cheveux 300 à 400 chaque jour, et même jusqu’à 40% de la chevelure — trouvés sur l’oreiller au matin, ou emportés par la douche, Ce type d'alopécie n’abîme pas les bulbes pileux, la partie où les cellules se reproduisent pour fabriquer le cheveu suivant : elle est dite non cicatricielle. Mais elle est suffisamment impressionnante pour alarmer et pousser à consulter. A l’examen, les cheveux se retirent facilement quand ils sont soumis à une traction. Leur densité a décru. Le cuir chevelu présente, lui, un aspect normal. Cet effluvium télogène touche des femmes de 30 à 40 ans, mais aussi des adolescentes ou des femmes très âgées.

"Télogène" se réfère à la phase de repos qui précède le moment où le cheveu, détaché de sa base  le bulbe pileux —, est expulsé hors du cuir chevelu pour laisser la place à la pousse d’un nouveau cheveu. Le cycle de croissance du cheveu est divisé en trois phases : la croissance (anagène), l’involution (catagène) enfin le repos (télogène). Le cycle est le même chez les femmes comme chez les hommes. Du fait de dosages hormonaux différents, la phase de croissance du cheveu s’avère plus longue chez les femmes.

Quels sont les facteurs à l’origine d’un effluvium télogène ?

  • Saisonnalité. Nous connaissons tous ce type de chute de cheveux qui advient au printemps et à l’automne, saisons où les cycles de croissance de nos cheveux se synchronisent et basculent en plus forte proportion dans une phase télogène. C’est cette synchronisation qui provoque une alopécie diffuse, mais complètement réversible.
     
  • Episode hormonal comme les grossesses. Celles-ci induisent une augmentation d’œstrogènes qui prolongent la phase anagène d’une large proportion de cheveux. Cela se vérifie surtout pendant la seconde moitié de la gestation. Ces cheveux auraient en temps normal arrêté de croître. Le résultat est souvent une source de ravissement pour la future parturiente : la chevelure prend de la densité et du lustre pendant la grossesse. Arrivent l’accouchement et un bouleversement hormonal qui entraînent une synchronisation des cycles capillaires. Beaucoup de cheveux passent en même temps en phase télogène, puis tombent six semaines en moyenne après l’accouchement, voire plus en cas d’allaitement maternel.
     
  • Phénomène réactionnel à un évènement, un stress. Le cycle de croissance capillaire s’en trouve perturbé. Il peut s'agir d'un stress émotionnel, de règles abondantes ou d'une diète sévère, entraînant tous des carences en fer, ou bien d'une infection avec une forte fièvre, d'une opération chirurgicale, d'une prise de médicaments, d'un problème thyroïdien… Pendant la consultation, le médecin cherchera les causes éventuelles dans des évènements remontant à plusieurs mois avant la perte de cheveux. Il semblerait que les femmes avançant en âge soient de plus en plus sensibles à ces facteurs stressants.

L’alopécie androgénétique chez les femmes

L’alopécie androgénétique (AAG), qui touche une large proportion d’hommes, ne concerne que 20% des femmes à partir de la quarantaine, soit une femme sur 5, selon le site d’information grand public de la Société française de dermatologie, Dermato-Info.

Cette AAG advient quand il y a conjonction d’une prédisposition génétique et de l’action d’androgènes, les hormones jouant un rôle dans la régulation du système pileux. Mais il semble plus difficile à ce jour pour les chercheurs de comprendre le rôle précis des androgènes chez la femme atteinte d'alopécie androgénétique, contrairement à ce que l’on sait de l’affection chez l'homme. Les hormones joueraient un rôle moins important chez la femme.

Seule une consultation médicale permettra de déterminer s’il s’agit vraiment d’une AAG. Car certaines maladies ovariennes (syndrome des ovaires polykystiques, cancers), la prise de médicaments à base d'androgènes, d’anabolisants chez les sportives, de traitements pour soigner l'épilepsie, l'hypertension ou les problèmes de cholestérol peuvent provoquer ce type de calvitie.

Le traitement de l’alopécie androgénétique chez la femme se résume à peu de choses. Il sera proposé du minoxidil en lotion, comme traitement sûr et efficace, et selon les cas, des compléments alimentaires en cas de carence et des apports en fer via l’alimentation. L'efficacité du minoxidil est visible au bout de 10 à 12 mois. Seul problème, son effet est suspensif, c'est-à-dire, que ses effets se dissipe à l'arrêt de l'application. Il faut donc le prendre sur le très long terme.

La pelade, une maladie auto-immune qui a attiré l’attention de la presse « people »

La pelade ou alopecia areata, ou encore alopécie en plaque, est une maladie dermatologique caractérisée par la perte de cheveux, de poils tels que les cils, les sourcils (et la barbe, pour les hommes). Les zones dénudées sont arrondies, bien circonscrites. C’est une maladie auto-immune, soit une attaque des bulbes pileux par les cellules immunitaires de l’organisme lui-même. L’affection est devenue célèbre quand des personnes publiques se sont exprimées sur leur état : en France, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, et aux Etats-Unis, l’actrice Jada Pinkett Smith.

Des alopécies liées aux gestes de coiffure et aux soins capillaires

Les dermatologues appellent ce type de perte de cheveux les alopécies chroniques par traction. Le traumatisme capillaire est provoqué par des gestes de coiffure répétés. Cette alopécie est relativement fréquente et peut déboucher sur des maladies du cuir chevelu. Des queues-de-cheval, des chignons, des lissages et brossages agressifs provoquent une alopécie qui s’étend, s’installe et devient irréversible. Tous les groupes ethniques sont concernés, mais les zones touchées par l’alopécie par traction peuvent varier selon le type de coiffure adopté, le recours à des outils de lissage, de défrisage, à des produits coiffants, voire selon que la patiente est gauchère ou droitière.

Il existe plusieurs autres types d’alopécies réversibles ou touchant définitivement le bulbe pileux. La liste est longue et seule une consultation médicale permettra de trancher.

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