Louis Schweitzer concilie politique et industrie
Ils sont cinquante et sans eux, l'innovation à la française en prendrait un coup, un très gros coup. Car jour après jour, ce sont eux qui inventent, adaptent, perfectionnent ou utilisent pour des usages inédits les technologies incontournables de demain, ou qui créeent les conditions de leur apparition. Le commissaire général à l'investissement et ancien patron de Renault, Louis Schweitzer, fait partie de ces 50 personnalités incontournables de l'innovation dont nous vous proposons de découvrir le portrait.
De Renault à la Halde, Louis Schweitzer, 72 ans, a goûté à plusieurs facettes du commandement avant d’être nommé commissaire général à l’investissement le 23 avril 2014. Il a notamment exercé de nombreuses fonctions sur la scène économique et industrielle : président du conseil d’administration de AstrAZeneca, Renault et AB Volvo ; administrateur de BNP Paribas, EDF, L’Oréal, Veolia Environnement ; président du Medef International, et encore d’autres fonctions. C’est bien sûr à la tête de Renault, entre 1992 et 2005, que l’alsacien s’est le plus illustré. Il a obtenu la privatisation de la marque au losange en 1996 et fortement contribué au renouveau du produit Renault.
Maintenant en tête du Commisariat général à l'investissement, il est chargé de la mise en oeuvre du programme d'investissements d'avenir. Avec son équipe, Louis Schweitzer prépare les décisions du Gouvernement relatives aux contrats passés entre l'Etat et les organismes chargés de la gestion des fonds, accompagne les appels à projets des investissements d'avenir et les instructions des projets. Fort de ses expériences dans le privé, Louis Schweitzer sera à même de discerner les projets les plus porteurs. L'homme a en tous cas déjà fait preuve de son goût pour l'innovation : en tête de Renault, il a lancé la production de la démocratique Logan et créé le Technocentre de Guyancourt. En politique non plus, Louis Schweitzer n'est pas un novice. L'énarque y a commencé sa carrière, comme inspecteur des finances et à la direction du Budget en 1970. En 1981, il est devenu directeur de cabinet de Laurent Fabius, qu’il a suivi jusqu'à Matignon. Après son passage à la tête de Renault, il a pris la tête de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) jusqu'en 2010. En mai 2011, il est président d’initiative France, réseau d’associations de prêts d’honneur et d’accompagnement des créateurs d’entreprise, et c'est en avril 2014 qu'il a remplacé Louis Gallois au Commisariat général à l'investissement.