Sommets Vol. XVII No 3 - Automne 2004


Ceci n'est pas une simple histoire de cœur

par Sylvie Couture

Alban D'Amours est devenu président du conseil d'administration de l'Université de Sherbrooke en avril 2004. Mais pourquoi cet homme, dont l'agenda est si chargé, consacre-t-il temps et énergie à cette fonction? «Mon cœur est encore un peu à l'Université de Sherbrooke», confie-t-il spontanément, avant de préciser que son engagement n'est pas une simple histoire de cœur, que c'est aussi un appui concret au développement des régions et à la promotion de l'éducation comme levier économique de la société québécoise.

 


Alban D'Amours
Président et chef de la direction du Mouvement Desjardins

Alban D'Amours est l'un des hommes les plus influents du Québec. Depuis mars 2000, il dirige le Mouvement Desjardins, ce puissant mouvement coopératif et financier qui fait partie de l'histoire du Québec et qui détient aujourd'hui un actif de près de 100 milliards de dollars. Au sommet de sa carrière, avec un mandat renouvelé jusqu'en 2008, cet homme est néanmoins resté très attaché à l'Université de Sherbrooke, où il a enseigné de 1969 à 1981. «C'est aussi à Sherbrooke que Denise et moi avons fondé notre famille, j'y ai vu grandir nos deux filles, et j'y compte encore de nombreux amis.»

C'est un appui concret au développement des régions

Natif du Bas-Saint-Laurent, Alban D'Amours a fait son baccalauréat en sciences sociales et sa maîtrise en économie à l'Université Laval, avant d'entreprendre ses études de doctorat en théorie monétaire, économétrie et finances publiques à l'Université du Minnesota, où il a enseigné en 1967 et 1968. «C'est le père Émile Bouvier qui m'a convaincu de venir enseigner à l'Université de Sherbrooke. Il a su trouver des arguments convaincants, comme la jeunesse du corps professoral, le potentiel de développement de l'Université et le mouvement coopératif qui se manifestait déjà par une chaire en coopération.»

Pendant les 12 années où il a enseigné à l'Université de Sherbrooke, Alban D'Amours a participé à la création du Département d'économique, à celle de l'Institut de recherche et d'enseignement pour les coopératives (IRECUS) et même à celle du syndicat des professeurs. À maintes reprises, il a représenté les professeurs au conseil d'administration et fut associé à de nombreuses activités de gestion. Il s'est investi dans le développement socioéconomique de la région, un investissement qui lui sert encore aujourd'hui. «C'est à Sherbrooke que j'ai appris à consolider mon sens du service à la collectivité. Le père Bouvier m'a inspiré en me disant que l'Université de Sherbrooke devait descendre de sa colline et être encore plus ouverte sur sa collectivité», se rappelle-t-il. 

Pour Alban D'Amours, servir la collectivité constitue un leitmotiv étroitement relié à la volonté du Mouvement Desjardins d'encourager le développement des régions. Aussi, quand il a accepté la présidence du conseil d'administration de l'Université, ses motivations personnelles étaient associées à des motivations institutionnelles. «Le Mouvement Desjardins s'est clairement donné des orientations qui visent à encourager le développement des régions. Au-delà des discours, je voulais faire un geste concret en siégeant au conseil d'administration d'une université située en région.»

Quand Alban D'Amours parle des régions, ses yeux s'éclairent, sa voix se fait pressante et ses paroles, convaincantes. «Le Québec fait face à un important défi démographique. Les régions se vident, et un virage s'impose. Le Québec n'aura une économie forte que s'il sait développer ses régions. Il faut trouver les lignes de force de chacune et encourager son développement. Plusieurs régions sont prêtes à accueillir une économie du savoir et à jouer un rôle important dans l'économie du Québec.»

C'est une reconnaissance de l'éducation

Son engagement envers l'Université de Sherbrooke se veut également une reconnaissance du rôle majeur que l'éducation joue dans notre société. Selon lui, le développement du Québec repose sur le savoir et doit pouvoir s'appuyer sur des universités performantes en enseignement et en recherche. «Les gouvernements n'ont pas sous-estimé le rôle des universités, mais ils ont eu à faire des choix difficiles au cours des dernières années. Les universités doivent faire leur propre promotion auprès de la société. C'est d'ailleurs cette société qui choisit nos gouvernements et qui fait pression sur eux», précise-t-il en guise de conclusion.

Alban D'Amours fonde de grands espoirs en regard de l'Université de Sherbrooke. Par son engagement, il espère contribuer au rayonnement de l'Université, à un climat de confiance, encourager l'innovation et favoriser une attitude proactive. Il souhaite également que le modèle de gouvernance qu'on y retrouve inspire les autres milieux universitaires.

Comme le dirait la publicité de Desjardins, ceci n'est pas une simple histoire de cœur, c'est un investissement dans notre avenir collectif.

 

Soirée hommage à Alban D'Amours

Alban D'Amours sera au centre d'une soirée hommage qui réunira au studio de cinéma Mel's de Montréal des centaines de personnalités du monde des affaires le 22 octobre. Organisée par le Réseau des gens d'affaires de l'Université de Sherbrooke, la soirée sera au profit des étudiantes et étudiants de la Faculté d'administration. Henri-Paul Rousseau, président du conseil et directeur général de la Caisse de dépôt et placement du Québec, assurera la présidence d'honneur.

www.USherbrooke.ca/LeReseau

 

 

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